CRAVING (FRA) - Fucked Up Beyond Repair (2011)
Label : Auto-Production
Sortie du Scud : mai 2011
Pays : France
Genre : Metalcore / Hardcore
Type : EP
Playtime : 6 Titres - 19 Mins
Pour trouver un remède à l’ennui des mornes plaines beauceronnes, trois musiciens d’origine génétiquement modifiable constituèrent en 2009, le noyau dur qui allait germer et donner naissance à CRAVING. L’ajout d’engrais certifié, Raphi pour le chant, et Boj, à la guitare allait assurer un meilleur rendement pour les campagnes à venir.
Je vous invite à découvrir Fucked Up Beyond Repair, et à lire cette chronique, en commençant par retirer vos Ray-Ban’s.
Vous comprendrez bien vite pourquoi avec le lancement du 1er titre « Bed Romanz », c’est pas du Verlaine, ni du romencero gitan, mais une version Hard Corps sublime baby…à la CRAVING. L’énergie est au rendez-vous, la fille aussi. Le titre est fusionnel dans tous les sens du terme, essence d’une passion débridée, sens en éveil. Les cœurs, sens dessus dessous, sens devant derrière, un 69 de sang neuf : « …at ease with beauties in their thirties ».
« Kalashnimosh » est en prise directe avec l’actu, Raph est en osmose avec le mal-être ambiant, il crie sa rage, la rythmique, Giu et David, préfigure ce monde chaotique, décrit et décrié.
CRAVING, dans son écriture, ses compositions, véhicule des thématiques qui leur sont personnelles, intimes tout en étant ouvertes sur les problèmes politique, écologique, théologique. Notre salut passera par les bonobos, et leur comportement social, « Praise us 3 monkeys with a smile on each face ».
Le défilement des titres confirme la plus value apportée par la présence de deux guitaristes, Naignan et Boj, les arrangements peuvent ainsi bénéficier de possibilités plus larges. Cela évite à CRAVING d’être sur un jeu par trop linéaire. Le morceau éponyme « Fucked Up Beyond Repair » ne dément pas ce constat. Le texte est désespéré aux couleurs anthracite, sombre comme une mine où vous n’éviterez pas le coup de grisou.
Voulant satisfaire ma curiosité, j’avais fait un petit saut sur myspace, et j’avais craqué sur « Kraken ». Titre qui annonce la marque de fabrique de CRAVING, par une construction musicale qui introduit des ruptures de rythme, avec les lignes complémentaires des deux guitaristes.
Si on veut parler de sentiments, de mélodie, si on veut deviner le grand cœur du taciturne révolté, il faut s’attarder sur « Chili Con Carnage » vous y verrez Glasgow, certains ont bien voulu voir Vesoul…
« Yaya » termine la carte de visite musicale de CRAVING. La rage est toujours là, contaminant tous les membres du groupe, que l’on se rassure pour eux, Pasteur a trouvé l’antidote. Il serait bon d’ailleurs qu’ils aillent déposer une seringue au pied du monument qui lui est dédié, face à la préfecture de Chartres. Aux vaccinés reconnaissants.
Après l’écoute de l’EP, on se dit que la bio de CRAVING fait à juste titre référence à des formations comme AS WE FIGHT, HEAVEN SHALL BURN. Cela a l’avantage de fédérer les fans de ce style, surtout qu’ils trouveront en CRAVING un groupe qui veut se démarquer, avoir sa propre personnalité. CRAVING, par cet essai transformé, démontre son potentiel, tant par ses compositions, que par la maitrise technique des musiciens. Prometteur tout cela, emmené par la voix de Raphi qui sait se faire entendre.
Je ne terminerai pas cette chronique sans évoquer l’artwork, porteur de symboles, celui de la bombe atomique, champignon d’uranium, dans l’attol de Bora Bora, et celui de la bombe sexy faisant un 95 D minimum, image surannée d’une Hepburn.
CRAVING a fait envers nous une démarche très généreuse, et personnelle par leurs textes. Si vous ne voulez pas donner si tôt votre adhésion, prêtez leur au moins votre oreille, elle vous sera rendue comblée de Metalcore d’origine contrôlée, même si on sent CRAVING capable de déraper dans une véritable orgie musicale, la fête quoi !
I burn my life, my clock is ticking down.
Ajouté : Lundi 30 Janvier 2012 Chroniqueur : Le Patriarche Score : Lien en relation: Craving Website Hits: 15088
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