SKID ROW (usa) - Subhuman Race (1995)
Label : Atlantic Records
Sortie du Scud : 28 mars 1995
Pays : Etats-Unis
Genre : Heavy Rock
Type : Album
Playtime : 13 Titres - 57 Mins
Si il y a un album de SKID ROW qui ne fait pas l’unanimité (je ne parle pas de ceux sortis après 1999 bien sur…), c’est bien ce Subhuman Race, sorti en pleine débandade alternativo/hip-hop pour le Metal.
Non, Subhuman Race n’a ni la fraîcheur pubère de Skid Row, ni la rage adulte de Slave To The Grind, mais il a la maturité que ces deux albums n’avaient pas. Et oui, on peut accuser Scotti, Dave et consorts d’avoir été un brin opportunistes sur ce coup là, et d’avoir tenté des choses en phase avec leur époque, mais d’une, ils ont toujours été assez versatiles au niveau des compositions, et de plus, comment blâmer un groupe de cette qualité de vouloir survivre, surtout en étant signé sur une major ?
Difficile, certes, alors ne parlons que de la musique.
Subhuman Race est l’album le plus difficile d’accès de SKID ROW, ne le nions pas, et il faut du temps pour s’habituer à l’optique choisie et rentrer dans les morceaux. Mais une fois ce travail de préparation accompli, on se retrouve sous le charme de chansons certes plus discrètes dans l’ensemble, mais relativement ciselées.
Au niveau des réussites bien charnues, citons bien sur l’ouverture/poudrière « My Enemy », son chant faussement nonchalant dont on sent le souffle passer entre les dents serrées de Seb, et le rythme piège à con de Rob, « Remains To Be Seen » qui combine au mieux le passé et le présent, la brillance du Heavy et la crasse de l’Alternatif, « Subhuman Race » pour son petit côté Slave To The Grind et sa sournoiserie habile, et « Face Against My Soul » pour son espièglerie et ses contretemps permanents.
Rayon surprises dorées et agréables, la palme revient bien évidemment au single de l’époque, « Breakin’ Down » et son feeling doucereux rehaussant une mélodie subtile et mélancolique, « Eileen », fausse ballade bien hargneuse ou le chant de Seb se rapproche de Layne Staley, « Frozen », son énergie Core et son riff que n’auraient pas forcément renié les MELVINS, ou même, allons y, « Into Another », assez annonciateur par défaut du DREAM THEATER de Six Degrees (écoutez « Blind Faith » pour voir…).
Le reste oscille entre la redite maladroite et l’anecdotique dispensable, voire même parfois, dans le grotesque limite (« Bonehead » triste prévision des débordements gauches et pathétiques de Revolution Per Minute…).
Alors dressons un bilan. Puisque ici s’achève la discographie du line up mythique des SKIDS (en effet, ce fut le dernier album enregistré avec Rob à la batterie et Seb au chant…), il faut bien digresser un peu.
Admettons que Subhuman Race soit sorti un peu tard, alors que le Heavy Metal traditionnel était au creux de la vague, et que SKID ROW, comme WINGER, DANGER DANGER ou TYKETTO, incarnait l’arrière garde clinquante dont il fallait absolument se débarrasser pour rester up in time. Il n’en reste pas moins une sortie tout à fait honorable pour un groupe qui a tant fait pour le Metal en général. Il prouve aussi aux détracteurs que Sebastian Bach n’était pas qu’un hurleur de bas étage à peine bon à singer Rob Halford les soirs de happy hour à la Kro.
Et il a aussi le mérite d’être plus réfléchi, plus posé, et surtout, n’en déplaise aux esprits chagrins, il continuait d’innover, ce qui, du reste, semblait être le leitmotiv du groupe depuis le départ. Ne jamais stagner.
Alors si l’on met de côté l’intermède semi malheureux que fut B-Side Ourselves, largement dispensable, SKID ROW aura plus fait en trois albums que bon nombre de ténors sur l’ensemble d’une carrière jalonnée d’une bonne vingtaine d’efforts.
Il est simplement dommage que des conflits d’intérêt (Seb s’est en partie barré parce que le reste du groupe ne voulait pas jouer en première partie de KISS, ce qu’ils ont fini par faire quelques années plus tard…un comble !), et une reformation douteuse soient venus entacher quelque peu ce parcours quasi sans fautes.
Mais j’espère que cette plongée dans leur passé vous donnera envie de redécouvrir leur travail.
Ou bien alors, peut être êtes vous comme moi, et vous n’avez jamais cessé de les écouter.
Ajouté : Lundi 18 Avril 2011 Chroniqueur : Mortne2001 Score : Lien en relation: Skid Row Website Hits: 9078
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