RECUEIL MORBIDE (FRA) - Only Hate Left (2011)
Label : Great Dane Records
Sortie du Scud : septembre 2011
Pays : France
Genre : Brutal Death Metal
Type : Album
Playtime : 10 Titres - 35 Mins
Entre vous et moi, connaît-on une valeur plus sûre que RECUEIL MORBIDE pour représenter le Brutal Death baguette-camembert ? Voilà 11 ans que les bisontins nous saignent comme des truies sur chaque album et à chaque fois, la maxime reste inchangée. Pourtant, ces mecs qui en ont chié sont toujours là. Les incessants changements de line-up qui ajoutent bien des lignes à leur biographie n’ont cependant pas affecté l’énergie avec laquelle Marc et Sylvain, les deux rescapés de cette boucherie, continuent à faire avancer le projet. Trois années se sont écoulées depuis A Neverending Fight, Jérôme a remplacé le truculent Julien Truchan (BENIGHTED) au micro et Johan à intégré le poste de bassiste quelques mois avant le départ définitif de Beber, qui laissera RECUEIL MORBIDE sans second guitariste, sous la forme d’un quatuor encore inédit. Oui, je sais, ça ressemble fort au scénario des Feux de l’Amour, avec du suspens, des rebondissements, du Givenchy mais croyez-moi, vous allez vite déchanter à l’écoute d’Only Hate Left, un quatrième album studio qui poursuit le combat entrepris depuis une grosse décennie maintenant.
Comme d’habitude, nous avons à peine de temps de prendre une dernière petite inspiration que les mecs nous tartinent déjà les oreilles avec « Alone », une ouverture qui appelle la haine, mieux que la haine elle-même. Trois secondes, montre en main, seront suffisantes à l’ami Jérôme pour qu’il se prépare au combat. Il n’y a pas vraiment d’effet de surprise, puisqu’on savait pertinemment à quoi s’attendre. Néanmoins, on pouvait légitimement s’interroger sur le calibre de son allocution après la prestation supersonique de Truchan. Là encore, pas de craintes à avoir, même si cette recrue est moins bling-bling, elle a forcément dû passer un casting ultra-exigeant, et mon petit doigt me dit que les candidats étaient nombreux. Jérôme assume donc parfaitement son nouveau rôle, en maniant toute la panoplie du crieur de métier, pig-squeals, growls, screams et compagnie. Par rapport à son prédécesseur, Only Hate Left est moins dans la romance, dans la construction. D’ailleurs il porte son nom à merveille puisqu’il est un condensé d’une violence épurée, qui ne laisse pas de place aux transitions inutiles. Assez étonnement, les bisontins fusionnent un Brutal Death parfois old-school (« Murder In Slavery ») avec des créations plus expérimentales comme « Bipolaris » et ses arpèges de guitares mi-mélodiques très surprenants. Ces moments sont rares et précieux, car ils ont tendance à offrir une piqûre de rappel aux tympans qui, par la force de l’habitude, peuvent vite se distraire. Idem pour « Vicious Circle » qui propose cette fois des cordes en totale crise d’épilepsie pendant une vingtaine de secondes, une prise d’initiative assez inhabituelle chez eux. Le restant est plus classique et œuvre dans une optique d’efficience et de rendement plutôt que dans une logique de création purement artistique, comme en atteste la partition surpuissante mais linéaire de Syl, qui n’a pas perdu cette vitesse d’exécution hallucinante dont il m’avait fait démonstration en live un soir de décembre 2009 avec FRAKTUR.
Les années passent mais l’esprit reste. Fidèle à sa religion, RECUEIL MORBIDE, tout en conservant sa fraîcheur et son dynamisme d’antan, gravit dans la discrétion la plus totale les échelons vers le respect suprême. Ce Brutal Death n’a jamais été spectaculaire, mais c’est parce qu’il est impartial et sans artifices qu’il plait. On ne trouvera rien d’exceptionnel dans ce Only Hate Left, pas de spectacle, pas de réconfort mais juste une balle, à se coller entre les yeux. Et c’est parce qu’il est d’une totale prévisibilité, traditionnel jusqu’à la moelle, qu’on peut affirmer que ses géniteurs sont de grands et beaux musiciens.
Ajouté : Mardi 15 Novembre 2011 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Recueil Morbide Website Hits: 10006
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