SUBLIME CADAVERIC DECOMPOSITION (FRA) - Seb (Mars-2012)
A la question « est-ce SUBLIME CADAVERIC DECOMPOSITION qui a manqué à la scène Death/Grind française ou l’inverse ? », bien malin celui qui a la réponse. En tout cas, après quatre années de silence, d’énièmes changements de line-up et un virage musical assez radical, nos emblématiques français avaient des choses à raconter. Fidèle à Metal-Impact depuis plus de 10 ans, SCD, représenté une fois encore par Seb, nous a fait l’honneur d’une interview passionnante qui englobe 15 années d’une carrière faite de hauts et de bas. Entretien.
Line-up : Seb (chant), Guillaume (guitare et chant), Duff (basse), Dagulard (batterie)
Discographie : S.C.D / Infected Pussy (Split Tape - 1997), S.C.D / ROT (Split CD - 1998), S.C.D / Lymphatic Phlegm (Split 7' - 2001), S.C.D (Album - 2001), II (Album - 2003), S.C.D / Cripple Bastards (Split CD - 2003), Inventory Of Fixtures (Album - 2007), Sheep N' Guns (Album - 2011)
M-I Interviews du groupe : Tristan (Sept-2002), Tristan (Août-2003), Seb (Sept-2007), Seb (Mars-2012)
Metal-Impact. Salut Seb, je suis Stef pour le webzine Metal-Impact ! Vous nous faites l’honneur de nous accorder une interview à chacune de vos sorties depuis maintenant 10 ans ! Alors pour commencer, comment introduirais-tu Sheep N’ Guns ?
Seb. Sheep N’ Guns est notre quatrième album et il marque les quinze ans du groupe. Après trois démos en 1997, 1998 et 2000, notre premier album était sorti en mars 2001. Vous avez donc suivi de près le parcours et l’évolution du groupe ces dix dernières années à travers vos interviews. Notre album précédent, Inventory Of Fixtures était un tournant dans l’évolution musicale du groupe. Après deux albums caractérisés par un style Grind gore graphique et musical poussé à l’extrême, nous avons eu l’impression d’être arrivés au bout de cette voie radicale et notre troisième album a concrétisé notre choix de revisiter nos influences plus largement Metal et Rock pour ne pas simplement répéter les albums précédents mais continuer de s’ouvrir à des possibilités d’évolution. Notre nouvel album est la continuité de cette démarche.
MI. Peux-tu nous en dire plus sur le départ de Tristan qui était avec toi le dernier membre fondateur à exercer au sein du groupe ? Reste t-il proche de SCD ?
Seb. Le groupe avait déjà connu de nombreux changement de line-up au cours des années. Après notre second album et une tournée américaine en 2003, il avait fallu remplacer un guitariste et le batteur. Tristan et moi étions alors restés les derniers représentants des premières années du groupe mais c’est également ce qui avait permis l’arrivée dans le groupe de Guillaume et Dagulard qui sont toujours là presque dix ans plus tard. Duff nous avait rejoint il y a six ans, à l’automne 2006. Trouver des personnes motivées pour s’investir dans un groupe, que ça marche bien entre elles et que ça tienne dans le temps, ça relève du miracle. Il ne faut pas seulement que ça fonctionne musicalement, ce qui est déjà statistiquement improbable. Il faut que l’évolution personnelle de chacun au cours des années, que ce soit niveau familial ou professionnelle, reste compatible avec le temps et l’énergie qu’il faut consacrer quotidiennement pour qu’un groupe fonctionne. C’est généralement progressivement qu’on réussi plus à trouver le temps pour jongler entre toutes ses activités. Et ce qui est sûr, c’est que c’est inutile de continuer, même pour ses potes, si ce n’est plus un plaisir mais une contrainte. Ça ne peut pas tenir dans le temps si on ne le sent plus et ça peut arriver à chacun d’entre nous. C’est la vie…
MI. Cet énième changement de line-up a-t-il modifié d’une façon ou d’une autre la création ou la réalisation de Sheep N’ Guns ?
Seb. Non, Tristan et Guillaume se partageaient à part égale la composition des morceaux depuis Inventory Of Fixtures. Le seul changement, c’est qu’au fur et à mesure de la composition de Sheep N’ Guns, il y a eu moins de morceaux composés par Tristan. Guillaume s’est mis à composer la plus grande partie et Duff a signé l’intro et un morceau de l’album.
MI. En tant que membre fondateur, quel regard portes-tu sur le travail des frères Rodriguez qui se sont illustrés sur des projets très différents tels que DARKNESS DYNAMITE ?
Seb. Dagulard avait rejoint le groupe comme batteur en 2003 et il est toujours notre batteur aujourd’hui. Mais il avait lui aussi quitté le groupe pour des raisons personnelles, laissant un temps sa place à Junior avant de revenir dès le départ de celui-ci. Oui, je sais, c’est compliqué ces histoires de line-up… C’est donc pour les concerts et tournées d’Inventory Of Fixtures que Junior nous a rejoints comme batteur et Duff comme bassiste. Junior est un excellent batteur, il veut consacrer tout son temps à la musique et SUBLIME CADAVERIC DECOMPOSITION est un groupe bien installé depuis de nombreuses années, mais alterne entre des phases de composition et des phases de tournées. Là encore, pour qu’un groupe marche et que chacun y trouve son compte, il faut non seulement que chacun s’investisse dans le groupe, ce qui était le cas, mais aussi que le groupe permette d’avoir une activité qui réponde aux attentes de chacun, ce qui était le cas avec Junior, mais uniquement pendant les périodes de concerts et tournées. Junior a eu de nombreuses propositions après nos tournées pour Inventory Of Fixtures. Le groupe était en phase de composition et avait moins d’actualité donc il était logique de laisser Junior répondre aux propositions qui lui permettaient de continuer de faire de la musique à temps plein. Lorsque ces activités en dehors du groupe n’ont plus permis de concilier son investissement dans SCD, il était également logique de mettre fin à notre collaboration. Les nombreux projets auxquels à participé Junior après nos tournées sont évidemment très différents de SCD, mais je ne crois pas que ce soit la même difficulté pour un batteur, même de Grind, de jouer des styles très différents et complètement hétéroclites. Ce serait difficilement imaginable pour un « chanteur » comme moi de faire la même chose, trop typé ! Duff qui avait rejoint le groupe après la composition de l’album précédent est toujours notre bassiste aujourd’hui et son investissement dans le groupe a été de plus en plus important au fil du temps.
MI. J’aimerais que tu nous expliques également comment un batteur du calibre de Dirk Verbeuren en est arrivé à collaborer avec un groupe de Brutal Grindcore français ? A-t-il été sollicité pour apporter toute son expérience technique à l’affaire ?
Seb. Je crois savoir que le Brutal Death et le Grind ont influencé Dirk à ses débuts. Evidemment, il a une activité et un talent qui a étende sa notoriété bien au-delà d’une scène Grind gore underground ! Mais la proposition de nous rejoindre pour les enregistrements de nos deux derniers albums l’avait réellement motivé. J’aime à croire que la qualité de nos deux derniers albums à participé à sa décision. On est toujours en très bons termes avec lui et on garde contact régulièrement. Il y a même pris goût. Après l’enregistrement de Sheep N’ Guns, il a enregistré son propre projet, BENT SEA.
MI. Pourquoi avoir choisi de renouveler l’expérience avec lui après Inventory Of Fixtures ? A ce moment là et au vu de la qualité de son travail, n’est-il pas envisageable de l’embaucher à « temps plein » ?
Seb. Dirk a déjà SOILWORK qui l’occupe à temps plein et avec lequel il tourne à travers le monde. Et lorsqu’il n’est pas en tournée, il habite aux Etats-Unis ! Ce serait difficilement envisageable de lui proposer d’abandonner tout ça pour rejoindre SCD ! Le problème n’est bien entendu pas la qualité de son travail. Lorsque nous l’avons contacté pour l’enregistrement d’Inventory Of Fixtures, Dagulard avait quitté le groupe et nous étions sans batteur. Pour l’enregistrement de Sheep N’ Guns, Junior avait quitté le groupe et nous étions à nouveau sans batteur. Aujourd’hui, Dagulard est revenu dans le groupe et la question ne se pose donc plus.
MI. Inventory Of Fixtures représentait déjà à l’époque une certaine évolution musicale pour vous. Peut-on considérer que Sheep N’ Guns pousse le bouchon encore plus loin ? Quelle est selon toi la principale évolution par rapport à l’opus précédent ?
Seb. Oui, c’est tout à fait ça ! Le changement évident de direction s’est fait avec Inventory Of Fixtures et Sheep N’ Guns est la continuité de cette nouvelle direction. C’est cette nouvelle voie qui nous permet d’imaginer de continuer le groupe pour encore de nombreuses années. Le changement principal pour moi avec ce nouvel album est une meilleure maîtrise de l’intégration des textes, qui étaient apparus sur l’album précédent mais qui n’étaient pas encore articulés et facilement déchiffrables, même avec les textes sous les yeux. Ils étaient encore trop proches des « grognements » de nos deux premiers albums qui participaient à la démarche extrême Goregrind des premières années du groupe, mais qui ont évolués en cohérence avec l’évolution de la musique elle-même. Enfin, c’est une évolution qui est relative et ça reste des voix Death et Grind, je tiens à rassurer… Pour le reste, ce qui se dégage comme principale évolution avec notre album précédent, c’est une influence plus large qui teinte les morceaux plus en Death et moins en Goregrind. Le son est également plus précis et moins live que sur l’album précédent.
MI. Dans quelle optique cet opus a-t-il été enregistré ? Etait-ce pour célébrer votre quinzième anniversaire dignement ou parce que l’expérience du studio vous manquait ?
Seb. Les deux. La fin des compositions permettait d’envisager de sortir l’album pour cet anniversaire, alors ça semblait une bonne idée d’essayer de tenir cet objectif. Ce n’était pas envisagé au moment où on a commencé à composer les morceaux mais quand l’album est arrivé à terme, ça nous a donné un calendrier à tenir.
MI. Que répondrais-tu à ceux qui fustigent le choix d’avoir ouvert votre Grind à de nouveaux horizons ? Considères-tu que d’inclure une forme de « groove » dans cette musique est incompatible avec ses valeurs ?
Seb. Non, je pense même que c’est ce qui peut nous permettre de ne pas se lasser nous-mêmes et de garder la motivation de continuer. Je ne pense pas que le « groove » présent dans notre musique soit incompatible avec la scène Death ou Grind ou ses valeurs. Guillaume, qui est aussi batteur, a du coup une vision rythmique très liée entre la guitare et la batterie, c’est certainement ça qui donne cet aspect groove à notre musique ! C’est vrai que la recherche de la brutalité et de la radicalité dans la musique peut s’accompagner d’une perte de la « musicalité » pour accentuer le côté extrême ou malsain. Un son crado et une imagerie choquante peuvent y participer aussi mais ce n’est pas la seule voie. Il y a beaucoup trop d’exemples de groupes qui sont strictement conformes aux styles déjà définis par d’autres, presque stéréotypés, où on fini par se dire : « ça rigole pas, éventuellement c’est bien fait mais ça n’apporte rien ». Et sur des festivals, on peut parfois attendre longtemps avant de découvrir de « nouveaux horizons »… Il y a tellement de groupes qui ne renouvellent pas leur musique et qui après avoir marqué une époque et un style, s’auto-plagient avec un appauvrissement régulier d’album en album. Avec la voie ultra-extrême de nos deux premiers albums, je ne crois pas qu’on aurait apporté quoi que ce soit avec deux nouveaux albums dans le même style. On se serait probablement juste répétés. De toute façon les premiers albums du groupe ne disparaitront pas parce qu’on sort de nouveaux albums et ceux qui ne se retrouvent pas dans nos nouveaux albums pourront toujours continuer à écouter les premiers… Après, il y a une règle qu’on essaye de suivre et qui nous évite de nous poser trop de question, c’est de faire uniquement ce qu’on a envie de faire sans se demander si ça va plaire ou non. Ce sera plus facile de défendre notre point de vue si c’est au moins conforme à nos goûts. Personnellement, j’espère bien que nos prochains albums seront encore différents de ce qu’on a fait jusqu’à aujourd’hui. L’inverse serait mauvais signe ! Si dans la prochaine interview que tu nous transmettras pour l’album suivant, une question était rédigée sous la forme : « comment expliquez-vous que l’on ne parvienne pas à distinguer la moindre différence entre votre nouvel album et votre album précédent ? Pensez-vous ne plus rien avoir à proposer de nouveau ? Est-ce que vous pensez que votre prochain album sera encore identique ? »… Là on aurait des questions à se poser …
MI. Je suppose que tu continues d’écrire les paroles ? Quels ont été les sujets qui t’ont inspiré pour ce disque ? Y a-t-il un concept particulier qui s’en dégage ?
Seb. Pour cet album, j’ai voulu traiter de thèmes que l’on peut retrouver dans la scène Grind / Crust qui a toujours été une influence pour moi, tout comme les thèmes Death et gores qui avaient, eux, marqués nos deux premiers albums. Ce sont souvent des thèmes qui ont été traités bien des fois, dans les textes de nombreux groupes de musique et écrivains, mais qui restent toujours et éternellement d’actualité. Ils traitent des principales philosophies politiques et religieuses et de leurs conséquences, des thèmes de société comme l’avortement, la peine de mort, le rapport à l’argent et au travail… C’était intéressant pour moi d’aller dans une direction totalement opposée à celle que j’avais défendue sur les deux premiers albums ; du gore sans texte réduit aux grognements et d’écrire des textes très marqués de mon autre influence principale plus Grind / Crust, voir Death parfois. Avec le recul, il y a eu un côté nostalgique à écrire ces textes qui auraient pu être des textes de groupes de Crust comme DISRUPT (Unrest) ou de Death comme BRUTAL TRUTH (Extreme Conditions Demand Extreme Responses) que j’ai lus à l’époque en écoutant leurs albums et qui m’ont poussés à lire davantage et à faire de la musique moi-même aujourd’hui.
MI. Le fait d’avoir « acronymé » votre nom, d’avoir complètement révisé vos visuels ou même d’avoir fait évoluer votre musique peut apparaître comme des choix assez radicaux. Aviez-vous ce souhait de tirer un trait sur la première période du groupe ?
Seb. Non, pas de tirer un trait sur la première période du groupe mais d’affirmer le changement de direction de 2003. On ne remplace pas la première période du groupe, on la complète. Ce qu’est le groupe aujourd’hui, c’est l’ensemble de ce qu’on a fait durant ces 15 ans. Après il y a évidemment une chronologie : Il y a dans l’histoire du groupe de 1996 à 2003 une première partie ultra-gore qui a fait l’identité du groupe. Ces sept premières années correspondent précisément à ce que nous étions à l’époque. Et il y a le changement de direction de 2003 à aujourd’hui qui s’est fondé sur l’identité du groupe de 2003, les changements de line-up, les évolutions intégrées durant ces huit années et qui complète l’identité gore originelle par une nouvelle orientation plus Death / Crust. Après, l’une des constances du groupe est en effet d’opter souvent pour des choix radicaux. Et les évolutions du logo, des graphismes et des textes ont été volontairement les plus radicales possibles pour être en cohérence avec les évolutions de la musique elle-même et ne pas laisser planer le moindre doute sur nos intentions.
MI. Lors de l’interview parue dans nos pages en 2007, tu étais plus ou moins visionnaire en déclarant « il est probable que ce soit encore un autre label pour le quatrième album ». Pour le coup, vous avez carrément décidé de le sortir en autoproduction. Peux-tu nous expliquer les raisons de ce choix ?
Seb. Depuis les premières années du groupe, on a toujours été très impliqués dans nos albums au-delà de la composition ; dans le choix des studios d’enregistrement, la création des pochettes. On a appris, au fur et à mesure des albums et des autoproductions, à être autonomes. On a changé de label à chaque album ou presque et on a refusé les contrats sur plusieurs albums lorsqu’on nous en a proposés pour n’être dépendant de personne dans nos choix et dans nos délais. Ce n’est pas un secret que la situation de « l’industrie musicale » avec Internet est maintenant radicalement différente et il faut mieux savoir tout faire soi-même si on veut être certain de pouvoir exister. Les raisons qui nous avaient poussées à faire ces choix il y a quinze ans ne sont plus les mêmes aujourd’hui. Elles étaient principalement la curiosité de faire nous-mêmes le plus de choses possibles pour voir vraiment comment ça se passait. Mais aujourd’hui, le fait de savoir tout faire nous-mêmes et de pouvoir présenter un album fini d’aussi bonne qualité que si nous passions par une grosse structure est capital, car il aurait sans doute été difficile de trouver un label pour ce nouvel album, en particulier dans les délais que nous nous étions impartis pour une sortie pour les 15 ans du groupe. Cette année, nous avons passé du temps à réfléchir à la faisabilité d’un fonctionnement totalement autonome dans le nouvel environnement de l’industrie musicale actuel. C’est aussi une volonté de chaque membre du groupe de prendre en charge les domaines dans lesquels il se sent le plus compétent, d’apprendre à les maitriser si besoin et d’en être entièrement responsable jusqu’à ce que l’objectif soit atteint pour l’ensemble groupe. J’ai toujours été chargé des placements des voix et de la partie graphique et visuelle donc on n’a rien changé sur ce point. C’est l’écriture des textes qui a nécessité pour moi un travail plus important pour les deux derniers albums. Guillaume, et plus encore depuis le départ de Tristan, prend en charge la presque totalité de la partie musicale. Il s'est aussi beaucoup investi dans l'organisation, la production et l'enregistrement des deux derniers albums. Duff, lui, par envie et goût du défi, a repris toute la partie du booking, promotion, presse, envoi de merchandising… Et Dagulard, par ses avis acérés, nous aide à nous conforter dans l’idée que nous avons eu raison de continuer ainsi jusqu’à un éventuel changement comme un label pour le prochain album ou un booker pour nos tournées. C’est une relation de confiance que l’on a entre nous et on sent chaque jour par nos échanges la motivation de chacun ! Je pense que le modèle qui existait avec les labels et les boutiques à bien du mal à trouver sa place avec Internet et les modes de consommation actuels de la musique. Tout évolue très vite maintenant et toujours pour être visionnaire pour la prochaine interview, je ne serais pas surpris que d’ici notre prochain album, la question de la matérialité du CD, soit à l’ordre du jour ou dépassée. Ce n’est sans doute pas notre dernier album mais c’est peut-être notre dernier CD…
MI. Tu as aussi dit que « chaque album est un nouveau départ ». Etes-vous déjà en train de réfléchir à votre prochaine destination ? Aurais-tu déjà des pistes concernant un nouveau full-lenght ou un éventuel split ? Pas de nouvelles de Shane Embury (rires) ?
Seb. Aucune idée de la prochaine destination. C’est quand les 2/3 de l’album sont composés que l’on devine où le voyage nous a conduit. A cette date, on n’a pas encore composé de morceau du prochain album, juste des bribes d’idées. On se concentre sur les concerts pour Sheep N’ Guns. Les premiers concerts ont été faits et on a encore une longue liste de concerts à venir, ça c’est vraiment ce qu’on attend à chaque fois avec impatience ! C’est vrai qu’on était en contact avec Shane Embury depuis l’album précédent pour la possibilité de sortir un album sur son label ! On a joué au Neurotic Festival en Hollande, début mars où Napalm Death jouait aussi.
On en a discuté avec Shane. On doit se recroiser sur des prochains festivals bientôt. On communique par mail, téléphone… nous verrons bien !
MI. Le forum officiel du groupe était jadis hébergé sur Metal-Impact, trois interviews ont déjà été publiées sur le site. Peut-on dire que vous avez tissé un lien particulier avec notre webzine et plus généralement, quelle importance accordez-vous à la presse spécialisée ?
Seb. Oui, je pense qu’on peut parler de lien particulier quand une relation dépasse les dix ans. C’est nos noces d’étain ! J’ai indiqué plus haut que beaucoup de choses avaient changées depuis qu’on a commencé mais il faut aussi noter qu’il y a des choses qui ne changent pas. Et l’une d’entre elles est que cette musique reste écoutée, supportée et faite par des passionnés. Quelque soit l’évolution des supports, la presse spécialisée, comme les groupes et comme les fans, trouvera toujours un moyen de faire exister la musique qu’elle aime. Je pense que la presse papier doit-être confrontée aux mêmes difficultés que l’industrie musicale, mais si les webzines ont remplacés les fanzines, ils restent faits par des acharnés qui défendent cette musique et permettent aux groupes d’exister. Merci ! C’est ce qui malgré tous les bouleversements qu’il peut y avoir, fait qu’on peut se dire qu’on sera probablement toujours là dans les prochaines années, sur un support ou un autre. Prochain objectif pour l’album des 25 ans de SCD : fêter ensemble nos 20 ans, nos noces de porcelaine !
MI. Vous êtes un groupe qui a déjà beaucoup bourlingué dans différents pays. Y a-t-il un concert, un endroit, un pays, un public parmi tous vos shows qui t’a particulièrement marqué ? Si oui, lequel et pourquoi ?
Seb. C’est pas très objectif, mais les concerts aux Etats-Unis, ça avait quand même une saveur particulière. Je ne sais pas si ça fait la même chose aux américains quand ils viennent en Europe, mais même si ce n’était pas forcément les meilleurs ou les plus gros concerts qu’on ait fait, ça restait spécial d’être là-bas.
MI. Imagines-toi maintenant dans une caravane de fortune avec différents grigris et une boule de cristal. Je viens te voir pour te demander quel avenir tu vois pour SCD. Que me répondras-tu ?
Seb. Après 15 ans, je parierais sur une certaine stabilité. Je ne crois pas à un phénomène de mode frénétique qui nous projetterait sous les projecteurs des plus grands stades. Mais je ne vois pas de raison de penser qu’on ne continuera pas notre chemin au même rythme que les années que nous avons passées jusque là. Je vois donc… une ligne de vie d’une longueur étonnante, peu de richesses mais beaucoup de bonheur !
MI. Merci Seb pour le temps que toi et SCD continuez à accorder à Metal-Impact. J’espère qu’on aura l’occasion d’échanger un peu plus au Hellfest mais en attendant, comme le veut la coutume, je te laisse les derniers mots.
Seb. C’est avec plaisir qu’on se verra au Hellfest. Certains lecteurs s’étant peut-être interrogés à la lecture de cette interview, à propos de l’âge de ces types qui parlent d’interviews réalisées il y a 10 ans ou de groupe formé il y a 15 ans, merci d’être indulgent, ça vous arrivera aussi de vieillir. Jeunes ou moins jeunes, on espère retrouver le plus de monde possible pour nous soutenir à nos prochains concerts, fans de gore, de crust, de Grind, de Death ou de Metal en tout genre, peu importe !
Ajouté : Vendredi 20 Avril 2012 Intervieweur : Stef. Lien en relation: SCD Website Hits: 16950
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