BYFROST (no) - Of Death (2011)
Label : AFM Records
Sortie du Scud : 24 juin 2011
Pays : Norvège
Genre : Black / Thrash Metal Mélodique
Type : Album
Playtime : 8 Titres - 38 Mins
Pour rappel, BYFROST nous vient, sans étonnement, du grand Nord scandinave, même si la musique exécutée ici par le simple trio derrière ce patronyme tient plus de la scène Thrash allemande que du Black hivernal. Formé en 2007, le combo sort son premier album Black Earth trois ans plus tard et, malgré sa répétitivité, il permet au groupe de soutenir ses confrères norvégiens d’ENSLAVED en tournée. Délivrer un nouvel album seulement un an après peut alors paraître court et précipité, à en juger par le nombre de formations qui se sont plantées en prenant la même décision.
Ainsi, dès « May The Dead Rise », piste d’ouverture, on reste méfiant tant la formule appliquée reste similaire à celle de l’opus précédent avec cette rythmique agressive et efficace, mais un brin répétitive. On pourrait alors croire que la formation norvégienne n’a guère évolué, et s’est contentée de la facilité. Toutefois, avec l’arrivée des autres morceaux, on finit plutôt par constater que ce Of Death est bien plus approfondi que ce qu’il laisse penser et, surtout, a su rectifier une bonne partie des défauts de son aîné. Effectivement, les compositions s’avèrent particulièrement énergiques, et ce grâce à une rythmique extrêmement présente et bien dosée, s’étalant en plans déchaînés efficaces. Alkolust, de ses baguettes, décape les titres de furieux blast beats faisant honneur aux tempos clairement revus à la hausse, conservant alors pleinement l’attention de l’auditeur qui n’a d’autres choix que de se prêter au jeu, comme sur le court mais compact « Full Force Rage », qui s’offre même un pont soigné. Précisons également que la très bonne qualité de la production permet aux percussions d’exploser en cadences infernales, même si l’on aurait apprécié un peu plus de naturel de la part de la batterie. La basse n’en est pas moins mise en retrait et R.I.P Meister établit, avec ses cordes, des fondations ronflantes bienvenues, à l’instar du martial « Of Death ».
Sur ce nouveau disque, l’instrumentation est plus mise en avant, comme le montre le final infernal de « Eye For An Eye », ou bien « Shadow Of Fear » qui laisse aux instruments de longues sections où ils s’expriment sans mal, et accueille par moment un chant pas forcément nécessaire. Les partitions de HeavyHarms semblent, en fait, avoir été les plus travaillées. Son maniement des cordes donne lieu à des riffs denses et cinglants, complétant avec puissance la présence de ses deux partenaires et apportant quelques mélodies old-school en soutient des vocaux. Il se permet également quelques solos, maitrisés et sympathiques sur le coup mais pas, non plus, mémorables. Pour ce qui est de son chant, la touche Black criarde se fait moins sentir, laissant une voix râpeuse plus générique pour le style, mais qui tente également quelques variations. Hormis les refrains classiques plutôt entraînants et convenablement agrémentés des lignes de guitare, on trouve aussi, pour d’autres, des backings appuyant les propos, ou, sur un morceau comme « Buried Alive », des lignes dépressives revenant aux origines extrêmes, supportées par les lents riffs saturés adéquats au genre en intro.
En ce qui concerne les enrichissements musicaux réalisés, on note quelques bruitages comme celui d’intempéries plombées d’accords atmosphériques, ou bien des sonorités appréciables telles que des chœurs sectaires, un solo légèrement Prog dans le rendu ou un rythme guerrier typé Pagan sur « All Gods Are Gone ». Mine de rien, ces modiques ornements permettent d’éviter la monotonie du disque et d’élargir la personnalité sonore de BYFROST, dont la piste « Sorgh » vise, pour le coup, un champ bien plus large. En effet, construite sur des accords ambiancés par des effets de distorsion et appuyés d’une basse à la profondeur délectable, ainsi que de paroles altérées dans l’espace, répétant continuellement les mêmes mots, le tout bordé d’un fond de synthé se faisant de plus en plus important en avançant dans le titre, apportant avec lui une atmosphère solennelle, la composition laisse davantage penser aux derniers travaux ambiants de l’artiste MOBY. Ce qui n’est pas un mal puisque le titre s’avère totalement envoûtant. Toutefois, le contraste qu’apporte le style musical de cette plage perturbe quelque peu la cohésion du disque. Par ailleurs, sa place dans l’album n’est pas des plus judicieuses, puisqu’ayant complètement la teneur d’un morceau de clôture ; retomber sur une piste massive et directe par la suite réalise alors un enchaînement bancal.
Tout compte fait, Of Death s’avère être un album intéressant, tant au niveau du contenu que de son contexte de réalisation. En un an à peine, BYFROST a su faire évoluer de manière positive sa musique, mêlant ses racines Black à une exécution instrumentale Thrash d’une redoutable efficacité, alliant rythmique dynamique et accrocheuse aux guitares incisives mais non dépourvues d’un côté mélodique old-school se manifestant sur des refrains solides. Bien entendu, quelques défauts sont toujours de la partie, le groupe reste jeune et demande encore à affirmer davantage sa personnalité, mais, dans l’ensemble, l’album se révèle maitrisé et permet de passer un moment agréable sur ces compositions nerveuses. A noter, également, que, tout comme son prédécesseur, cet opus se montre un brin court dans la durée ; le disque suivant gagnerait à être un peu plus prolongé.
Ajouté : Mercredi 15 Juin 2011 Chroniqueur : CyberIF. Score : Lien en relation: Byfrost Website Hits: 11416
|