THE BLACK fait du Black. Ça, c’est dit. Et depuis un bon bout de temps maintenant puisque leur premier album, The Priest Of Satan, date de 1994. Précision importante : il s’agissait de leur premier, mais aussi de leur seul album à ce jour ! Malgré cette longue absence, le groupe bénéficie d’une petite renommée du fait de la présence dans ses premiers rangs de feu Jon Nödtveidt (DISSECTION), alors sous le pseudo Reitas. Après plus de quinze ans de sommeil, le combo nous revient donc portant haut et fort les couleurs – bien noires quand même, on reste loin de celles de l’arc-en-ciel – du Raw Black Metal et de l’underground, ce qui ne les empêche pas d’avoir une page MySpace : les temps changent… Ce n’est pas le cas de la musique proposée sur ce Alongside Death, très old school, sans une once de synthé ou d’élément symphonique. Peut-on faire de l’old school tout en étant original ? Telle est l’équation que doit résoudre THE BLACK, composé de membres de TYRANT, ETERNAL DARKNESS et VINTERLAND et, à défaut d’être bons en maths, ils ont décidé de privilégier l’old school. Au diable l’originalité ! Au diable aussi les sonorités Heavy et les lignes mélodiques qui faisaient la saveur de The Priest Of Satan avec des titres comme « Priest Of Satan » ou « Whirlwinds Through the Land of Ice ». THE BLACK nouvelle génération opte pour un Black plus raw, sans fioriture.
Après deux titres sur lesquels le batteur a vraisemblablement mis le régulateur de vitesse, histoire de maintenir son rythme endiablé, au détriment de toute nuance, « A Contract Written In Ashes » vient calmer les choses sans provoquer d'émotions particulières : il ne suffit pas de ralentir le tempo pour créer une ambiance. Les guitares d'intro de « Dead Seed » se révèlent nettement plus intéressante et distillent ce poison lancinant propre au Black qui m'est cher. Une vraie réussite. « Fleshless » opte lui pour un style plus Black'n Roll mais le morceau précédent nous a ouvert un appétit qui n'est pas satisfait. Tout cela est beaucoup trop monotone et la courte durée des titres laisse une désagréable impression d'inachevé. « Death Throes » est certes plus long mais il n'a pas l'envergure d'un « Tyrants » (IMMORTAL). L'entracte épurée que constitue « The Wrath From Beneath » redonne envie mais il ne reste plus qu'un morceau : « Alongside Death ». Celui-ci clôt l'album de manière tout à fait honorable mais on aurait préféré que tout soit de la même trempe, ce qui, à l'issue de l'écoute, fut loin d'être le cas. Rendez-vous dans quinze ans pour leur troisième album.