WITHIN TEMPTATION (nl) - The Unforgiving (2011)
Label : Sony Music
Sortie du Scud : 28 mars 2011
Pays : Pays-Bas
Genre : Pop Metal à chanteuse
Type : Album
Playtime : 13 Titres - 58 Mins
Aaahhhh, WITHIN TEMPTATION !!! … Le charme de Sharon Den Adel, sa voix fragile et gorgée d’émotions, le Metal à chanteuse par excellence, et des hymnes à la pelle : « Mother Earth », « Our Farewell », « Ice Queen », « Jillian », « It’s The Fear », « Our Solemn Hour » et j’en passe … Il m’arrive encore de m’écouter « In Perfect Harmony » pour me prendre à rêver d’un monde meilleur … Si, par le passé, le combo batave a incarné à lui tout seul un Metal symphonique, gothique, orchestral, épique, mélancolique, porté par une chanteuse semblant tout droit sortie de « La Petite Maison dans la Prairie », dès The Silent Force (2004), WITHIN TEMPTATION a pris un virage à 180°. Certains ont osé une comparaison avec le groupe en vogue d’alors (EVANESCENCE), accusant par la même occasion Robert Westerholt et sa Sharon de femme de sauter dans le train en marche. Alors forcément, The Heart Of Everything (2007) avait des airs de faux retour en arrière …
Néanmoins, WITHIN TEMPTATION est là pour avancer. Et quelque part, voilà un groupe qui pourra se vanter dans quelques années d’avoir osé, d’avoir élargi son panel musical, d’avoir au moins tenté de proposer des albums vraiment différents. Car disons le franchement, The Unforgiving n’a que très peu de points communs avec Mother Earth … Et histoire d’affirmer encore plus son ambition tout de même mesurée, WITHIN TEMPTATION se lance dans le concept-album, basé sur un Comics écrit par Steven O’Connell et illustré par Romano Molenaar (qui a bossé, entre autres sur les Comics des X-Men ou Witchblade). Si la démarche est à saluer, avant que les autres groupes ne suivent et que le principe nous gonfle à mort (attendez le prochain NIGHTWISH qui promet d’être encore plus grandiloquent), c’est quand même la musique qui nous intéresse, et comme je vous le disais, les amoureux de Mother Earth ne reconnaîtront plus vraiment leur groupe fétiche.
Le malin Daniel Gibson, qui guide plus ou moins le groupe depuis The Silent Force sur les orientations à prendre, on l’aura deviné, est toujours derrière la console. Voilà au moins un fait qui n’a pas changé. La belle Sharon, elle, ne force vraiment plus sa voix dans les aigus, et il faudra se faire une raison : finies, les envolées cristallines. Aujourd’hui, Madame Den Adel gère ses efforts. Mais chante toujours aussi bien. C’est bien simple, pendant le poignant et presque lourd « Where Is The Edge », elle m’a encore une fois transporté. Et lorsque je me suis senti perdu dans l’obscurité (« Lost »), c’est son chant mêlant douceur et désespoir qui m’a arraché à cette triste solitude. Voilà peut-être la ballade qu’on attendait plus de la part de WITHIN TEMPTATION depuis des années … (à l’inverse d’une « Fire And Ice » trop convenue).
Passées les fameuses ballades, un changement majeur est à signaler : WITHIN TEMPTATION joue sur des rythmes auxquels il ne nous avait pas habitués, mais alors franchement pas. On pourra même rapprocher « In The Middle Of The Night » du Speed Metal mélodique, et dans le genre, voilà un cap franchi avec succès. Autre surprise : les guitaristes Robert Westerholt et Ruud Jolie se montrent définitivement à l’aise et se lancent même dans des solos de qualité parfois surprenante (« Faster », « Shot In The Dark » et surtout « Iron »). Pour le reste, rappelons que l’album The Unforgiving obéit à un concept, alors forcément WITHIN TEMPTATION a énormément travaillé les ambiances : la partition se veut tour à tour inquiétante (« Murder »), orientée « single » (le mid-tempo « Faster » et l’efficace morceau d’ouverture « Shot In The Dark »), souvent trop proche de la Pop Music, et bien des fois terriblement maladroite. Un « Sinead » n’évoque qu’un PAIN version féminine, quand l’entêtant devient très vite agaçant, tandis que les premiers couplets de « Stairway To The Skies » lorgnent avec insistance sur les CRANBERRIES (et oui …).
Pourtant, le plus dérangeant après l’écoute de The Unforgiving, ce n’est pas son audace presque convaincante (vous l’aurez compris, le tout est loin d’être parfait), c’est son générique de fin. Il se nomme « The Last Dance ». Que voilà une chanson magnifique. Elle me rappelle, avec ses airs celtiques, les origines de WITHIN TEMPTATION. Elle donne envie de courir sur de vertes collines, en scrutant l’horizon couvert par ce ciel gris mais si lumineux. Sharon semble chanter depuis les Terres d’Ecosse ou d’Irlande. « The Last Dance » ne donne qu’un regret, celui d’entendre comme un cri lointain le WITHIN TEMPTATION qu’on aimait tant et qui ne reviendra jamais.
Ajouté : Lundi 04 Avril 2011 Chroniqueur : NicoTheSpur Score : Lien en relation: Within Temptation Website Hits: 11984
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