CALCIFERUM (FRA) - The Beast Inside (2011)
Label : Auto-Production
Sortie du Scud : 22 janvier 2011
Pays : France
Genre : Blackened Death Metal
Type : Album
Playtime : 11 Titres - 46 Mins
Rares sont ceux pour qui le nom de CALCIFERUM sera familier. A moins d’écumer les salles de concerts bas-rhinoises ou de passer votre vie à lire les chroniques de Wong Li, rien ne pouvait laisser présager l’existence de ce combo alsacien qui, avec le Christkindelsmarik et les Grumbeerekiechle, fait partie intégrante du patrimoine de cette formidable région. Il est certes présomptueux de mettre la gastronomie alsacienne au même niveau que le Metal alsacien, mais les deux se défendent bien et font un mariage heureux. Actifs depuis fin 2004 et auteurs d’une démo et d’un EP, CALCIFERUM a activé le mouvement en ce début d’année 2011 pour livrer, enfin, un premier album que les suiveurs de la scène locale étaient curieux d’écouter. Evoluant dans un registre d’abord Black parfumé Death, puis Death parfumé Black, les bas-rhinois n’ont, une nouvelle fois, pas réussi à se décider entre l’un et l’autre.
L’intro fait baver… d’ennui ! Une minute trente qui semble interminable. Heureusement, « When The Eternal Night Falls » nous sort de la torpeur ambiante. Remarque, avec un jeu aussi brutalement exécuté et dynamique, on ne pouvait qu’être réveillé. CALCIFERUM navigue donc d’emblée entre deux eaux. Le riffing est clairement Death et il est assumé. Seule l’atmosphère délétère qui s’échappe de la noirceur des guitares viennent pour le moment nous souffler des vapeurs Black dans le museau. Les alsaciens commencent de fort belle manière, ça joue très vite et la précision est chirurgicale. Malgré ça, la production fait un peu « fouillis » et le manque de lisibilité entre les instruments n’a pour effet que d’apporter un côté volontairement négligé, aux portes du son typé vieille école. Hélas, la musique n’a rien de foncièrement vieillotte et, au contraire, balance plutôt dans la modernité. Ce Death / Black est très contemporain. Il s’inspire évidement des grandes références du style, parfois BEHEMOTH (« Lost In Despair »), parfois IMMOLATION pour ne citer qu’eux. Au fil de l’écoute, on apprécie tout particulièrement la violence inouïe dans laquelle tombe certaines compositions, toquant timidement à la porte du Brutal Death mais surtout, on se réjouira des progrès accomplis depuis « Dirge Of Gjallarhorn ». CALCIFERUM semble s’être forgé une identité forte avec un caractère belliqueux. Le quintette ne relâche pas la pression une seule seconde, ce qui peut parfois faire bourdonner les tympans. Qu’à cela ne tienne, leur but n’est pas de faire de la poésie. Il n’empêche qu’au bout d’un moment, le message commence à bien rentrer et on est parfois sérieusement irrité de voir la petite troupe être aussi insistante. Bien qu’oppressant, bien qu’énergique, The Beast Inside manque un poil de diversité. Ce groupe a clairement les moyens de faire ce que font les ALL SHALL PERISH et consorts, à savoir tabler un peu plus dans la finesse, proposer pourquoi pas une « balade » pour faire souffler un auditeur qui transpire à grosses gouttes. Ils en sont techniquement capables ! Même l’outro, « … To The Rest Of The Man », qu’on pouvait espérer un peu plus détendue, continue de blaster à tout-va, non sans s’offrir quelques notes de mélodie, il faut le souligner.
Globalement, bonne surprise que ce premier jet. Le côté brut de décoffrage et Death non-stop ravira n’importe quel amateur de bonne chair. Ajoutez à cela un certain sens de l’efficacité qui se retrouve dans des compositions à la violence un peu démesurée et vous obtiendrez The Beast Inside. Pas du tout tire-au-flanc mais un peu facile tout de même, CALCIFERUM a de quoi passer les douanes sans se faire chopper pour contrebande.
Ajouté : Mardi 18 Octobre 2011 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Calciferum Website Hits: 10616
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