Moi qui ai toujours été sceptique quant à la qualité de notre scène Metal en France je viens encore de tomber du c…….. à la découverte d’un combo issu de notre petit hexagone.
GHOSTFATHER, surement pas facile à prononcer avé l’accent Marseillais et pourtant la région PACA a vu fleurir sous le chant des cigales un Heavy Mélodique enfanté par une plus sombre bestiole, ARTEFACT. C’est en effet Fred Colombo (claviers) et Olwe (guitares) de ce dit groupe qui, soucieux de produire un son moins extrême, ont bâti GHOSTFATHER. Et puisqu’on ne change pas une équipe qui gagne ce sera au tour d’Alexis (basse) et Ranko (batterie), ex-ARTEFACT eux aussi, de se joindre à la formation.
Les sudistes trouveront en Soda Runk (chant) le parolier idéal au mariage subtil du Heavy et du Mélodique. Ce dernier en effet réalisera une bonne partie des paroles et composera chaque mélodie de chant.
Ahhhhh dans le sud on aime la bonne bouffe hein ? Et bien Now Boarding est un produit du terroir de qualité, ce qui n’est nullement péjoratif qu’on soit bien d’accord, mais il me paraît important de souligner le travail réalisé. Tout a été fait comme « à la maison » comme se plaisait à me le raconter Alexis (basse). Seule la batterie a été enregistrée au studio de Charles « Kallagan » Massabo (SIKH) et ce sur une journée de taf. Le tout fut mixé et masterisé par Olwe (guitares).
Toutes ces infos me sont parvenues après avoir avalé déjà une bonne dizaine de fois l’album parce qu’autant le dire, peut-être y aurais-je été plus frileuse avec de tels éléments en poche. Soyons honnêtes, on peut douter de la qualité quand tout est fait avec les moyens du bord. Et bien là encore, surprise, même si le son n’est pas toujours très limpide, ça passe nickel grâce aux accords synthétiques ajoutés à cette bien bonne bouillabaisse. Preuve en est dès le premier morceau « Elecktra Panther # 13 » mais surtout sur « Now Boarding (Locomotivated) » où les vocalises de Soda Runk ne seront pas noyées sous le flot de cette instrumentation qui se veut riche en variété.
La lourdeur de la gratte sur « Last Hope » nous fera oublier l’épileptique batterie de « Alive » pour nous emmener vers une facette plus funeste, une musicalité menaçante à l’image également de « Ungrund » à la personnalité indus tout de même.
Et puis l’air de rien viendront se glisser au milieu de cette audace de biens jolies aubades « Waiting For The Dew » au solo jouissif et saisissant ainsi que « Beauty » à la requête désespérée contenue dans un chant frôlant le R’n’B sur l’intro, j’ai bien dit frôlant parce que ce qui suit est bien loin de nos ondes radio. Ce titre nous offrira une belle vague acoustique associée en partie à des notes électro.
« Mindland » se fonderait aisément dans le paysage d’un jeu vidéo ou d’un bon manga. Peut-être un petit frère au titre bonus « Pegasus Fantasy », reprise de la série du même nom.
Un Heavy pêchu qui se veut tantôt offensif tantôt habilement délicat. Une voix dont le grain éraillé n’est pas commun et paraît parfois venir de loin, d’une autre contré. Une bien belle équipe qui marient leurs instruments avec aisance, nous font l’offrande d’une belle fierté patriotique. A suivre donc … et bonne route …