HENKER (FRA) - Slave Of My Art (2010)
Label : Auto-Production
Sortie du Scud : octobre 2010
Pays : France
Genre : Brutal Death Metal technique
Type : Album
Playtime : 11 Titres - 46 Mins
Sur le papier, j’ai longtemps pensé qu’un groupe comme HENKER ne pouvait que correspondre à des petits bouseux de mon espèce. Cinq français au look dézingué qui tablent ouvertement dans le Brutal Death technique ascendant Deathcore, qui ont la pêche et qui se vantent ouvertement de pourfendre des tympans, que demander de plus ? Oui mais voilà, HENKER c’est bien plus que ça. HENKER c’est un peu le buzz de l’année dernière, la bonne surprise qu’on n’attend pas. Pour vous donner une idée de la dimension musicale de ce groupe, je vais vous poser une question très simple. Combien de groupes français peuvent prétendre atteindre le degré de perfection d’artistes comme DYING FETUS ou BENEATH THE MASSACRE ? Très peu et pourtant, HENKER en fait partie. Ce premier album intitulé Slave Of My Art est hautement addictif et nous contraindra à également devenir esclaves de leur art.
Les français n’ont pas peur des tabous et, dès la première piste, mettent sur la table un sujet qui fâche. Quid de l’utilisation de la quadruple pédale ? Triche pour certains, avancée technique pour d’autres, la question divise. Pourtant, HENKER s’est positionné, il faudra faire avec. Autant dire qu’après leur look, l’artwork old-school, le nom de l’album et la couleur de leurs chaussettes, voilà un autre argument que les antis feront jouer en leur faveur. A mon humble avis, ce choix n’est pas vraiment préjudiciable dans la mesure où il s’accorde sans difficulté avec le niveau d’excellence des autres instrumentistes. Prenons Laurent et Seb par exemple, nos deux guitaristes qui confèrent à HENKER cette dimension résolument malsaine, grâce à une riffothèque affinée d’où ne sortent que des accords torturés, inutile de dire que leur complicité est toute trouvée. David (basse) pour sa part, pose les fondations rythmiques d’un Brutal Death de haute-volée avec une basse rassurante et précise au millimètre. Au fur et à mesure, on réalise que cet album est un vrai travail d’équipe, forcément un peu conçu dans le but de s’imposer en maîtres de l’Extrême hexagonal. Avec cette force et cette pugnacité digne du samouraï qui orne leur pochette, les franciliens tablent dans des créations qui allient efficacité et technicité, tout en se démarquant du côté « rétro » de l’artwork. HENKER ne puise pas ses principales influences dans les vieux de la vieille. Au contraire, son Death est résolument fashion. Quelques interludes bien trouvés se font entendre (avec l’ajout de la flûte traversière) pour permettre à l’auditeur de reprendre ses esprits ainsi que quelques compositions moins imposantes rythmiquement, comme « Chaotic System » avec son ossature robotique et le chaos qui s’en dégage, dans une veine plus mid-tempo. Même si tout ça peut sonner parfois artificiel, la faute a une production en béton armé qui en rebutera certains, HENKER n’est pas un simple produit marketing. Il m’apparaît toutefois important de nuancer un peu les qualités d’un groupe qui fait certes de la bonne musique, mais qui ne révolutionne pas encore le genre. S’il est évident que Slave Of My Art est un album hautement abouti, il reste encore du chemin à parcourir.
En tout cas, je ne boude pas mon plaisir à faire connaître un tel représentant de la scène française. Si j’ai encore parfois du mal avec des morceaux qui peinent à se démarquer des autres, quelques breakdowns malins et les vocaux puissants de Frantz m’auront vite fait oublier ce détail. Alors oui, HENKER est un groupe qui monte et comme souvent, quand un groupe monte un peu trop haut, on a cette habitude très française de vouloir le faire redescendre illico. Très peu pour moi. Bien joué les gars !
Ajouté : Mercredi 10 Août 2011 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Henker Website Hits: 11312
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