PRIMAL FEAR (de) - Unbreakable (2012)
Label : Frontiers Records
Sortie du Scud : 20 janvier 2012
Pays : Allemagne
Genre : Heavy Metal
Type : Album
Playtime : 13 Titres - 60 Mins
3 ans après 16.6 Before The Devil Knows You’re Dead, PRIMAL FEAR fait son grand retour avec Unbreakable. La cover de ce nouvel album rappelle sans aucun doute possible celle de Jaws Of Death (1999), et même si les concepts de leurs pochettes ont toujours été très proches (en bref : des aigles d’acier au milieu des flammes …), le parallèle visuel est cette fois-ci beaucoup plus criant. Cela signifie-t-il que PRIMAL FEAR effectue un retour aux sources métalliques pures, et tourne le dos à ses ambitions mélodiques affichées sur Seven Seals ou New Religion ? Après plusieurs écoutes d’Unbreakable, la question reste entière.
Certes, Henny Wolter (guitares) a encore une fois quitté le navire, pour aller fonder un NITROGODS (avec le batteur Klaus Sperling, ex-PRIMAL FEAR) beaucoup plus proche de son THUNDERHEAD initial. Du coup, les leaders Ralf Scheepers (chant) et Mat Sinner (basse) ont décidé d’intégrer définitivement le guitariste Alex Beyrodt (VOODOO CIRCLE et autrefois collègue de Mat Sinner dans … SINNER). Il faut dire que le gusse a joué à maintes reprises le rôle de pompier pour PRIMAL FEAR en proie à des problèmes de line-up récurrents. Aux côtés de l’autre gratteux Magnus Karlsson, qui incarne à lui seul 50% de la production du label Frontiers (ALLEN/LANDE, STARBREAKER avec Tony Harnell de TNT, BOB CATLEY, KISKE/SOMERVILLE, etc …), ces deux là sont censés donner à PRIMAL FEAR le coup de fouet nécessaire à PRIMAL FEAR pour perdurer.
Mais qui dit perdurer ne dit pas innover. Déjà, nommer un album avec le même titre qu’une chanson de SINNER datant de 2008 (sur Crash & Burn), question nouveauté on repassera et forcément, l’idée qu’on va franchement tourner en rond commence à germer. Et comme souvent, le premier morceau, intitulé « Strike » avec tout ce qu’il y a de stéréotypé en matière de Heavy Metal allemand (rythme accéléré, Ralf Scheepers en mode clone de Rob Halford, refrain scandé), ne rassure personne … C’est l’aisance technique de la paire Beyrodt / Karlsson, en fait, qui sauve un peu cette ouverture archi-prévisible. L’autre sauveur se nomme Randy Black (batterie), impeccable tout au long de l’album, et surtout pendant ce « Give’Em Hell » où son jeu fait des merveilles.
Passé le single « Bad Guys Wear Black », dont les paroles atteignent un niveau de ringardise à peine égalé par la qualité musicale, le constat peut paraître sévère : non seulement PRIMAL FEAR fait un bond de 10 ans en arrière, mais en plus son autosuffisance fait peine à entendre. Et puis soudain, une lueur d’espoir : « And There Was Silence », mené par ce duo de guitares séduisantes, balance une bonne dose de Power mélodique comme on n’en a plus entendu depuis les meilleures années de GAMMA RAY. A peine le temps d’esquisser un sourire, et « Metal Nation » débarque : voilà une compo qui n’a rien à voir avec ce que son nom laisse entendre ! En lieu et place d’un truc bourrin, « Metal Nation », c’est un mid-tempo carrément accrocheur, au refrain digne d’un PINK CREAM 69, et parler de réussite tient du doux euphémisme. Quand on sait que c’est l’un des deux morceaux (avec « Conviction ») sur lesquels Alex Beyrodt a bossé, la conclusion logique indiquerait que Monsieur Sinner et Monsieur Scheepers auraient mieux fait de lui laisser un peu plus de place …
Ceci étant dit, dans tous les cas la deuxième partie d’Unbreakable se veut bien plus riche et intéressante, et sans vouloir le dire trop fort, PRIMAL FEAR donne dans le mille aujourd’hui quand il persévère dans une voie plus mélodique … et se croûte lamentablement en voulant renouer avec le passé de Jaws Of Death. Le progressif « Where Angels Die » (avec son break très WASPien époque Crimson Idol) joue dans la même catégorie que « Metal Nation », le refrain d’« Unbreakable (Part 2) » fait mouche à coup sûr. A noter que les chœurs sur cet album sont interprétés, entre autres, par un certain Oliver Hartmann (ex-AT VANCE), ce qui donne un certain charme à toutes les parties à reprendre à pleins poumons, comme au bon vieux temps d’Only Human. Quant à la ballade « Born Again », mélancolique à souhait, elle donne surtout l’occasion à Hartmann de répondre à Scheepers, et aux guitar heroes de briller à coups de solos inspirés.
Le problème avec Unbreakable, c’est qu’il se termine aussi bizarrement qu’il a débuté, avec les lourdauds « Blaze Of Glory » et « Conviction ». Les plus chanceux, heureusement, pourront profiter du bonus « Night Of The Jumps », apparemment destiné au Japon, et qui groove à mort à la façon d’un « Higher Power » (sur Seven Seals) ou « Eye Of An Eagle » (sur Nuclear Fire). Mais pourquoi n’en faire qu’un bonus ?!
Discographie Complète de PRIMAL FEAR :
Primal Fear (Album - 1998),
Jaws Of Death (Album - 1999),
Nuclear Fire (Album - 2001),
Horrorscope (EP - 2002),
Black Sun (Album - 2002),
The History Of Fear (DVD - 2003),
Devil's Ground (Album - 2004),
Seven Seals (Album - 2005),
New Religion (Album - 2007),
16.6 (Before The Devil Knows You're Dead) (Album - 2009),
Unbreakable (Album - 2012),
Delivering The Black (Album - 2014),
Delivering The Black (Album - 2016),
Apocalypse (Album - 2018)
Metal Impact Bonus :
Mat Sinner (ITW - Avril-2004),
Tom Naumann (ITW - Déc-2005)
Ajouté : Mercredi 15 Février 2012 Chroniqueur : NicoTheSpur Score : Lien en relation: Primal Fear Website Hits: 13942
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