FIEND (ru) - The Ghost (2009)
Label : Auto-Production
Sortie du Scud : 9 août 2009
Pays : Russie
Genre : Death Metal Mélodique
Type : EP
Playtime : 5 Titres - 23 Mins
Fier d’avoir enfin réussi à faire signer et distribuer son premier album par le label Iron Ltd., ainsi que d’avoir récupéré une nouvelle batteuse, après plusieurs désistements à ce poste, FIEND s’est alors empressé d’écrire de nouvelles compositions. Et c’est suite à une petite tournée en Russie, en août 2009, que le groupe décide de sortir, gratuitement pour ses fans, l’EP The Ghost, regroupant ces nouveaux morceaux et affichant l’évolution de la formation depuis l’enregistrement du premier opus.
Si l’on pouvait critiquer la trop faible durée de The Blooming Tremble, pour un album, cette sortie propose, quant à son statut, des pistes de longueurs très correctes, bien au-dessus de la moyenne même. Toutefois, à l’écoute, l’on remarque rapidement une tendance marquée à la conformité, vis-à-vis des œuvres actuelles du genre. En dépit de leur écriture peaufinée, les morceaux contiennent un déroulement plus classiques des lignes de chant, avec la présence du clair essentiellement lors des refrains, et non plus principalement en overdubs et sur les scissions placides comme il avait l’habitude d’être employé et marquait, ainsi, une approche différente. Néanmoins, il conserve un certain charme, de par sa tonalité, et contribue à la diversification des compositions, accompagnant les breaks aériens aux cordes acoustiques lointaines de lignes plus intimistes et envoûtantes. A contrario, les vocaux hurlés acquièrent en véhémence et apparaissent enfin maîtrisés. Par ailleurs, la production est meilleure, offrant un son tenace et moins cru, ce qui donne lieu à une prestation extrême puissante et énergique, même lorsque les hurlements sont épurés. Leos a gagné en charisme et accroît ainsi l’efficacité de très bons refrains - sur « Sleeping Angel », par exemple - où les alternances avec les lignes clairs se révèlent probantes. Toujours avec la volonté de varier sa participation, au travers de la piste suivante, il évolue de concert avec l’ambiance, succédant voix hargneuse à une parlée, puis effectuant quelques chantonnements sur des lignes aériennes conférant, tout autant que le fond synthétique, une dimension fascinante au titre.
Des claviers qui, d’ailleurs, ont de nouveau bénéficié d’un minutieux travail d’écriture. Accompagnant subtilement le chant de légères nappes ou délivrant de judicieux samples accrocheurs, leurs partitions s’immiscent pleinement dans les structures, magnifiant les ponts d’un jeu brillant. Pour preuve, « Forgotten Sunrise » - introduction instrumentale de l’album où un plan spatial se mêle à un piano désolé, puis à des beats aguicheurs - met clairement en avant leur habileté. En outre, avec leurs modulations futuristes, les effets Electro virevoltent au sein d’une toile rythmique efficiente, accentuant son entrain. Comme sur l’album précédent, l’instrumentation tire parti d’une attention particulière, souvent laissée seule pour mieux afficher sa valeur. La version de « Sleeping Angel », dépourvue de chant que l’on trouve en dernière piste de l’EP démontre aisément sa qualité. Si cette plage peut apparaître comme un simple bonus pour les fans, elle permet également de se rendre compte du potentiel de composition dont fait preuve Leos. Le jeune homme ne se contente pas de simplement suivre les trames classiques du Death Mélodique, mais laisse plutôt ses intuitions et ressentis le guider, ce qui a pour effet de générer quelques sonorités singulières et particulièrement attrayantes. Qui plus est, les structures s’avèrent ingénieuses, parcourues de breaks inventifs, avec des reprises de mélodies ou métamorphoses émotionnelles.
L’amélioration du mix alloue aussi une meilleure insertion des lignes de guitare, ne bavant plus au premier plan et se complétant avec les claviers. Bien qu’elles puissent parfois apparaître trop peu prononcées, laissant la vedette aux samples, Leos et Glum se rattrapent de par un étalage de riffs dynamiques, aux influences suédoises, qui évoluent avec intensité le long des compositions travaillées, sur un tempo résolument medium. Au détour de « The Ghost », le duo se permet, de plus, un très bon solo qui se greffe convenablement aux lignes mélodiques des synthés. Leur jeu un peu plus racé se démarque grâce à la basse laissée davantage en retrait. Pourtant l’instrument de Podpol a gagné en relief et demeure bien présent pour abattre une rythmique puissante, et renforcer certains riffs. Cyclique, elle piège l’auditeur dans les schémas burnés de « World Of Insanity », et s’affirme sur le titre suivant, établissant une intro ravageuse. La nouvelle venue, Aira Deathstorm, jouit donc d’une batterie au rendu bien plus solide, mais qui, malgré cette progression, manque encore de vigueur sur la grosse caisse. Son jeu est, cependant, délivré avec justesse, martelant les morceaux avec précision, tout en variant les cadences pour un meilleur impact.
En somme, au travers de cet EP, la formation russe affirme le potentiel qu’on lui suspectait en début d’année. Inventives et promptement menées, les trois pistes principales de ce disque profitent d’un son plus propre et énergique pour dévoiler de nouvelles associations sonores. Toujours avec une forte mise en avant des claviers, le groupe conserve sa faculté à créer des compositions réfléchies aux mélodies entêtantes et tempo énergique, tout en affinant son identité sonore.
Ajouté : Mercredi 14 Septembre 2011 Chroniqueur : CyberIF. Score : Lien en relation: Fiend Website Hits: 8360
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