DEATH WOLF (se) - Death Wolf (2011)
Label : Regain Records
Sortie du Scud : 27 mai 2011
Pays : Suède
Genre : Metal
Type : Album
Playtime : 12 Titres - 58 Mins
Pour ceux (nombreux je pense), pour qui le nom de DEATH WOLF ne dirait rien, rassurez vous, il ne s’agit que du nouveau nom de guerre de DEVILS WHOREHOUSE, le side project de Morgan de MARDUK. Déjà responsables d’une tripotée d’albums et de maxis depuis leur création en 2000, les musiciens, en changeant d’optique, ont aussi décidé de se rebaptiser, pour symboliser au mieux cette reconversion.
Si vous ne connaissez pas non plus DEVILS WHOREHOUSE (mais là, je vous soupçonne de faire exprès…), sachez que de simple tribute band aux MISFITS et SAMHAIN, ils sont devenu un combo à part entière, mixant le Punk, et le Psychobilly si cher à la culture thrash américaine et aux CRAMPS. Vous voilà plus renseignés.
Alors, première chose, le changement de patronyme était il une nécessité ? Oui et non, car si le quartette à effectivement injecté une bonne dose d’inédit dans sa musique, les bases restent les mêmes. On retrouve cet univers sombre et débauché, cette énergie malsaine, ce Rock N’Thrash torturé dont ils étaient coutumiers et c’est tant mieux.
Mais là n’est pas forcément le propos le plus important, tant cet album éponyme est une véritable réussite, à tout point de vue.
Il y a tout d’abord la voix de Maelstrom, qui dans les médiums et les graves, se rapproche dangereusement du gosier de son idole, Glenn Danzig, le « Elvis des Hadès ». Ensuite, le tissu de riffs en arrière plan est monstrueusement adroit, et apte à capter toutes les victimes potentielles dans ses filets. De riffs lourds en cavalcades débridées, tout est passé en revue, avec brio.
Et il faut aussi avouer que si Morgan n’est pas manchot à la guitare, il l’est encore moins à la basse. Celle-ci est pesante, clinquante, et sonne comme une usine de la peur lorsqu’elle est couplée à cette batterie impériale et détonante.
Si le son frise parfois l’influence ENTOMBED, période post Hollow Man (écoutez simplement le furieux « Sword And Flame » pour vous en convaincre, ou l’increvable « Weaving Death »), il reste la plupart du temps en terrain balisé, et un terrain extrêmement lourd, comme un champ de bataille plombé par les cadavres, ou mieux, une crypte en train de se faire délester de ses hôtes.
« Morning Czar Shineth » et « Wolfs Pallid Sister » en sont les deux meilleurs exemples, et pas si éloignés de MARDUK qu’on aurait pu le croire. La première, avec ses riffs poisseux et son chant doublé, est un modèle de construction épique et sombre, assez similaire à certaines expérimentations d’ALICE IN CHAINS.
La seconde, avec une guitare toujours aussi pesante, sonne parfois comme du CHANNEL ZERO en beaucoup plus retors, et le gosier de Maelstrom ne manque pas une occasion de s’enflammer.
Mais la réelle clairvoyance de DEATH WOLF est d’avoir combiné les climats avec flair, en introduisant de ci de là d’autres titres plus abscons (« Ramsvart » qui sonne comme une sale outro), mi figue, mi raisin (le médium mais bien occulte « Unto Dying Eyes »), ou complètement à la masse (le carbonisé « Black Mark », le sur-carbonisé et quasi incontrôlable « Dawn Of Flesh »), ce qui confère à l’écoute intégrale un caractère versatile des plus agréables.
En gros du (bon) changement dans la (très bonne) continuité. DEATH WOLF / DEVILS WHOREHOUSE réussit à se renouveler, sans se dénaturer, et il serait de fort mauvais ton de continuer à le considérer comme un à-côté mineur, tant la musique développée est plus que digne d’intérêt. A tous les fans d’atmosphère délétère, à tous les barjots au sens de l’esthétique douteux, et à tous les autres, laissez vous guider à travers les ténèbres, votre esprit n’en ressortira que plus éclairé.
Ajouté : Lundi 18 Avril 2011 Chroniqueur : Mortne2001 Score : Lien en relation: Death Wolf Website Hits: 13014
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