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FORGOTTEN TEARS (it) - Words To End (2011)






Label : To React Records
Sortie du Scud : 16 Avril 2011
Pays : Italie
Genre : Metalcore / Death Metal Mélodique
Type : Album
Playtime : 11 Titres - 42 Mins





Fondé en 2005 comme un quartette, FORGOTTEN TEARS s’attèle dans un premier temps à se mettre le public Italien dans la poche, au détour de nombreux shows fructueux. Ce n’est que trois ans plus tard, après s’être attiré les faveurs d’Ettore Rigotti pour la production, qu’ils décident d’enregistrer une première démo prometteuse. Rien de révolutionnaire dans les quatre compositions qui la constituent si ce n’est une énergie fougueuse, portée de riffs typiquement Death Mélo, et un dosage réussi de la mélodie. Confiants, et ayant, au préalable, recruté un second guitariste pour laisser au frontman le soin de se concentrer sur le micro, ils enregistrent donc Words To End, leur premier disque, puis signent un deal avec To React Records.
La formation semble prometteuse puisque les Italiens se targuent de pouvoir réunir amateurs de Death Mélo (moderne) et de Metalcore au travers de leur musique. Cet effort affiche pourtant des compositions classiques d’un groupe dans le genre de MALEFICE, plutôt que dans la veine de SOILWORK. Et pour cause, l’arrivée d’un nouveau membre a engendré quelques remaniements du son du quintette, effaçant une grande partie des subtilités mélodiques que l’on pouvait trouver sur les pistes de la démo, en faveur d’une section rythmique plus brute et imposante. Ainsi, les morceaux ont été raccourcis, amputés de refrains et solos, ou de sections aux claviers dans l’optique de durcir le ton, et rajouter des breakdowns. Exception faite de « Thoughts Killed My Sleep » où l’apport mélodique s’avère convenable, débouchant sur d’intenses hurlements mariés à une boucle moderne et des percussions bouillonnantes.
L’album est explosif, mais bien trop calculé pour marquer complètement. C’est pourquoi, les guitares, grossies par la production, délivrent des riffs rustiques et moins accrocheurs. Alessandro La Porta et Paolo Beretta construisent tout de même des envolées efficaces sur un tempo soutenu (« Inner Memories »). Néanmoins, à défaut d’être mordants, leurs jeux, tant bien qu’ils soient modernes et lancent les titres avec entrain, apparaissent rigides. De-ci de-là, l’on rencontre une outro acoustique, contrastant agréablement avec la déferlante à laquelle « Resistance » a succombé, ou bien un lead scandinave mieux intégré au morceau que le solo qui suit. Ce dernier est maîtrisé, mais son absence de feeling et son développement ne l’unifient pas adéquatement avec la physionomie de « Still Nothing Inside ». Par ailleurs, en dépit des rythmiques éloquentes, bordées de riffs basiques, mais énergiques, il se dégage une trop importante linéarité dès les premières pistes de l’album. Comparé à la démo, les cadences se font moins pressantes, et la rythmique est délivrée simplement, malgré quelques essais pour y ajouter un brin de technique.
Nombreux sont les breakdowns, et si certains se montrent massifs et implacables, d’autres sont nocifs aux morceaux, les ralentissant de par des sections sans grand intérêt (« My Fault »). Cela en partie car les Italiens se reposent sur les schémas lourds de la basse et des percussions claquantes conférant la brutalité aux compositions. Andrea enfonce donc la rythmique avec force, tout comme il épaissit les cordes voisines. « Final 24 » est une de ces pistes qui fait honneur au travail de ces instruments ; décapants dès l’ouverture grâce à un furieux blast-beat, les plans se montrent ensuite un peu plus complexes et très agressifs. Contrairement à la batterie en général. Bien que les tempos soient vifs et abrasifs, elle manque de relief. Avec une prod moins organique, les toms sonnent trop mécanique et la grosse caisse se fait difficilement entendre. Qui plus est, l’instrument de Matteo Torres devrait être mieux agencé aux lignes des autres membres. De par « Reflection » et « Eye », le groupe tente de pallier à la forte répétitivité rythmique en proposant deux interludes basées sur l’acoustique. Si la première ne se veut pas spécialement prenante, la seconde se hisse un peu au-dessus grâce à une structure satisfaisante.
Le chant est sensiblement dans la même veine. Les vocaux ont évolué pour concorder davantage avec les nouvelles directives choisies par la formation. Faust Quaggia conserve un chant hurlé dense et fougueux, offrant aux plages la puissance qu’elles nécessitent, à l’image de la prestation phénoménale sur « The Truth Is For Sale » ou bien de l’ampleur que prend le refrain de « Words To End ». Globalement, cependant, les refrains se révèlent moins notables que sur les versions démos, à cause d’une hargne peu présente qui ne reflète pas réellement la passion du frontman. Bien que le chant clair ajoute un peu de mélodie dans un défouloir en roue libre (« Frail Reality »), ses lignes ressortent plus lisses et formatées, et plutôt quelconques.
Entre Death Metal Mélodique et Metalcore, FORGOTTEN TEARS en oublie quelque peu la mélodie et l’enthousiasme du premier, tels que présentés sur sa démo séduisante, pour ne proposer que le second un peu plus vitaminé. Dommage vis-à-vis de leur potentiel. Toutefois, Words To End n’en reste pas moins un disque correct du genre privilégié, offrant des compositions explosives où les vocaux épais donnent la réplique à une rythmique autant massive qu’éveillée. Néanmoins, en dépit d’efforts pour aérer la succession de titres bourrus, l’album demeure linéaire et sans grosse surprise.



Ajouté :  Mercredi 14 Septembre 2011
Chroniqueur :  CyberIF.
Score :
Lien en relation:  Forgotten Tears Website
Hits: 8862
  
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