ERASE (it) - May I Sin? (2011)
Label : Buil2Kill Records
Sortie du Scud : 2011
Pays : Italie
Genre : Metalcore / Pop
Type : Album
Playtime : 10 Titres - 42 Mins
Il y a bien longtemps que de coller une pétasse siliconée sur une pochette n’est plus considéré comme un critère de vente fiable. Les plus modérés y verront une démarche putassière et les autres… En tout cas, le plan com’ tapageur des italiens d’ERASE est à revoir, d’autant qu’ils risquent déjà de s’attirer les foudres de Zeus avec leur Metalcore ouvertement popisant. Qu’à cela ne tienne, les transalpins ne méritent probablement pas qu’on se base sur un simple artwork pour lancer l’analyse d’un album qui possède justement les qualités et défauts d’une première fois. Comme tout groupe qui débute, on ne sait pas grand-chose sur eux, si ce n’est qu’un EP a écrit en 2009 la première ligne de leur discographie qui se retrouve aujourd’hui enrichie avec May I Sin ?
« Ashes And Sinners » ouvre le bal et que peut-on déjà en déduire ? Qu’ERASE est un groupe qui cible un public avec beaucoup de précision ? Que les recettes les plus « bankable » du moment mijotent doucement dans un bouillon de Metal aseptisé ? Ce serait, avouez-le, assez réducteur. Non, ces petits gars sont de gros malins. Ayant bien compris que la soupe énergique ridicule de SONIC SYNDICATE a fait son temps, ils ont tout simplement décidé de la revisiter, en lui injectant la candeur et l’insouciance d’un combo qui ne s’est pas encore frotté d’assez près aux critiques destructrices. Nul doute qu’avec cet album, ERASE saura provoquer des réactions épidermiques mais nullement dithyrambiques. Car ils ne nous donnent absolument pas matière pour commenter en long, large et travers. Les refrains sont peut-être entêtants mais que voulez-vous, ils sont tous construits sur le même schéma de chant clair auquel répondent des vocaux plus hurlés, le tout se greffant sur de longues notes de guitares en marshmallow. D’ailleurs, c’est saisissant d’entendre à quel point les vocaux sont mis en avant, pendant que le riffing de David s’entend à peine (« My Mirror »). ERASE trompe l’ennui sur quelques morceaux dont l’intro de « Ripped Inside » mais dès que l’ami Jack ouvre son caquet, c’en est fini des riffs accrocheurs et groovys. Les « rythmiques innovantes » dont nous parle la bio sont allées aux waters pendant que le groupe se concentrait sur tout ce qui concernait « un son moderne » et « des lignes de chant mélodiques ». Le Metalcore reste l’ingrédient principal de cette mixture plastifiée, mais rien à voir avec le vrai, celui qui vous renverse de votre chaise. Les mélodies catchys s’emballent parfois (« Lover ») mais rien de méchant, on retombe vite dans des travers plus guimauves avec « Demons ». C’est CALIBAN qui doit bien rigoler. Et nous aussi quand les italiens s’offrent une petite virée dans le Deathcore avec l’ouverture d’« Always Faithful ». En fait, ils font tout comme les grands, en plus accessible. C’est pas bien vilain, juste horriblement répétitif. Comme une formation qui n’aurait pour seule ambition que de participer aux reprises de Metalcore Goes Pop Vol. 78.
Mais avec un peu de recul, on ne peut pas être trop exigeant avec eux. Cet album est une excellente prise de risques. Non, je déconne. C’est de l’inconscience pure. ERASE a tous les défauts du groupe trendy par excellence, ne se mouillant jamais de peur de décevoir je ne sais quel amateur de Metal moderne. Oui mais voilà, dans ce monde cruel où l’auditeur est plus lucide que jamais, pareille poudre aux yeux ne saura faire artifice trop longtemps. On leur souhaite le contraire, mais j’en doute.
Ajouté : Mardi 14 Février 2012 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Erase Website Hits: 9512
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