BLEED FROM WITHIN (uk) - Humanity (2009)
Label : Rising Records
Sortie du Scud : 24 juillet 2009
Pays : Ecosse
Genre : Deathcore
Type : Album
Playtime : 11 Titres - 35 Mins
Banlieue de Glasgow, année 2005. Cinq jeunots ont bien envie de former un groupe. Si j’étais en train d’écrire le script d’une pièce de théâtre, j’aurais déjà tout bon pour la règle des trois unités. Malheureusement, je n’en suis pas encore à ce niveau d’excellence et ce papier ne concerne que BLEED FROM WITHIN et surtout, son premier album, Humanity. Déjà au lendemain de sa formation, ce groupe savait ce qu’il voulait faire et il n’a pas tardé à le prouver en faisant paraître l’EP In The Eyes Of The Forgotten. Souvent accusés de jouer sur les plates-bandes de BRING ME THE HORIZON, les écossais ont effectivement mis plus de temps à éclore, ne publiant ce debut-album qu’en 2009. Pour autant, voilà l’occasion pour moi d’expliquer qu’à part une bannière stylistique commune qu’est le Deathcore, ces deux entités n’ont pas beaucoup de points communs et que BLEED FROM WITHIN serait vraiment idiot de jalouser la petite troupe de Sheffield.
Alors quels sont les enseignements à tirer de cet opus ? Premièrement, c’est que ces garçons proposent une définition du Deathcore qui n’est pas très personnelle mais qui colle parfaitement à la réalité. Leur musique n’est ni bordélique, ni dévergondée mais rivalise d’efficacité, dans le riffing mélodique qui accompagne la guitare rythmique par exemple. Après une courte introduction samplée déboule « Damnation » sur laquelle on repère déjà un défaut dans le jeu de batterie. Sur le tout premier blast, les frappes sur les cymbales et celles sur les toms sont sur deux niveaux différents, les secondes étant clairement sous-mixées. Une coquille d’ordre technique qui surprend d’emblée, alors qu’on s’attendait à quelque chose d’extrêmement carré et précis. Heureusement, BLEED FROM WITHIN fait rapidement oublier ce détail grâce à son Deathcore qui se découvre au fil du temps comme étant de plus en plus magnétique. Les scottishs œuvrent dans la simplicité avec des ingrédients classiques comme la dualité entre les growls et les screams, particulièrement mise en avant ici. Rapidement, on se retrouve piégés dans un tourbillon de violence qui vire à l’ouragan quand les musiciens décident d’élever le rythme (« A Killer Barn » ou « Servants Of Divinity »). Ce qui est génial avec eux, c’est que tout ça reste assez scolaire et discipliné. BLEED FROM WITHIN est peut-être un combo qui surfe sur la vague, mais il le fait sans trop d’arrogance. Les breakdowns Coraya ne sont pas une fatalité avec eux. Ils les utilisent avec parcimonie et ça ne dure jamais bien longtemps (« Monster »). Juste assez pour organiser l’une ou l’autre brisure de tempo dans cette fourmilière qui grouille d’énergie et de dynamisme. Et s’il fallait effectuer l’un ou l’autre rapprochement, ce serait plutôt vers la rigidité presque machinale d’un CHELSEA GRIN qu’il faudrait se tourner, au moins pour le jeu robuste des cordes. D’une durée assez courte, ce disque laisse transparaitre vers la fin quelques étirements dispensables qui contribueront à donner de l’eau au moulin des détracteurs qui auront déjà pas mal de matière pour railler un groupe qui s’impose un peu malgré lui comme le stéréotype du genre.
Il faut bien reconnaître que BLEED FROM WITHIN n’a pas pondu l’album de 2009 avec Humanity. Néanmoins, sa relative bonne tenue de route aurait dû lui suffire pour esquiver les mauvais procès. Alors évidement qu’une telle formation ne peut pas faire l’unanimité, surtout qu’à certains moment, il est légitime de trouver certaines compositions aseptisées puisque moi le premier je l’admets sans mal. Mais franchement, n’y a-t-il pas eu largement plus mauvais et plus effronté ces dernières années pour qu’on évite de tomber sur les sorties qui sont de bonne foi ?
Ajouté : Mardi 14 Février 2012 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Bleed From Within Website Hits: 13584
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