PEARL JAM (usa) - Binaural (2000)
Label : Epic / Sony Music
Sortie du Scud : 16 mai 2000
Pays : Etats-Unis
Genre : Hard-Rock
Type : Album
Playtime : 13 Titres - 52 Mins
Premier album studio post départ de Jack Irons, et intronisant de fait Matt Cameron comme batteur officiel du groupe, Binaural fut aussi le premier LP du JAM à ne pas être certifié platine aux USA. Il fut aussi le premier à utiliser la technique dite « binaurale », qui nécessite une prise de son sur une tête artificielle, et qui consiste à créer un effet de 3D en décalant certains sons, parfois difficilement détectables.
Il n’en reste pas moins qu’au delà de sa tentative technologique, Binaural marque une énième période sombre pour le groupe, qui a du une fois de plus faire face à de nombreuses difficultés.
Le traitement en rehab notamment pour Mike, histoire de se débarrasser une bonne fois pour toute de son addiction aux drogues. Une situation parfois difficile à gérer pour les autres qui devaient souvent se débrouiller sans lui. Période trouble pour Eddie aussi, qui s’est retrouvé à sec de paroles, et qui semblait incapable de sortir le moindre mot de sa plume. C’est finalement grâce à un ukulélé qu’il s’en sortit (ceci expliquant cela, inutile sans soute de chercher plus loin son affection pour cet instrument, et par extension, la genèse de son album solo quelques années plus tard…), mais Jeff et Stone furent mis à contribution, et écrirent les textes de pas moins de cinq titres à eux deux.
Ce fut aussi le premier album à ne pas être produit par Brendan O'Brien, mais par Tchad Blake, spécialiste justement de l’enregistrement binaural.
En résulté un album foncièrement différent, plus sombre que Yield, plus hermétique, même si les composantes essentielles de PEARL JAM sont toujours présentes.
Et même si le LP débute par trois morceaux rapides, la différence se fait sentir dès le départ. « Breakerfall » sonne Garage, ce qui n’est pas une nouveauté pour le JAM, mais Garage bien sale, bien méchant, sourd, hermétique, avec en porte voix un Eddie rauque et asthmatique.
« God’s Dice », sur un texte écrit par Ament, permet aussi à sa basse de dérouler les déliés comme à la grande époque de WHO. Un morceau au parfum très RN’B 60’s, qui se permet quand même un léger break aérien.
Même constat pour « Evacuation », avec en plus, quelques mesures impaires bienvenues à la batterie, qui rappellent que Matt n’a pas été élevé dans la maison SOUNDGARDEN pour rien.
Batterie justement très brute pour entamer « Light Years », premier morceau tranquille de l’album. Un héritage direct des années Vitalogy / No Code, avec une fois de plus un rythme solide mais nonchalant, et une complainte d’Eddie au chant.
Il faut attendre « Nothing As It Seems » pour retrouver le Jam classique, et cette demie ballade amère prend à l’occasion des accents psychédéliques, tout comme l’ancien groupe de Matt. La voix de Vedder, très posée tout du long, tranche avec le long pont déchiré par un solo bref mais majestueusement bluesy. Une des plus grandes réussites du LP, et preuve que PEARL JAM a encore de sacrées réserves.
Et tandis que « Thin Air » reste sur une mouvance nostalgique, tout en adoptant un tempo chaloupé, « Insignificance » renoue avec la rythmique percussive de No Code, avant de s’envoler sur un refrain très Rock.
Alors que « Off The Girl » aurait pu être composée par un Perry Farrell inspiré, « Grievance » renoue quelque peu avec l’esprit de VS, et « Rival » s’offre une pause « rengaine décalée » du meilleur cru.
« Sleight Of Hand » navigue sur des eaux assez bizarres, et invoque autant l’esprit de Jefferson Airplane que des Afghan Whigs.
L’intermède au ukulélé « Soon Forget » à des arrières goûts d’un McCartney cosy, et le final en apothéose « Parting Ways » développe une tension progressive agrémentée d’un sitar éthéré qui finit par mener, après quelques secondes de break sur un « Writer’s Block » qui explique en quelques sons de touches de machine à écrire frappées frénétiquement tous les problèmes qu’à pu rencontrer Eddie dans sa lutte contre la page blanche.
Binaural (dont la pochette représente une manipulation d’un cliché de la Nébuleuse du Sablier), malgré son côté un peu étouffé et atypique (mais quel album de PEARL JAM peut se targuer d’être typique ?) fait partie des indéniables réussites du groupe, et prouve que dix ans après sa naissance, le quintette est toujours d’actualité, et sait se renouveler sans décevoir.
La tournée qui s’ensuivit connut malheureusement une fin tragique, et lors du festival de Roskilde en Norvège, neuf personnes trouvèrent la mort, écrasées par la foule. Les membres du groupe en furent à ce point affectés qu’ils songèrent même à raccrocher.
Heureusement pour nous (ceci malgré tout le respect dû aux victimes et leur famille), il n’en fut rien.
Mais il fallu encore attendre deux ans pour la suite. Qui, une fois de plus, n’allait pas décevoir.
Discographie Complète de PEARL JAM :
Ten (1991),
Vs (1993),
Vitalogy (1994),
No Code (1996),
Yield (1998),
Live On Two Legs (1998),
Binaural (2000),
Riot Act (2002),
Lost Dogs (2003),
Live At Benaroya Hall (2004),
Rearviewmirror (Greatest Hits 1991-2003) (2004),
Sydney, Australia, 11-07-2006 (2006),
Pearl Jam (2006),
Backspacer (2009),
Live On Ten Legs (2011),
Lightning Bolt (2013),
PEARL JAM AU PAYS DU GRUNGE (BOOK - 2011),
PEARL JAM : Pulsions Vitales (BOOK - 2013)
Ajouté : Lundi 26 Septembre 2011 Chroniqueur : Mortne2001 Score : Lien en relation: Pearl Jam Website Hits: 11448
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