SEPTICFLESH (gr) - The Great Mass (2011)
Label : Season Of Mist
Sortie du Scud : 18 avril 2011
Pays : Grèce
Genre : Death Metal orchestral
Type : Album
Playtime : 10 Titres - 43 Mins
Alors nous y voilà ? C’est en ce jour symbolique du Vendredi Saint que j’ai le privilège d’écrire un papier sur les grecs les plus connus du milieu Metal ? J’aime les hasards du calendrier mais celui-là me contrarie quelque peu. Je n’ai jamais voulu faire de prêches blasphémateurs, mais s’enfiler « The Vampire From Nazareth », s’en délecter, en faire l’éloge alors que le même jour, 2011 ans plus tôt Jésus-Christ s’est éteint sur la croix, s’avère être une coïncidence dérangeante. Aujourd’hui j’ai voulu mettre ma confession au fond de ma poche et me concentrer sur cette orgie de Death Metal symphonique proposée par SEPTICFLESH. Elle a pour nom The Great Mass. On la trouvera chez tous les bons disquaires, ça c’est la logique. On pourrait la trouver sur les bandes originales des péplums les plus épiques, ça c’est le fantasme. Car SEPTICFLESH, au-delà des excellents Communion, des mythiques Sumerian Daemons ou des inoubliables Esoptron nous propose aujourd’hui sa plus belle homélie. Un festin orchestral hors-du-commun qui dépasse le subconscient de chacun.
Death Metal ou musique classique ? Réponse. Ni l’un ni l’autre. Trop réfléchie pour être du simple Death, trop syncopée pour verser dans le classique, la musique de SEPTICFLESH ne veut pas se laisser décrire. Pour les besoins du bord, on aura fait appel à une équipe tchèque, la même que sur Communion. L’orchestre philarmonique de Prague est à nouveau de sortie, accompagné cette fois par le Chœur international de Prague, qui pose ses vocaux féériques sur une bonne partie des compositions. SEPTICFLESH est un orchestre, un opéra à lui tout seul. Sa musique fait vaciller cœurs et âmes, dans un chantier symphonique très bien organisé. Guitares éléphantesques et indélicates côtoient sans problèmes la légèreté et l’insouciance des instruments à vent. Dans cet océan de pureté, nos dieux grecs se montrent plus menaçants qu’à l’accoutumée. The Great Mass est légèrement plus sombre que ses prédécesseurs, comme une nuit sans lune. Il y a bien sûr la tubesque « The Vampire From Nazareth », où l’on devinerait presque Marie-Madeleine pleurer la mort du Seigneur entre deux envolées rageuses de Spiros Antoniou (chant / basse). Il y a aussi la ravageuse « Pyramid God » sur laquelle on pourrait deviner un semblant de ressemblance dans les violons avec le « Lux Aeterna » de Clint Mansell, bande-son mythique du film « Requiem For A Dream ». Il y a « Apocalyspe », une cavalcade épique sur des purs-sangs déifiés ou simplement sur les chevaux de ladite apocalypse. Et il y a toutes les autres, dans une osmose rarement égalée. Tout est d’une précision d’orfèvre et probablement que ces deux ou trois écoutes qui m’ont amené, dans ma grande arrogance, à vouloir en tirer un avis ne seront pas encore suffisantes pour capter l’essence même de la magie SEPTICFLESH. Avec Tägtgren aux manettes, difficile d’imaginer un rendu plus colossal encore. Le moment de l’envoi approche. C’est d’ailleurs celui qu’a choisi Sotiris Vayenas (chant clair / guitare) pour nous pondre de sa voix nasillarde quelques phrases diablement efficaces, lui qui s’était jusqu’alors fait ultra-discret. La messe est dite et les fidèles ne sortiront pas de la nef avec un sourire béat pendu aux lèvres. Le peu de réconfort et de sollicitude qu’on vient généralement chercher dans un office d’un tel calibre n’est pas au rendez-vous. C’est l’âme noire et boostée à bloc par une performance inhumaine qu’on ressort de cette expérience.
Jamais en mesure de flancher, jamais capable de relâcher la pression, SEPTICFLESH a écrit un des albums les plus majestueux qu’il m’a été donné d’écouter. Parfait dans la régularité, parfait dans sa composition, parfait dans sa réalisation, The Great Mass s’inscrit déjà comme un incontournable. Un modèle d’intelligence musicale, une muse pour les nouveaux venus qui rament pour mettre l’ambition à la hauteur de leurs moyens, ou inversement. Et si vous ne me croyez pas, vous pouvez aller vous faire voir chez les Grecs. Ayez confiance, avec ceux-là, aucuns risques de se faire enculer.
Ajouté : Mercredi 27 Avril 2011 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: SepticFlesh Website Hits: 12772
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