OMEGA LITHIUM (hr) - Kinetik (2011)
Label : Drakkar Entertainment
Sortie du Scud : 27 mai 2011
Pays : Croatie
Genre : Metal Gothique Industriel
Type : Album
Playtime : 11 Titres - 41 Mins
Cet album marque le retour des Croates sur la scène Metal à chanteuse. Leur premier essai, Dreams In Formaline, malgré ses défauts, proposait tout de même une vision musicale intéressante, peuplée d’idées prometteuses. Désormais OMEGA LITHIUM est bien décidé à consolider les bases établies deux ans auparavant, au travers de son nouveau disque : Kinetik.
Un opus qui marque plusieurs innovations effectuées dans l’optique de développer davantage les ambiances. C’est pourquoi les synthés ont été revus dans leur contribution et leurs lignes s’avèrent, maintenant, astucieuses. Accompagnant intelligemment la rythmique de nappes planantes, Malice Rime se plaît à parcourir les titres de divers effets électroniques, et enrobe les riffs de samples futuristes (« Strip Me »). On retrouve l’influence de DEATHSTARS sur l’intro synthétique sombre et déshumanisée d’un « Wind » (et ses bruitages de vent en prime). Cependant, sur ce disque, le groupe ne reprend pas ses atmosphères gothiques où il les avait laissées sur son premier effort. Au contraire, l’optique est aux tonalités Electro accrocheuses, à l’instar de l’extrêmement dansant « Kinetik », s’étalant en boucles et nappes envoûtantes ponctuées de percussions entraînantes, malgré un refrain trop doux. Cette nouvelle facette permet au groupe d’expérimenter avec ses sonorités, comme sur « Breaking », où l’ajout d’un sopele - flûte traditionnelle croate - produit d’étranges sons nasillards qui donnent un brin festif au morceau, déjà enrobé d’intenses lignes synthétiques.
Pour coïncider avec cet esprit Dance se dégageant de l’ensemble, la rythmique consistante a été, elle aussi, repensée pour porter au mieux les compositions. Hormis « Colossus », qui se rapproche plus de l’opus précédent, le tempo, bien qu’il puisse être vif, demeure modéré pour favoriser les ambiances, et les cordes se font moins grondantes, passant au second plan dans le mix de manière à ce que le côté Electro ait plus d’espace pour s’affirmer. Ce retrait de la guitare ne dérange pas, même si l’on sent parfois un manque de relief. On note un solo en tapping au détour de « I Am God » ; bon, mais pas indispensable. Le travail des structures n’en reste pas moins correct et quelques titres plus lourds (« Time Of Change ») laissent l’opportunité de placer quelques riffs gras modernes, en compagnie d’une basse foudroyante. Celle-ci est d’ailleurs constamment mêlée à sa voisine et, étant donné que le mixage les met en arrière, il est difficile de pleinement la discerner. Les hommes aux cordes apportent, toutefois, une bonne participation au martial « Cut Forget », grossissant le trait énervé du rythme militaire porté par un chant en parfait accord avec son ton rebelle. Il faut dire que le groove donné par la voix et la batterie suffit généralement à aguicher. Torsten Nihill le démontre d’un jeu entraînant libérant des percussions pêchues, et toujours prêt à relancer les lignes maîtresses. Malgré tout, l’ultime plage apparaît un peu décevante du fait d’une rythmique ordinaire et d’effets électroniques moins prononcés.
En complément de cette instrumentation de qualité, Mya Mortensen use d’un chant clair agréable et aventureux. Sa prestation, sensiblement Rock, prend parfois des intonations à la SKUNK ANANSIE, ou s’oriente vers des tonalités davantage Pop. Les quelques plages sentencieuses se parent de lignes aériennes chuchotées, et il n’est pas rare que ses vocaux apparaissent industriels, renforçant la dimension cybernétique de l’atmosphère. De nombreux overdubs sont également présents, assurés par elle-même pour accentuer ses lignes, ou bien par Malice, apportant une touche masculine. Des arrangements qui mènent à des refrains terriblement entêtants, surtout avec les backings. « Strip Me », par exemple, expose un partage de la section entre les voix des deux sexes, l’une fusionnant en l’autre, et inversement ; un effet particulièrement réussi. L’on aimerait, toutefois, que la belle Croate pousse davantage sa voix par moments, au risque d’avoir des compositions peu surprenante (« Salvation Refused »), bien qu’elle hurle quelques mots sur « Dance With Me ». Un morceau à l’ambiance extravagante, avec ses beats et effets Electro, et surtout ses vocalises étranges, qui font penser à du LADY GAGA. Néanmoins, l’ensemble colle bien à l’identité du groupe, tout comme les nombreux chœurs maîtrisés et innovants, que ce soit ceux slovènes enchanteurs, ou bien le klapa - chœur croate masculin - qui apporte une dimension mystique à un morceau à l’atmosphère singulière. Par ailleurs, les vocaux ethniques de « Pjesma », ainsi que les quelques paroles en Croate, ajoutent de nouvelles sonorités au contenu musical.
En définitive, Kinetik est une vraie réussite et affiche une personnalité musicale propre. En dépit de ses sonorités plus accessibles, OMEGA LITHIUM propose un mélange original qui ne se dévoile réellement qu’après plusieurs écoutes. L’on découvre alors un univers riche, que ce soit du point de vue des atmosphères installées par des synthés inventifs, de la rythmique groovy, ou bien de l’excellent agencement des lignes vocales, participant à éloigner ce disque du Metal Gothique banal. Kinetik, bien au contraire, renferme des compositions variées aux pointes Rock, Pop et Indus des plus charmeuses, même si déroutantes chez une formation Metal.
Ajouté : Mercredi 14 Septembre 2011 Chroniqueur : CyberIF. Score : Lien en relation: Omega Lithium Website Hits: 8322
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