VULCANO (br) - Drowning In Blood (2011)
Label : Renegados Records
Sortie du Scud : 1er septembre 2011
Pays : Brésil
Genre : Blackened Thrash Metal
Type : Album
Playtime : 11 Titres - 38 Mins
Visiblement, il n’y a pas qu’en France que les vieilles gloires du début des années 80 reviennent en force. Nous, on a VULCAIN, SATAN JOKERS, TRUST et au Brésil, ils ont VULCANO. Ces mecs-là, sans vous mentir, sont probablement les premiers à avoir pratiqué le Metal extrême en Amérique du Sud, des années avant SEPULTURA, OVERDOSE, HOLOCAUSTO et SARCOFAGO. C’est en 1981, rendez-vous compte, que VULCANO sort de son œuf. Vous faisiez quoi à cette époque ? Pour ma part, mon père n’avait même pas encore pour projet de m’engendrer. Et, fait étonnant à l’heure actuelle, leur premier album paraitra en 1985 sous la forme d’un live, une pratique pourtant en vogue à cette époque. Terriblement actifs jusqu’en 1990, les brésiliens s’effondrent soudainement après la sortie de Ratrace. Plus rien, silence radio pendant quatorze longues années, le temps que dure en général une enfance. Et en août 2004, le groupe marque son grand retour avec Tales From The Black Book. On ne s’en rend pas compte depuis notre Europe douillette, mais au Brésil, VULCANO c’est juste un mythe, une légende. Il apparaît démesuré de vouloir qualifier le respect qu’éprouvent les fans de Metal extrême brésiliens pour ces gars. Mais pourquoi parle-t-on encore d’eux aujourd’hui ? Eh bien parce qu’après trente ans de carrière, ils sont toujours frais comme des gardons, et continuent leur lutte avec un septième full-lenght intitulé Drowning In Blood.
Pour être honnête avec vous, VULCANO, c’est pas ce qui se fait de mieux musicalement. Je ne sais pas si leur stature de dieux vivants du Metal des années 80 leur est montée à la tête, mais ces messieurs donnent l’impression de s’être carré trente années d’évolution là où je pense. Leur Blackened Thrash Metal est poisseux, délavé, peut-être périmé. On comprend tout de suite leur succès passé. Pareille violence était encore inédite il y a trois décennies. Et au passage, j’en profite pour dire que je respecte énormément le culot dont ils ont fait preuve jadis. Ils auront au moins eu le mérite de faire avancer les mentalités étroites. Mais en 2011, ce Thrash aux relents de HELLHAMMER, de VENOM et de MOTÖRHEAD est juste passé de mode. Et quitte à m’en réinjecter une dose, je préfère le faire avec les seringues stérilisées estampillées MUNICIPAL WASTE. Par exemple, Arthur Von Barbarian, batteur fraichement intégré à la formation, n’a de cesse de multiplier les skank-beats sans aucune autre proposition à faire, même quand ses petits partenaires se démarquent par des solos ou autres fanfreluches (« Prison In The Hexagon »). Cette manière de jouer, totalement monotone, n’aide pas vraiment cet album à décoller. Emotionnellement, c’est le calme plat. VULCANO fait une sortie cérébralement fatiguée. Techniquement, les papys tiennent encore relativement la route, à l’image de son chanteur Luiz Carlos Louzada qui rugit de façon appréciable pour une première fois. Il prend la place du mythique Angel avec pas mal de conviction. Mais ce n’est pas suffisant pour dissiper la léthargie qui anime un disque très scolaire. On a vite compris que ces garçons maitrisaient le sujet depuis belle lurette, mais pour des Dieux, on aurait pu espérer quelque chose d’un peu plus… divin ! Les tempos sont souvent épileptiques, inarrêtables et paradoxalement, c’est quand VULCANO tombe dans le mid-tempo qu’il est le plus efficace. En étant franc, il y a quand même une composition qui est très bien écrite, très bien jouée et pour une fois, assez intense. Il s’agit d’« Infamous Poet » qui démarre en sous-régime, avec un riffing presque Doom et une batterie latente et qui se termine avec un magnifique dialogue entre guitares sèches et électriques, au terme d’un soli Heavy un peu prétentieux mais terriblement accrocheur. Un don du Ciel qui hélas, ne suffit pas à effacer d’un coup de baguette magique une prestation frustrante.
C’est toujours avec plus ou moins de plaisir, qu’on redécouvre des légendes oubliées, surtout quand elles proviennent d’autres horizons. Je crois aussi qu’il faut être lucide trente secondes et considérer deux choses importantes. S’il est indéniable que VULCANO peut s’attribuer une partie de la réussite de la scène extrême brésilienne, il apparaît tout aussi flagrant que c’est le propre de chaque groupe de savoir s’arrêter quand il est temps. Sans dire que ça sent le sapin pour eux, il faut avouer qu’à part faire durer le plaisir d’une façon relativement égoïste, Drowning In Blood n’est pas une sortie marquante, encore moins convaincante. Pire, elle émet de sérieux doutes sur leurs capacités à tenir encore ne serait-ce que cinq ans à ce rythme. Après une telle carrière, ce serait dommage qu’ils soient relégués de la sorte au rang de vieilles gloires séniles, franchement…
Ajouté : Mardi 15 Novembre 2011 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Vulcano Website Hits: 9372
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