GODSLAVE (de) - Into The Black (2011)
Label : SAOL (Service for Artist Owned Labels) / H'Art
Sortie du Scud : 18 mars 2011
Pays : Allemagne
Genre : Thrash Metal
Type : Album
Playtime : 12 Titres - 48 Mins
Un nouvel album vaut mieux qu’un long discours. Ils auront beau justifier par tous les moyens possibles la raison d’un silence de trois ans, les furieux allemands de GODSLAVE offrent à leurs fans la meilleure des excuses avec Into The Black, un second album qui, quand on l’écoute, pardonnerait presque leur absence. Trois ans, c’était probablement le temps nécessaire pour peaufiner au maximum cette sortie. Et le résultat est appréciable, à commencer par l’artwork de l’excellent Jim Svanberg (qui collabore avec eux depuis leurs débuts). Une attaque de mazout qui n’est pas sans rappeler les Symbiotes agressifs des studios Marvel. Musicalement aussi, cet album est très entreprenant, dans la droite lignée du grand Thrash Metal teutonique qui nous est servi depuis des décennies. Un travail minutieux qui a abouti, n’ayons pas peur des mots, à l’un des meilleurs albums Thrash de l’année !
Figure de proue de la nouvelle vague qui a tendance à rejeter les SODOM et compagnie sur le bord de mer comme de vulgaires algues, GODSLAVE, à l’instar de groupes comme HATRED ou CRIPPER, ne s’embarrasse pas d’émotions. Première piste au nom évocateur : « Thrashed », synonyme de premier coup de gaz. Des guitares à vous trancher la carotide se baladent entre les vocaux écorchés et un brin allumés de Thommy, qui adopte un timbre volontairement humoristique pour porter l’estocade. Les mecs sont lancés, et force est de constater qu’on ne les arrêtera plus. « Unleash The Slaves » démarre certes en mid-tempo, mais ne tarde pas à tomber le voile, à lâcher les cordes qui s’orientent tantôt vers un riffing typiquement allemand, tantôt vers un leitmotiv plus mélodique qui rend cette composition « tubesque ». En ayant invité sur « Thrashed » et « Scholar Eclipse » l’ami Sifringer de DESTRUCTION et Benedikt Zimniak de MEKONG DELTA sur « A Shot In The Dark », GODSLAVE a choisi le côté bling-bling de la force. Mais il faut bien avouer que ces deux guests renforcent leur crédibilité et donnent du volume aux morceaux concernés. Et ce, même si après leur passage, on se rend compte que ces garçons n’ont besoin de personne pour retourner des têtes. Impressionnant de fluidité, avec une production solide, Into The Black réunit toutes les conditions d’un album rentable. La diversité de leur répertoire s’installe progressivement, avec certaines intro fantaisistes comme celle de « Why I Hate » et des outro réflechies (« A Shot In The Dark »). Le chant de Thommy, qui a tendance à se racler la gorge comme un chanteur de Black, est incontestablement un plus pour GODSLAVE. Le bonhomme livre des vocaux plaisants, très subtils, très conventionnels mais pas pour autant dépourvus de relief. Les petits copains sont tous concernés par cette envie, cette rage qui est presque palpable. Les tournées aux côtés de KREATOR, BOLT THROWER, SODOM ou WARBRINGER ne sont pas innocentes. Mais que serait un feu d’artifice sans son bouquet final ? Pesante, vicieuse, l’éponyme qui clôture cet opus avec ses faux airs de RAMMSTEIN sur l’ouverture ouvre la porte à Gerrit Mutz de SACRED STEEL qui prend les rênes et rugit de son timbre si caractéristique et qui marie intelligemment Thrash et Heavy sur une même chanson.
Foutrement bien conçu, Into The Black propose à son auditorat une diversité appréciable au sein même d’un style souvent cloisonné. GODSLAVE, qui ne fait pas partie de ces noms dont on se souvient, démontre de manière presque algébrique que les patronymes les plus génériques cachent parfois les meilleurs groupes. Avec son Thrash dont on ne soupçonnait pas une seule seconde la qualité, les allemands demeurent bel et bien leaders en la matière. Qui s’en plaindra ?
Ajouté : Mercredi 19 Octobre 2011 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Godslave Website Hits: 9138
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