REV 16:8 (se) - Ashlands (2011)
Label : AFM Records
Sortie du Scud : 8 avril 2011
Pays : Suède
Genre : Black Metal
Type : Album
Playtime : 10 Titres - 41 Mins
« Hum, un trio suédois…Qui fait du Black Metal…Non, je ne vois pas, aiguillez moi ? Il y en a tellement… ».
Cette réflexion pétrie au coin du bon sens de mon ami imaginaire me laissa fort marri. En effet, il y a mieux comme accroche pour un groupe que de venir de Suède et faire du Black Metal. Mais que voulez vous, il semble que la rigueur du climat nordique inspire énormément les disciples du malin sur terre, alors puisqu’il faut en parler…
Né des cendres encore fumantes du cadavre de BLOODSHED, en 2008, REV 16:8 (pour les néophytes de la théologie, livre des Révélations, chapitre 16, verset 8, « Et le quatrième ange versa sa coupe sur le soleil, qui pu alors brûler les hommes de son feu ») est passé de quintette à trio pour répandre la mauvaise parole sur notre belle terre, avec ce second effort, Ashlands.
Si vous êtes férus de Métal sombre, la similitude entre le nom du groupe et le titre d’un album de MARDUK vous aura sans doute interpellés. Mais l’analogie peut être poussée beaucoup plus en avant, tant ce Ashlands transpire le Rom 5:12 par tous les pores. Pour être juste, tempérons ce jugement. REV 16:8 semble avoir beaucoup emprunté à la bande à Morgan en général, y compris au niveau des vocalises, tant les vitupérations de Talon empruntent les mêmes chemins caverneux que celles de Mortuus.
Alors, il n’y a aucun mal à s’inspirer des meilleurs me direz vous. Ce à quoi je répondrai, oui et non.
Oui, car REV 16:8 produit du coup une musique de qualité, extrêmement carrée, et se situe sur le haut du panier, avec un Black brutal mais intelligent, qui alterne efficacement les climats exacerbés et les ambiances lourdes et malsaines, y compris parfois au sein du même morceau. Le titre éponyme en est d’ailleurs la plus parfaite illustration (c’est peut être le plus proche de MARDUK d’ailleurs). La production puissante mais claire permet de plus de saisir à la volée toutes les subtilités de leurs compositions, qui sont en outre interprétées avec conviction.
Non, car du coup Ashlands sonne comme déjà entendu, et n’apporte pas vraiment d’eau brûlante au moulin des enfers. Pas la moindre petite idée inédite, ni au niveau des arrangements, ni au niveau des structures. Les quarante minutes défilent, et si l’on écoute sans déplaisir, on ne ressent pas LA vibration qui provoquera l’étincelle auditive. Et de là, le débat naît. Peut on condamner un bon groupe efficace qui respecte un peu trop le dogme d’un style qui l’habite ? Peut on avoir une opinion négative sur trois musiciens très capables à tous les niveaux, parce qu’ils n’ont pas su franchir la frontière qui sépare le bien fait de l’extraordinaire ?
Je vous laisserai, pour répondre à cette question, vous pencher vous-même sur cet album. Car vous seuls avez la réponse à ces questions.
Il n’en reste pas moins, puisqu’il me faut trancher, que REV 16:8 est un combo digne d’intérêt, si tant est que dans le futur, ils prennent plus de risques et se démarquent des standards du genre, établis et gravés depuis longtemps.
Ajouté : Mardi 05 Avril 2011 Chroniqueur : Mortne2001 Score : Lien en relation: REV 16:8 Website Hits: 10254
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