ESKIMO CALLBOY (de) - Eskimo Callboy (2011)
Label : Redfield Records
Sortie du Scud : 25 juin 2011
Pays : Allemagne
Genre : Partycore
Type : EP
Playtime : 6 Titres - 15 Mins
Cette review n’était pas du tout au programme. Alors que je me baladais tranquillement sur un réseau social très populaire dont le nom commence par « Face » et finit par « Book », un bon petit gars m’a violement accosté en me balançant un lien. « Hé, voilà un truc qui m’a fait penser à WE BUTTER THE BREAD WITH BUTTER ». Ni une, ni deux, je saute sur l’occasion et laisse alors tout tomber pour vous écrire ces quelques lignes. Parce qu’ESKIMO CALLBOY rentre effectivement dans mon cahier des charges. C’est frais, c’est coloré, c’est crabby, les jeunes adorent et les vieux détestent, bref, vous allez encore me détester. Ce qu’il y a d’intéressant là-dedans ? Rien. Absolument rien. Même pour moi qui affectionne le style. Simplement aurais-je le temps de relever que ces allemands, sur ce premier EP éponyme, se démerdent parfois aussi bien que WBTBWB et parfois aussi mal qu’HARIBO MACHT KINDER FROH.
La grande faiblesse d’ESKIMO CALLBOY, c’est son jeune âge. Quand certains jouent sur ça pour appuyer une maturité musicale (pardonnez-moi de citer encore et toujours AMOEBA), les teutons semblent préférer rester d’éternels gamins, influencés par tout ce qui fait les beaux jours du Metalcore sauce American Pie. Leur petit jouet est donc un moyen d’expression fiable, qui leur permet d’opérer une sorte de catharsis envers eux-mêmes et une communion avec un public qui n’a pas jeté son dévolu sur cet opus sans en connaître les causes et donc les conséquences. Les compositions sont très simples, très basiques. Les ESKIMO CALLBOY ne sont pas les rois de la technicité, même si leur sens du breakdown est très ricain dans l’esprit. Ce qui me gêne, c’est que ces mecs s’appuient constamment sur des artifices électroniques, des samples qui flirtent avec la Trance, des nappes de synthés pour étoffer une base musicale très sommaire. Entre un « Hey Mrs. Dramaqueen » qui ressemble à s’y méprendre à du ABANDON ALL SHIPS et un « Monsieur Moustache Versus Clitcat », pâle copie du Partycore d’HARIBO MACHT KINDER FROH, les allemands rament à s’imposer d’un point de vue création. Par contre, quand il s’agit d’insuffler une grosse dose de fun dans leur musique, ils n’ont pas besoin de conseils. C’est un petit peu problématique à un moment car de la bonne humeur, tout le monde en a à revendre. Il suffit d’avoir l’alcool joyeux et quelques rails dans le nez. Je n’ai aucun doute sur le fait que ces jeunes gens savent s’y prendre. C’est même plutôt un de leur seul point fort avec l’engagement vocal, pour le coup assez pointu. Ceux qui ont du mal avec le chant clair n’y arriveront toujours pas. Par contre, niveau screams et growls, ça tient assez bien la route. On aurait cependant adoré ne pas conclure sur l’incontournable « Outro » toute en volupté qui vous arracherait presque une larme (de rire). A mi-chemin entre une invraisemblable banalité, une envie de bien faire palpable et un monde d’approximations, cet EP ouvre cependant la bonne porte pour ESKIMO CALLBOY, qui va revenir très bientôt avec un premier full-lenght, lequel devrait être bien plus riche en enseignements qu’un simple essai.
Quoiqu’il en soit, je ne suis pas franchement emballé. Quand j’ai découvert ça, c’était trop beau sur le papier. Quand j’ai écouté d’une oreille distraite pour la première fois, je me suis dit que ça allait forcément finir par clocher. Puis j’ai trouvé de vrais motifs de satisfaction. Et aussi d’insatisfaction. C’est vraiment un exercice difficile de juger le potentiel d’un tel projet sur un simple EP. A première vue, on est tenté de croire, à raison, que ça ressemble vraiment de trop près à tout ce conglomérat de groupes qui cherchent à marier Deathcore et Electro. Etrangement, il y a autre chose. Encore faut-il parvenir à mettre un nom dessus.
Ajouté : Lundi 12 Mars 2012 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Eskimo Callboy Website Hits: 8250
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