INNER SHRINE (it) - Mediceo (2009)
Label : My Funeral Records
Sortie du Scud : décembre 2009
Pays : Italie
Genre : Metal médiéval
Type : Album
Playtime : 8 Titres - 34 Mins
Je vais être honnête avec vous. Si mon choix de chronique s’est porté sur INNER SHRINE, c’est parce que je suis matérialiste et égoïste. J’avais lu un peu partout que le groupe italien joignais l’utile à l’agréable sur son dernier disque en proposant Mediceo dans un superbe coffret digibook et que certains confrères et concurrents avaient jadis pu se délecter d’un packaging soigné. Pour ma part, Mediceo m’est arrivé emballé comme un vulgaire morceau de salami dans de la ficelle, coincé entre un cartonnage A4 plié et très moche. C’aurait pu être considéré comme une « vie de merde » mais pour le coup, je pense plutôt que je l’ai bien mérité. Qu’importe, la sentence est la même, je me retrouve avec un disque de Medieval Metal à chroniquer alors que ce style m’indiffère puissamment. Il y’a pourtant jurisprudence HAGGARD. Un excellent souvenir d’un combo sur lequel je ne misais pas un kopeck et qui nous avait pondu un Tales Of Ithiria magistral.
Ici, INNER SHRINE nous propose un quatrième disque pour une carrière longue de quinze ans. Autant dire que le ratio de productivité n’est pas à son maximum pendant que certaines formations de Grind accumuleraient une demi-centaine de disques dans un même laps de temps. Leur truc à eux, c’est la Renaissance, c’est le gothisme, c’est les anciennes traditions et c’est la ville de Florence en Toscane, d’où ils sont originaires, fleuron de la puissance du clan Médicis. C’est donc sans trop de surprises qu’on retrouve sur cet album les différentes composantes du Metal chevaleresque. Guitares pachydermiques, des blasts à gogo et un screameur qui enchaîne les growls dans la plus pure tradition de la boucherie Sanzot. Je blague évidement, ça serait trop beau. INNER SHRINE nous emmène davantage en procession au cœur d’une nef peuplée de nones idoines pour le lieu. Les italiens font étalage d’une grande richesse culturelle. Les chants sont en ancien latin, les atmosphères très religieuses. La notion conceptuelle de la Renaissance est presque palpable. Mais on s’ennuie très vite. Si cet amour pour leur ville et son patrimoine que le quatuor transmet dans sa musique est attendrissant, la mise en forme est juste soporifique et rébarbative en diable. Passée l’agréable « Fatum Johanni », on tombe très vite dans des morceaux sans pêche, sans rythmes, sur lesquels les guitares n’ont aucun relief et où la soprano Cecilia Bonisegni (qui chante admirablement bien, soit dit en passant) semble devoir porter la responsabilité de la réussite de l’entreprise INNER SHRINE sur ses épaules. Je me suis demandé si c’était moi qui étais insensible à cette thématique mais la réponse est non. Je réalise qu’en plus de certains artistes indépendants du Metal comme Luc ARBOGAST que j’admire, j’avais terriblement accroché sur des efforts similaires comme ceux d’HAGGARD ou DERDIAN, sans parler des RAGE, AVA INFERI, CANTATA SANGUI et consorts.
Finalement, INNER SHRINE n’a pas tous ces défauts qui me font généralement critiquer un groupe. Manque de personnalité, arrogance, défaut d’identité musicale, imposteurs ou poseurs, panne d’inspiration ou de sincérité… tous ces relatifs ne sont pas pour eux. Ce qui leur cause du tort aujourd’hui, c’est de s’être embarqués à l’aube de leur carrière dans un concept très difficile à manier à l’heure actuelle. Preuve en est que si le style est tombé aux oubliettes, extrêmement rares sont les groupes capables de ressusciter l’espace d’un instant les grandes épopées moyenâgeuses.
Ajouté : Mardi 19 Avril 2011 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Inner Shrine Website Hits: 10268
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