DIE APOKALYPTISCHEN REITER (de) - Moral & Wahnsinn (2011)
Label : Nuclear Blast Records
Sortie du Scud : 25 février 2011
Pays : Allemagne
Genre : Metal
Type : Album
Playtime : 11 Titres - 37 Mins
Mesdames et messieurs, excusez mon retard ! Un des groupes les plus fantastiques de cette foutue planète a pris la peine de livrer son huitième effort en février 2011 et à l’heure où j’écris ce papier, nous allons être en août 2011 dans quelques heures. Autant dire que je suis à la bourre. Mais il n’est jamais trop tard pour bien faire et surtout, il n’est jamais trop tard pour faire les louanges de DIE APOKALYPTISCHEN REITER. Vous l’aurez sans doute compris en tentant tant bien que mal de prononcer ce nom, le combo en question nous vient d’Allemagne. Et malgré son relatif anonymat dans nos contrées, ne vous fiez pas aux apparences comme dirait la Voix, ces mecs sont des Dieux dans leur pays d’origine. J’ai découvert les teutons avec l’album Samurai en 2004 et j’ai immédiatement été séduit par le grand n’importe quoi qui caractérise cette musique, officiellement axée Metal mais qui part dans toutes les directions. Une fois n’est pas coutume, DIE APOKALYPTISCHEN REITER pousse encore plus loin les expérimentations sur un album qui, comme son nom l’indique, se base sur deux concepts qui mériteraient des heures de dissertes, la morale et la folie (Moral & Wahnsinn).
Et pour bien lancer le débat, quoi de mieux qu’une pochette bourrée de symboles ? Un Jésus avec un AK-47 et un officier nazi avec la crosse de Saint-Nicolas, un échange de bons procédés qui interroge forcément. La folie commence t’elle à l’endroit même où la morale s’arrête ? Ou inversement ? Quoiqu’il en soit, nous ne sommes pas là pour réviser le bac philo 2012 mais bien pour disséquer avec attention les différents éléments de cet opus. Ce qui n’a pas changé chez eux, c’est cet incroyable don pour nous décontenancer. Ce disque part dans toutes les directions, on y retrouve à boire et à manger mais toujours distribué avec une classe incomparable. « Die Boten » introduit la chose et là, les néophytes iront gerber leur bile dans les waters. Grosses guitares bordéliques, rythmiques scandinaves, narration dans un allemand très prononcé, ambiance feria et corrida sur la fin, ça parait spécial, mais c’est tellement malin. « Gib Dich Hin » et son motif sifflé ou « Hammer Oder Amboss » avec ses sonorités babacool façon « Little Wings » de Jimmy Hendrix vous dépayseront assurément. Toujours avec ces riffs puissants, incalculables et ces mélodies frénétiques qui vous imprègnent sans que vous le vouliez. Mais la grosse bombe de ce disque, c’est bien évidemment « Dr Pest » (du nom de leur claviériste), une mélodie lancinante et très dérangeante, des pianos macabres, une voix menaçante et soudainement rassurante avant un lâcher de taureau monumental, des guitares pachydermiques et des orchestrations grandiloquentes, entrainées par des chœurs impériaux. Du grand art ! Difficile de se relever après une telle claque et pourtant, DIE APOKALYPTISCHEN REITER nous en remet une couche, dans une veine un peu plus familière, celle du Metal bourrin, souvent axé Death et Thrash (« Erwache »). La très belle instrumentale « Heimkehr », si elle ne vous décroche pas une larme, vous fera comprendre l’envergure de leur génie, totalement matérialisé par l’écrasante « Hört Auf », probablement la piste la plus méchamment Metal de cette œuvre et qui rappelle foutrement leur « Eruption ». Pour finir, les allemands nous proposent une chanson d’amour avec « Ein Liebes Lied », qui marque avec douceur et panache la fin de cette expérience une nouvelle fois magique.
J’ai comme ça quelques groupes en tête, qui ne font pas forcément partie de mon quotidien mais qui ont su me charmer dans le passé avec leur classe ou leur sens de l’originalité. J’avais très à cœur d’écrire cette review pour un groupe qui a toujours su me combler de bonheur et me faire voyager tout au long de sa carrière. Avec Moral & Wahnsinn, comme d’habitude, DIE APOKALYPTISCHEN REITER nous montre l’étendue de sa classe, en repoussant toujours les limites de leur créativité. A mi-chemin entre morale et folie, ce disque n’apporte finalement pas de vraies réponses concernant leur position sur le sujet. C’est vraisemblablement un savant mélange des deux qui a mis au monde un disque qui, croyez-moi, côtoie les étoiles.
Ajouté : Mercredi 10 Août 2011 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Die Apokalyptischen Reiter Website Hits: 8952
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