THE UNGUIDED (se) - Hell Frost (2011)
Label : Despotz Records
Sortie du Scud : 30 novembre 2011
Pays : Suède
Genre : Death Metal Mélodique / Metalcore
Type : Album
Playtime : 10 Titres - 45 Mins
Enfin ! Le voilà cet album annoncé comme le digne successeur du premier disque de SONIC SYNDICATE. Suite à l’EP Nightmareland, qui nous avait tout de même bien laissés sur notre faim, les trois "R" se sont activés pour sortir un premier effort complet, Hell Frost, avant la fin de l’année. Immédiatement, l’on note les clins d’œil évidents à Eden Fire, sur l’artwork, et également dans les dénominations des titres, étant des antonymes d’anciens morceaux. Parmi les compositions, l’on y retrouve celles de l’EP sorti début avril, ainsi que les deux singles mis à disposition ces derniers mois. Il ne reste donc seulement qu’une moitié des titres réellement inédite. Qui plus est, trois d’entre eux ont dû être écrits dans la précipitation puisque THE UNGUIDED, n’ayant pas suffisamment de morceaux en vue de leur premier concert, sollicita l’accord de SONIC SYNDICATE pour pouvoir jouer de vieux titre. Seul Robin Sjunnesson refusa de signer le contrat, ce qui força le trio de déserteurs à s’atteler rapidement à la composition.
L’excitation première de la connexion avec l’opus de 2005 n’est finalement plus si affriolée, et poursuit sa chute à mesure que les minutes défilent sur le lecteur. En cinq ans, les Suédois ont assurément gagné en maturité et expérience, en conteste le champ de sonorités plus élargi de cet album. Cela n’est malheureusement pas suffisant pour pallier à des tics de composition qui rendent la majorité des plages banales, dans l’arrangement de leurs mélodies et la desserte des refrains en panne de puissance. Etant donné que deux morceaux ont été récupérés de chutes studio de l’EP Burn This City, ce prosaïsme étonne finalement peu. Sans surprise, l’avantage est aux tonalités typiques d’un Only Inhuman, essentiellement en ce qui concerne les lignes de chant. Le ratio entre les vocalistes est correct, et leurs participations suivent la dynamique des titres aboutissant, comme sur « Phoenix Down », à des harmonies plaisantes. Néanmoins, Richard n’a jamais été une pointure dans son domaine, et ici il a perdu de sa superbe ; ses lignes râpeuses et aboyées ne proposant que peu de variations. Présence sombre dans les compositions, il délivre une meilleure prestation sur la vive « Green Eyed Demon », secondé de riffs mélodiques pertinents. La redite d’une ancienne démo, avec « Betrayer Of The Code », permet également d’obtenir le meilleur titre de l’album, et de libérer quelques growls, ainsi qu’un refrain mémorable. Mais dans l’ensemble, le chant de Richard devient ennuyeux de par le peu d’émotions transmises ; heureusement que Roland se débrouille mieux et offre de belles harmonies. Ses parties hurlées sont efficaces et, malgré des sections encore mièvres avec l’accompagnement synthétique, son timbre clair demeure accrocheur. « Iceheart Fragment » joue la carte mélancolique, et les vocaux de Roland s’y font tout à fait convenables, tirant parfois vers Christian Älvestam, tandis que Richard tente d’amener un côté plus désemparé avec une ligne gutturale mal mixée.
Dans la forme, les racines d’Eden Fire transparaissent, sans jamais devenir évidentes, cependant, puisque les claviers sensés y faire honneur sont bien trop Electro et sucrés. Le gros défaut de cet album. Une tendance peu surprenante quand le guest n’est autre que le claviériste des mielleux Popcoreux de DEAD BY APRIL. Comme sur We Rule The Night, et même si orienté dans une optique sonore différente, Roger Sjunnesson appose des plans synthétiques en excès, qui ont tendance à surpasser les guitares. En dépit de mélodies entêtantes et certaines bonnes idées (« Where The Frost Rose Whithers »), les claviers pompeux, déversés en flots sirupeux, deviennent rapidement écœurants. Par exemple, le très jumpy « My Own Death » aurait pu facilement s’insérer dans les dernières productions du syndicat. Un apport handicapant pour des compos aux sempiternels couplages de riffs basiques - énergiques par moments - sur nappes de synthés au niveau des refrains. Par contre, l’on est également témoin de shredds exécutés par Roland, dont l’un des solos les plus fructueux prend place sur « Pathfinder ». Le frontman se laisse ainsi aller à plusieurs démonstrations au sein des morceaux. Quand bien même sa dextérité amène une touche appréciable, ses lignes ne sont pas forcément indispensables et semblent plus ou moins construites sur le même schéma lancinant.
Côté rythmique, force est de constater que John Bengston (interprétant les partitions), assure avec aisance derrière les fûts. Dommage que les mélodies n’émerveillent pas car le jeune homme abat des percussions efficientes (« Inherit The Earth »), et laisse apparaître des structures soigneusement travaillées. La cadence est dynamisée et guide les pistes avec efficacité, tout comme « Collapse My Dream », remontée à bloc. Pour la basse c’est Jonas Kjellgren (SCAR SYMMETRY) qui s’est chargé de la manier. Et, bien qu’on l’entende à plusieurs reprises, maintenant la présence des guitares ensevelies, les plans sont relativement ordinaires. Il y a bien quelques passages plus lourds, sur cadence mid-tempo et hurlements pour retrouver l’esprit d’Eden Fire, mais le résultat se veut fastidieux (« Serenade Of Guilt »).
Tout comme l’EP qui l’a précédé, Hell Frost est un disque correct, mais loin du génie. En dépit de quelques refrains entraînants, et d’une rythmique solide, la présence trop importante de claviers, ainsi que la redondance des mélodies, ne donnent pas la formule la plus adéquate. Qui plus est, les titres sur le podium étaient déjà sortis bien avant l’album ; c’est dire l’intérêt qu’il reste à cette galette. Toutefois, elle rassasiera, et s’avèrera un bon compromis de nouveauté, pour les fans frustrés des derniers méfaits de SONIC SYNDICATE. Mais peut-on espérer voir une progression chez THE UNGUIDED maintenant que le groupe a posé ses bases ? J’en doute, vu l’ego surdimensionné du frontman qui tend à lui faire penser qu’ils sont déjà en tête de lice.
Ajouté : Mercredi 01 Février 2012 Chroniqueur : CyberIF. Score : Lien en relation: The Unguided Website Hits: 9610
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