PEARL JAM (usa) - Yield (1998)
Label : Epic / Sony Music
Sortie du Scud : 3 février 1998
Pays : Etats-Unis
Genre : Hard-Rock
Type : Album
Playtime : 13 Titres - 49 Mins
Yield, cinquième album de PEARL JAM, fut celui de la reconstruction. Reconstruction interne, cohérence musicale et humaine, les années « Grunge » délire de starification à outrance étaient loin derrière eux désormais, et le quintette pouvait désormais panser les plaies et se consacrer à la musique, d’une manière plus ouverte.
Vedder, qui avait pris le contrôle total du groupe sur Vitalogy et No Code, était enfin apaisé, et apte à travailler de manière plus détendue, et démocratique. C’est ainsi qu’il confia à son compère et bassiste Jeff Ament préférer que les autres ramènent leur compos, afin qu’il soit libéré d’un poids, et n’ait qu’à apporter la touche finale. Chacun travailla donc dans son coin, et cette méthode résultat en un album constitué uniquement de compositions solo, avec seulement deux morceaux signés par Eddie. Les deux « hits » de Yield furent d’ailleurs écrits par Gossard (« Do The Evolution »), et McCready (« Given To Fly »).
Cet album sera salué par la critique comme étant le « retour aux sources Rock » du JAM, et un ensemble cohérent contrebalançant les efforts un peu disparates de Vitalogy et No Code.
Ce qui, sans être totalement faux, est quand même assez loin de la vérité.
S’il est vrai que le groupe semble vraiment apaisé sur cet enregistrement, les expérimentations d’hier n’ont pas totalement disparu. Elles ont simplement été intégrées dans un contexte un tant soit peu homogène, ce qui les rend plus difficiles à déceler.
L’ouverture « Brain Of J. », de McCready aurait pu par exemple figurer sur Vitalogy, sans qu’elle ne paraisse déplacée. Le très décalé et fainéant « No Way » n’aurait quant à lui pas dépareillé sur No Code. Tout comme le R.EM.ien « Wishlist », qu’on croirait tout droit sorti de l’esprit puriste des quatre d’Athens.
Même constat pour le long final pesant et bluesy « All Those Yesterdays » qui traîne sa fausse paresse sur plus de sept minutes.
Mais il n’y a pas qu’au niveau musical qu’Eddie à laissé le champ libre à ses compagnons. Stone a ainsi écrit les paroles de « No Way » et « All Those Yesterdays », et Jeff s’est déclaré très ému de voir son chanteur mettre tant de cœur à interpréter sa très paisible « Low Light », que James Taylor aurait pu faire sienne. Comme l’a si bien dit Vedder « La colère d’avant s’est transformée en réflexion ».
Ce qui ne peut pas mieux caractériser cet album.
En effet, Yield est posé, mature, moins brut et plus ciselé que les efforts précédents. Et de fait, plus proche pour les critiques et le public de Vs ou de Ten.
S’il est vrai que des morceaux comme « In Hiding », inspiré des écrits de Bukowski, ou encore « Faithful » sont très proches des morceaux qui constellaient ces deux LP initiaux, avec leur grandiloquence intrusive dans un Rock standard, portée surtout par le chant habité de Vedder, le reste de l’album ne représente qu’une étape de plus pour le quintette de « pas Seattle ». Seule l’unité de l’album peut faire pencher la balance des avis vers un retour aux racines, unité absente des deux disques précédents pour cause de remise en question, et de problèmes personnels.
PEARL JAM se pose en fait toujours autant de questions, mais trouve une façon plus simple de s’interroger, et surtout, le fait de manière collégiale et ouverte, et non plus individuelle.
La tournée qui suivit cet album fut plus conventionnelle, le groupe renouant avec le géant Ticketmaster pour proposer plus facilement des dates, et ne pas avoir à faire face à une organisation dantesque seul. Néanmoins, après quelques shows à Hawaï et en Australie, Jack Irons leur signifia son départ, et le batteur de SOUNDGARDEN, Matt Cameron fut appelé à la rescousse, apprenant plus de 80 morceaux en quinze jours.
En résultera une tournée fabuleuse, durant laquelle le groupe joua longtemps et intensément, et qui trouvera son point d’orgue dans la prochaine livraison du groupe, le témoignage Live On Two Legs.
Discographie Complète de PEARL JAM :
Ten (1991),
Vs (1993),
Vitalogy (1994),
No Code (1996),
Yield (1998),
Live On Two Legs (1998),
Binaural (2000),
Riot Act (2002),
Lost Dogs (2003),
Live At Benaroya Hall (2004),
Rearviewmirror (Greatest Hits 1991-2003) (2004),
Sydney, Australia, 11-07-2006 (2006),
Pearl Jam (2006),
Backspacer (2009),
Live On Ten Legs (2011),
Lightning Bolt (2013),
PEARL JAM AU PAYS DU GRUNGE (BOOK - 2011),
PEARL JAM : Pulsions Vitales (BOOK - 2013)
Ajouté : Lundi 26 Septembre 2011 Chroniqueur : Mortne2001 Score : Lien en relation: Pearl Jam Website Hits: 10956
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