MORSE (FRA) - Demo (2011)
Label : Auto-Production
Sortie du Scud : octobre 2011
Pays : France
Genre : Noisecore
Type : Démo
Playtime : 5 Titres - 10 Mins
En ce beau jour de décembre, tout se passait bien. Puis il a fallu que je tombe sur MORSE. Ecrire une chronique est un acte ritualiste. Parfois, ça égaye une journée et parfois, ça la pourrit. Avec cette première démo, ce petit groupe montpelliérain réussit l’exploit de rendre chaotiques les petits plaisirs de la vie. On ne peut avoir aucune prétention en écoutant cette sortie. Considérons que quand on est un groupe, il faut bien commencer avec quelque chose et les démos sont des objets rares qui servent surtout à corriger le tir avant de se lancer dans le grand bain. Je ne me fais pas trop de soucis pour MORSE, qui a déjà un trône réservé au royaume des groupes bruitistes et volcaniques. Leur délire, c’est le Noise, un style finalement trop peu représenté et surtout, très mal perçu par des gens qui se limitent simplement à la traduction française pour en émettre une conclusion un peu hâtive.
Le travail proposé ici est tout à fait intéressant. Tellement bruyant qu’il en est insupportable, ce qui est certainement un beau compliment pour une formation de Noise. C’est lourd, torturé et enrobé dans une production vieillotte d’un amateurisme total. Du coup, on se sent physiquement proches des musiciens et il s’en dégage un feeling de complicité entre artiste et auditeur assez troublant. MORSE nous balance cinq chansons en l’espace de dix minutes, autant dire qu’on n’a pas vraiment le temps de suivre ce qu’il se passe et encore moins de le comprendre. Plusieurs vocaux sont utilisés, souvent superposés pour un rendu proche de l’aliénation. Ces garçons ne jouent pas très juste et font hurler leurs guitares dans des accélérations stridentes qui auraient pu être une source d’inspiration décente pour Edvard Munch et son « Cri ». Les moments forts sont rares dans ce bourbier spongiforme qui absorbe le reliquat de tout ce qui passe, du Grind au Shoegaze en passant par le Harsch Noise pour les passages les moins mélodiques. Mais ils existent. Il y a le final de « You’re Already Dead » et ses hurlements primaires qui prennent aux tripes. Il y a le début de « Mugiform » qui allie une guitare en transe et des patterns de batterie dynamités. Il y a l’Armageddon qui s’abat progressivement sur « Odobenus Rosmarus » (qui est d’ailleurs le nom scientifique du morse), peut être la composition qui représente le mieux le groupe éponyme, d’où son nom ? Quoiqu’il en soit, la mécanique est huilée. MORSE nage comme un poisson dans l’eau sur cette démo encourageante. Je trouve simplement dommage que tout a été mis en œuvre pour repousser l’auditeur de Metal lambda qui ne pourra pas entendre autre chose dans cette production d’une autre époque qu’un amoncellement indélicat de cordes saturées, de vocalises salaces et d’apocalypse artistique. Pour finir, n’oublions pas que cette démo appelle un album et que l’oreille conserve néanmoins son degré de tolérance. Dix minutes ça va. Qu’en sera-t-il de vingt ou trente ?
En tout cas, apprécions cette sortie pour ce qu’elle est, ni plus ni moins le premier d’une longue série de tests. Ils ont l’avantage d’évoluer dans une scène aérée qui offre une pléiade de possibilités pour se rendre original donc on peut en déduire qu’il sera instructif de voir comment MORSE se démerde à l’avenir, sachant qu’il y a milles façons de faire du bruit. Et si c’est un premier essai, alors il est transformé.
Ajouté : Lundi 30 Janvier 2012 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Morse Website Hits: 9720
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