SUBLIME CADAVERIC DECOMPOSITION (FRA) - Sheep N' Guns (2011)
Label : Auto-Production
Sortie du Scud : 27 septembre 2011
Pays : France
Genre : Death N’ Grind
Type : Album
Playtime : 14 Titres - 40 Mins
Il parait que c’est un grand jour. Il parait même que c’est un jour au cours duquel on pourra tirer certains enseignements. Et ça, ça n’arrive pas quotidiennement. Le sujet du savoir absolu ? SCD. Vous aurez forcément compris que cet acronyme réfère à SUBLIME CADAVERIC DECOMPOSITION, même s’il est désormais prohibé de les appeler ainsi. Table rase du passé, coup de balai sur une histoire compliquée, les parisiens, pas franchement généreux en terme de productivité, sont sur le retour. De l’artwork banalisé à sa musique mieux éduquée, SCD a choisi d’arrondir les angles. Sheep N’ Guns a cette dure responsabilité de succession. Succession à un premier éponyme, à un second anonyme, à un troisième androgyne mais surtout, succession à une triple tuerie dont la tripaille répandue sur le sol fume encore dans la mémoire de tous les amoureux de Grind. Ils n’auront pas eu un parcours facile, ça non. Par contre, lorsqu’il s’agira de contester leurs récents choix, on ne pourra se tourner vers aucune excuse. Puisque effectivement, Sheep N’ Guns est un panel de choix.
On en comprendra certains, on en pardonnera d’autres. On en cautionnera quelques uns, on sera désorienté par quelques autres. Ce serait trop simple de dire que SCD a changé, qu’ils ont pris la décision d’envoyer chier leur public le plus traditionnaliste. Je n’en fais pas partie et je n’ai découvert leur casier judiciaire que très récemment. Mais dans le fond, c’est suffisant tant l’évolution est palpable. On ne parle pas de radicalisation, car en substance, les français gardent l’énergie propre à leur Grind primaire. On ne parle pas non plus de justification, car ce Metal extrême ne doit rien à personne. Mais pourquoi diable avoir choisi d’aller se coller soi-même l’étiquette « Death N’ Grind » sur le front, une expression qui signifie tout et son contraire ? Bon point pour eux, ce quatrième full-lenght suit une certaine logique, entamée en 2007 sur Inventory Of Fixtures. Un son plus aéré, un riffing copinant avec le Brutal Death qui coupe parfois net leurs racines Goregrind, une agréable amélioration vocale, qui va de paire avec une production moins dégueulasse. SCD a évolué avec son époque, repoussant par la même occasion les frontières bruitistes qui leur collaient aux basques. Plus accessible, plus groovy, plus mature, ce Sheep N’ Guns l’est, assurément. Mais impossible de ne pas souligner certains décalages. Dirk Verbeuren derrière les futs pondant un jeu d’une scolarité surprenante, une riffothèque bien bancale avec l’une ou l’autre redondance, des passages typiquement Grind qui s’immiscent dans des atmosphères miteuses sans être étouffantes, certaines œillades franchement malvenues au Rock intégriste, contrairement à leurs premiers efforts, on pourrait bien avoir l’impression d’avoir déjà sniffé de cette came quelque part. C’est leur professionnalisme, leur expérience, leur vision presque paternelle de la situation qui sauvera certains point. Oui, Sheep N’ Guns s’inscrit entre la déception d’une transformation trop volatile pour être pleinement comprise et la satisfaction d’un quatrième matraquage qui continue inlassablement de squatter le haut du panier. SCD réussit avec détachement et insouciance là où d’autres échouent avec rigueur et concentration. Pour ça, pour cet exploit dans le succès, pour cette candeur à peine logique, on n’a pas d’autre choix que de se montrer généreux avec eux, car ils le sont avec nous.
On ne m’avait pas menti. Oui, ces quelques heures passées avec pour seule compagnie SCD ont été riches de conclusions. La seule évolution que représente leur carrière se limite à des décisions d’ordre musicales. Tout ce qui entoure ces détails technico-techniques, qui seront mis de côté aujourd’hui, est boulonné dans un ciment inamovible, dans des convictions solides, dans un savoir-faire authentique qui, malgré le relatif désenchantement que représente Sheep N’ Guns, n’est pas prêt à faire de concessions. C’est aussi ça, la force de persuasion, après 15 ans de bons et loyaux services !
Ajouté : Mercredi 22 Février 2012 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: SCD Website Hits: 9384
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