ARCHAIOS (do) - The Distant (2011)
Label : Dark Canvas Records
Sortie du Scud : 11 novembre 2011
Pays : République Dominicaine
Genre : Death Metal Mélodique
Type : Album
Playtime : 8 Titres - 43 Mins
Ce n’est pas comme si on les attendait impatiemment les Dominicains de ARCHAIOS, mais leur premier album, sorti il y a cinq ans, avait laissé une bonne impression sur leur potentiel futur. Entre temps dénigrés et rendus responsables des maux de leur pays du fait de leur statut de fer de lance de la scène Metal en République Dominicaine, ils ont également eu à essuyer moult évènements perturbateurs lors de la création de ce nouvel album, de la fermeture de leur studio d’enregistrement, à la perte de leurs données. Ainsi, après deux ans d’enregistrement, signer sur le label Dark Canvas fut une bénédiction pour la formation, faisant d’eux le premier groupe dominicain à sortir un album internationalement.
L’honneur, pour eux, a également été de d’avoir pu travailler avec le producteur Kanky Lora, qui avait assisté CAVALERA CONSPIRACY, entre autres. Un tournant plus professionnel que l’on retrouve directement au travers de l’artwork, très travaillé. Néanmoins, contrairement à l’imagerie dépeinte, le son du groupe s’est éclairci et enrichi en samples de renfort. Des apports au synthé qui restent subtils, accompagnant légèrement les couplets, et orchestrant davantage les finales des pistes. « Legions (In Remembrance Of...) », par exemple, gagne en intérêt sur ses passages rythmiques plus classiques, grâce à ces boucles symphoniques, opératiques, qui lui confèrent un aspect impérieux, et offrent de belles harmonies avec le tapping, et les riffs mélodiques. Qui plus est, le groupe propose toujours des compositions conséquentes pour le genre, ce qui n’est pas pour déplaire. En outre, la production est évidemment meilleure, bien que l’album précédent n’ait pas à se plaindre.
Du coup Johandy heurte ses toms, caisses, et cymbales à pleine puissance, mettant son instrument au supplice d’accélérations ravageuses. De sa batterie, il tabasse, créant des explosions virulentes résolument Thrash. Les rafales de double pédale ne sont pas en reste, et les riffs déchiqueteurs trouvent toujours un appui débridé certain du côté des percussions. Sur des cadences soutenues, les plans percutants dévoilent une solide envergure (« Gathering The Silence »). Mais cette brutalité n’est pas assénée à l’aveugle, et bénéficie de structures travaillées et variées, à l’image de celle du très long « Until Lightning Strikes », où les démonstrations des guitares laissent leur place à un tandem batterie/basse sillonnant la piste sur un ton sévère. David Masalles, nouveau manipulateur de cette dernière, la laisse suffisamment ressortir pour gonfler les cordes et soutenir les plans aguicheurs énergiques, ou se montrer davantage plombant en fin de plage.
Pareillement, derrière le micro, Ramsey Delarge remplace Rubén et assure des vocaux intenses et maîtrisés. Mieux géré dans sa définition, le chant dense prend toute son ampleur, demeurant un tantinet esthétique, et s’aménage en hurlements rageurs sur les blast beats véloces, ou riffs fougueux, à l’instar des sections mitraillées de « Approaching Of My Demise », ou de ses refrains véhéments. A cette contrepartie rauque, Ramsey propose aussi quelques harmonies vocales, ou overdubs, renforçant son apparition. La production lui permet d’être pêchu et efficace, comme sur « Dreaming With The Dead », titre oldschool, ou bien profiter des nappes de claviers désolées pour y déposer des refrains entraînants au milieu de couplets abrupts. Toujours sans réellement s’imposer, le chant n’est qu’un élément de plus dans l’instrumentation des morceaux, et il est souvent absent durant des moitiés de plages. Mais un morceau tel que « My Mourning » confirme le potentiel seulement instrumental du combo, avec ses riffs accrocheurs, percussions effrénées, harmonies captivantes, et la légère touche de piano et d’acoustique.
Par ailleurs, la paire de guitariste (bienvenue à JC Castillo) uniformise le disque, en répétant consciemment certains schémas et mélodies. Les riffs sont autant ronflants et acerbes, qu’entraînants. Les guitares ravivent ainsi les quelques morceaux qui finissent par se montrer davantage classiques, ou répétitifs, avec des jeux rapides et assurés. Eric et son collègue jouent principalement de façon oldschool, maîtrisant les sections typiques du Death Mélo (« Nightshade »). Les solos ont, toutefois, été revus à la baisse et se révèlent moins exceptionnels qu’il y a cinq ans, clôturant les titres de sweeping, legato et autres manifestations virtuoses - soit dans un aspect plutôt froid, seulement motivé par la technique, ou parfois chaleureux, à l’image de l’outro magistrale de « The Distant », avec l’aide de samples.
ARCHAIOS accompli enfin ses idéaux avec The Distant. Néanmoins, la production a beau être de meilleur acabit, et les jeux plus soignés, l’on ne parvient pas à retrouver le charme que portait Out Of The Shadows…. Sur cet opus, tout semble trop calculé, millimétré ; ce qui est tant mieux pour le groupe en lui-même, mais n’accroche pas spécialement l’auditeur. De plus, en cinq ans, l’on espérait une évolution plus marquée de la part des Dominicains, qui semblent se reposer sur leurs acquis, sans même affirmer une réelle personnalité. Cependant, je me dois de préciser, qu’en dépit de leur faible popularité, le quintette reversera 15% des profits engendrés par les ventes de l’album aux victimes d’Haïti et du Japon. Une démarche à saluer.
Ajouté : Mercredi 01 Février 2012 Chroniqueur : CyberIF. Score : Lien en relation: Archaios Website Hits: 10424
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