Ce groupe, TNT, n’a vraiment ni queue ni tête… les aficionados de la première heure, presque trois décennies quand même, sont tout étourdis. Certains diront que TNT sans Tony Harnell n’est plus que l’ombre de lui-même. Le line up a été pas mal chahuté ces dernières années. Il y eut également des interruptions d’images qui se prolongeaient. D’autre part, le nouveau vocaliste anglais Tony Mills n’a failli jamais revenir de la porte 21 de l’aéroport d’Oslo, terrassé par une attaque cardiaque nécessitant une opération et du repos.
Concernant la partie chant, plus particulièrement, celle-ci est, à mon goût, dans un registre un poil trop haut. Par contre, Tony Mills adopte un ton plus grave et brut, fidèle au monde des bikers, sur le titre bonus « Harley-Davidson ». Ce dernier titre ferme d’ailleurs la boucle avec le morceau intro « Engine » sous les vrombissements de moteurs, aux odeurs de graisses chaudes.
Le début de la track list tient toutes ses promesses, avec « Engine », « Refugee » « Take It Like A Man – Woman », et se rapproche du rock tonique de la période de l’album Knight Of The New Thunder de 1984.
Ronni Le Tekro, guitariste originel du groupe, en leader incontesté, tricote inlassablement et avec dextérité ses soli, aux motifs saturés, sur une section rythmique qui connaît bien son métier. A noter que Diesel Dahl (batterie) fait partie de l’aventure depuis le début.
Le combo semble voué à servir de piste de décollage à Ronni qui marque chaque titre de son sceau par ses riffs et des soli qui constituent la vraie particularité de TNT, et l’intérêt de cet opus.
A l’issue de la première écoute, on constate un manque d’homogénéité de l’ensemble. Certains titres lorgnent vers la Pop, ou le Hard FM, comme « Don’t Misunderstand Me », « Someone Else ».
Petit intermède acoustique de 50 secondes, trop court pour écrire le titre à rallonge…
Vous avez bien fait de prendre votre briquet pour la ballade « God Natt, Marie », le monde est amour, on se surprend à faire des sourires niais, ultra bright…une ballade à reprendre pour la kermesse de « La vie est un long fleuve tranquille ». Avec du second degré, ça passerait mieux, mais le sérieux nuit à l’interprétation.
Les compositions et arrangements, à l’exception du titre éponyme « A Farewell To Arms » et du bonus, « Harley Davidson » disponible à l’origine sur la version japonaise de « The New Territory » en 2007, ne sont pas en harmonie avec l’illustration de la pochette, une tourelle de char d’assaut avec une rose dans la gueule du canon. Artwork que l’on retrouverait bien sur du SABATON, par exemple. Mais on n’est pas dans le même univers, et l’album de TNT laisse perplexe, le lancement de leur dernier skeud me fait l’effet d’un pétard mouillé, dommage.