TERRORTORY (se) - Johan Norström (Fév-2012/VF-EV)
Douze ans d’activité, un enregistrement studio étalé sur trois ans, un seul album : The Seed Left Behind. C’est l’histoire de TERRORTORY qui a sorti son premier disque que fin 2011. Natifs des terres du Death Mélodique, les membres ont tenté de partager la solitude des landes désertes de leur pays, au travers d’une musique riche et inspiré. Johan Norström, frontman du combo et pilier du groupe de sa présence constante, a vu des collègues venir et s’en aller, plus car l’avancement de l’ensemble tournait au ralenti. Pour notre plaisir, il revient sur ces années de galère, voire de procrastination, et l’évolution du groupe en un projet sérieux et rêvé. De nombreuses années se sont écoulées pour voir enfin un travail complet de la part des Suédois, mais il va sans dire qu’elles n’auront pas été vaines et leur auront permis de gagner en maturité et ainsi proposer un très bon premier opus.
Line-up : Johan Norström (Chant), Stefan Vidmark (Guitares), Olov Häggmark (Basse), Tommy Nilsson (Batterie)
Discographie : The Seed Left Behind (Album - 2011)
Metal-Impact. Salut TERRORTORY ! Je suis Antoine, du webzine français Metal-Impact. Tout d’abord, pouvez-vous vous présenter et nous raconter ce qui vous amené au Metal ?
Johan Norström. Salut Antoine, moi c’est Johan ! Je suis le chanteur, parolier principal et en partie compositeur. Quand j’étais gosse je m’intéressais à la scène Hardcore du Nord de la Suède ; j’écoutais des groupes comme REFUSED, SHIELD, et majoritairement PURUSAM. PURUSAM étaient grandement influencés Metal et quand j’ai entendu l’album d’ARCH ENEMY, Stigmata, je suis devenu un adorateur du Metal.
MI. "Terrortory", ça ressemble à un mix de "terror" (ndt : terreur) et "territory" (ndt : territoire). J’ai dû lire quelque part qu’il s’agissait d’un nom que vous avez choisi juste pour vous moquer de la scène Death. Que pourrais-tu me dire d’autre ?
Johan. Oui, c’est un jeu de mots basé sur ces deux-là. Par contre "se moquer", ça sonne tellement méchant ! Mais je pense qu’on peut dire que ça nous est resté. Nous n’étions pas aussi sérieux dès le départ, et un nom humoristique faisait parfaitement l’affaire, et du coup - encore - ça nous est resté.
MI. Vous avez sorti votre premier album fin 2011, presque douze ans après votre formation. Que cela représente-t-il pour vous ?
Johan. Simplement un rêve d’enfant, je pense qu’on peut dire ça. Quand nous étions plus jeunes, sortir un album semblait être la preuve du succès et pour moi c’était quelque chose que je voulais faire depuis que j’avais commencé à apprendre à jouer de la guitare.
MI. Il semblerait que signer avec Discouraged Records vous a vraiment aidé à finaliser ce disque, non ? Pourquoi avoir choisi de travailler avec eux ?
Johan. Oui, leur présence nous a énormément aidés, surtout pour nous donner quelques coups de pied au cul bien mérités. Nous en étions au point où nous étions contents d’avoir finalisé l’album à 95% et l’écoutions juste pour nous-mêmes, nous donnant des tapes dans le dos pour ce travail bien fait. Par le biais de contacts communs, j’ai connu Koffe de Discouraged Records et dès que j’ai su qu’il avait son propre label je lui ai juste demandé s’il était intéressé pour sortir notre album. Immédiatement, il nous a alors demandé de terminer le boulot, ce qui nous a finalement amenés à la vraie sortie.
MI. Ce premier album a été enregistré sur trois ans. C’est un peu non conventionnel si je puis dire. Dans quel studio avez-vous travaillé ? Comment vous êtes-vous débrouillés pour l’avoir aussi longtemps ?
Johan. Nous ne sommes pas restés tout le temps en studio - ça aurait été ridiculement cher ! Une des raisons pour lesquelles ça a pris aussi longtemps est que nous avons changé de studios. La batterie a été enregistrée à un endroit, les guitares, la basse et le chant à un autre, les parties orchestrales dans un troisième, et les ajouts électroniques dans un quatrième lieu. Et notre ingénieur Henrik Wiklund a mixé le tout dans son studio, donc ça nous fait cinq (techniquement je crois qu’il a changé deux fois d’emplacement pendant le processus de mixage - on arrive alors à sept lieux !). La logistique ne nous a pas vraiment aidés à garder un bon rythme de travail, donc l’avancement a été cassé en petites phases réparties sur une période de trois ans.
MI. Sur la page presse, vous faites une analogie avec le vin ; à quel point tout ce temps vous a-t-il aidé à affiner votre son ?
Johan. Tout est dans les détails, et c’est définitivement une chose à laquelle nous sommes devenus meilleurs. Peut-être que le son dans son ensemble n’a pas beaucoup changé ces dix dernières années, mais je suis fier de tous les petits trucs, les harmoniques artificielles synchronisées, variations de riffs, etc… Prends « The Soil Turns Red », par exemple - c’est le plus vieux titre de l’album, mais personnellement je ne pense pas qu’il sonne moins mûri que les autres, et généralement il n’a pas beaucoup changé en dix ans. La structure est restée intacte, pour ainsi dire. Mais puisque nous avons gagné en confiance dans ce que nous faisons, je pense que nous le jouons avec plus d’assurance, et peut-être que ça résume le terme "affiner votre son" ?
MI. Y avait-il des paramètres qui vous ont empêchés de terminer l’album plus rapidement, ou aviez-vous décidé vous-mêmes de ne pas presser les choses ?
Johan. Si nous avions travaillé efficacement, nous aurions pu avoir terminé en quelques mois, j’en suis sûr. Mais c’était un peu dur de rassembler les forces avec tout le monde occupés par leurs boulots quotidiens, ainsi que l’ingénieur, et nous avons été pris dans une sorte de spirale négative, où personne ne faisait rien tant que personne d’autre ne faisait quelque chose.
MI. Qu’as-tu ressenti quand des membres ont quitté le groupe pendant ce processus ?
Johan. Ça faisait chier. C’était une grande déception, et pour dire vrai, nous avons presque eu envie de tout stopper à un moment ou un autre. Si nous avions fait cela, l’album serait resté à 95% fini, et nous aurions été ses seuls auditeurs. Heureusement notre premier - et unique - choix de batteur pour le remplacement a dit oui sans hésitation et a amené avec lui beaucoup d’excitation et d’empressement qui se sont montrés contagieux ! Mais je peux aussi comprendre leur décision de quitter le groupe à ce point, le mixage était comme essayer de sortir de sables mouvants par moment…
MI. Entre le premier et dernier jour d’enregistrement, vous deviez garder le même son. Du coup, êtes-vous restés dans la veine des premiers enregistrements, malgré la technologie évoluant, ou avez-vous eu besoin de refaire les premières pistes vers la fin ?
Johan. Non, nous n’avons rien réenregistré. Nous avons ajouté quelques accroches vocales et synthés, mais n’avons rien changé. Nous n’avons pas beaucoup répété après l’enregistrement donc j’ai du mal à croire que nous aurions pu faire un meilleur boulot à ce moment !
MI. Que pourrais-tu me dire sur les sujets que vous traitez dans les paroles ?
Johan. Les paroles tirent, majoritairement, leur origine d’un point de vue individuel, traitant du sentiment d’être laissé à l’écart et de mener les batailles par soi-même, sans avoir personne sur qui s’appuyer. Et de ces visions individuelles, les textes abordent des problèmes comme la politique, la religion, et l’environnement.
MI. Fredrik Aaro a peint le paysage qui sert de pochette. Pourquoi avoir choisi ce type d’artwork, et comment s’apparente-t-il à l’album ?
Johan. Il n’a pas de rapport direct avec le disque, mais avec le groupe. Nous nous efforçons d’écrire une musique qui dépeint l’atmosphère du Nord de la Suède. Le sentiment d’être entouré par des kilomètres et des kilomètres de forêt et collines - d’un côté c’est magnifique, mais d’un autre c’est un peu déprimant.
MI. Sur certaines pistes, vous avez utilisé un EBow pour jouer des guitares ce qui, selon moi, donne une sensation plus désolée aux leads. Comment en êtes-vous venus à utiliser cet appareil ? Que pensez-vous qu’il apporte à votre son ?
Johan. Je ne me rappelle pas du moment exact où l’on a eu l’idée. Je me souviens que ça a gentiment pris son temps lorsqu’on a enregistré ces parties-là. Ou plutôt jouer avec, l’enregistrement n’a pas duré très longtemps, mais nous en avons eu pour des heures et des heures avec ce truc ! Et qu’est-ce que ça apporte à notre son ? Comme tu le dis, ça lui amène un côté désolé, et ça a très bien marché aux endroits où on l’a utilisé, en considérant tout ce qu’il y a autour.
MI. Pourrais-tu expliquer comment s’est déroulée la composition ?
Johan. La plupart de The Seed Left Behind fut écrite dans le studio de répétition. Bien sûr, nous avons apporté des riffs, des idées et des mélodies avec nous, mais le groupe dans son entièreté a tout mis en place ensemble. Et bien sûr tu peux toujours demander des riffs à Stefan, c’est bon de l’avoir dans le groupe pour ça. Quand nous bloquions sur un morceau, et avions seulement un ressenti global pour nous guider, nous le décrivions à Stefan et lui disions que nous voulions un riff qui représentait ce sentiment, et il nous en fournissait toujours un.
MI. J’ai vraiment apprécié l’écoute de The Seed Left Behind. J’aime ce son organique que vous avez, construisant de superbes pistes pleines de portions atmosphériques et fascinantes, mêlées avec des passages plus bestiaux et de la virtuosité par-dessus le tout. Quelle serait la piste dont tu es le plus fier ?
Johan. C’est tellement difficile d’en choisir une. J’aime la piste éponyme, parce que je pense qu’elle représente le groupe plus efficacement. Je suis également très satisfait de « Saviour » car je l’ai écrite moi-même et nous n’en pensions pas grand-chose jusqu’à ce qu’elle soit pleinement enregistrée et mixée, puisque nous ne l’avions pas vraiment terminé pendant les répétitions. Mais, bordel, elle est devenue géniale ! Je suis aussi extrêmement content que « The Soil Turns Red » soit parvenue à rester avec le groupe depuis le début - le riff principal était un des premiers riffs que j’ai écrits pour TERRORTORY en fait. Écrit fin 1999, crois-le ou non… !
MI. Quels ont été les retours pour The Seed Left Behind jusqu’à maintenant ?
Johan. Géniaux ! Nous sommes très heureux de voir que tant de personnes ont montré de l’intérêt envers notre musique ! Je dois avouer - j’avais un peu peur que nous soyons rejetés en tant que copies, comme c’était l’impression dominante ressortant des premiers enregistrements. Mais je pense que l’essence de ce que nous voulons faire est devenue plus claire avec l’album !
MI. Avez-vous d’autres projets, en dehors de TERRORTORY, donc vous aimeriez parler ?
Johan. Je joue les guitares et m’occupe du chant dans un groupe qui s’appelle STARSHIP MONOLIT, c’est plus orienté Rock'n'Roll mais avec une touche de Death Metal. Stefan n’est impliqué dans rien d’autre, sauf un groupe de reprises pour autant que je sache, et il a aussi un projet solo DECEMBER CHILD qui doit être en pause mais ne sera probablement jamais abandonné, c’est plus dans le genre du Black Symphonique. Je pense que NIGHTSCAPE (Power Metal) a aussi le potentiel de sortir quelque chose encore, on ne sait jamais ! Olov, de ce que je sais, n’a rien d’autre pour le moment. Tommy joue au poste de batteur dans un groupe de Country du nom de THE GRAND 95 (avec notre précédent guitariste Michael), et il a aussi enregistré la batterie pour un groupe de Black du coin qui sort son nouvel album cette année. Notre guitariste live, Emil, a un groupe Thrash qui se nomme SWARN et auquel il manque un chanteur principal pour le moment, c’est pourquoi on a pu profiter du luxe d’avoir Emil avec nous ces derniers temps.
MI. Vous avez déjà joué plusieurs concerts. Quels sont tes meilleurs souvenirs ?
Johan. La première fois que j’ai vu quelqu’un chanter sur une de nos chansons fut hallucinante. Je veux dire, ce n’est pas aussi simple de déchiffrer ce que je hurle, et quelqu’un a vraiment pris le temps de le faire ! Réaliser qu’une personne aime suffisamment notre musique pour faire cela, c’était épique !
MI. Quels sont vos projets pour 2012 ? Allez-vous tourner hors de la Suède ?
Johan. Pour les concerts, nous prévoyons de jouer à quelques festivals d’été en Suède, et en dehors si on a l’opportunité. Nous allons également tourner à l’automne 2012, mais nous ne savons pas encore où. Nous essayons aussi d’écrire de nouvelles compos, et de trouver le moyen de faire cela alors que nous vivons dans des villes différentes en ce moment. On s’envoie les fichiers par Internet et essayons de répondre autant que possible aux idées de chacun, mais heureusement nous pourrons compléter quelques morceaux ensemble dans un studio de répétition cet été. Si nous le faisons, nous enregistrerons sûrement juste un EP ou quelque chose pour l’hiver prochain.
MI. La Suède est particulièrement connue pour ses nombreux groupes de Death Mélodique. Comment expliquerais-tu que vingt ans après les premières sorties du genre, c’est toujours l’influence principale de votre pays ? Comment un jeune groupe parvient-il à se démarquer parmi tous les autres suivant la même voie ?
Johan. Je ne sais pas du tout pourquoi les groupes de Death Mélodique continuent de voir le jour en Suède. Je pense qu’une bonne raison pour laquelle nous avons tellement de formations talentueuses est peut-être due à notre sécurité sociale ainsi qu’aux écoles de musique publiques, nous avons beaucoup d’occasions pour nous accomplir et c’est une forte tradition de faire cela. Mais c’est étrange, le marché du Metal en Suède n’est plus aussi gros, et les groupes continuent d’arriver…
MI. Écoutes-tu parfois des artistes non-Metal ?
Johan. Bien sûr, pas autant que par le passé néanmoins, mais il y en a quelques-uns, THE KOOKS et Sia par exemple, et les héros comme Springsteen, Dylan et Cave. Je ne peux pas dire pour les autres membres par contre, mais j’ai entendu qu’Olov aimait vraiment Justin Bieber.
MI. Quels albums de 2012 es-tu pressé d’écouter ?
Johan. J’espère qu’IN MOURNIG va se surpasser, MESHUGGAH et SOILWORK devraient assurer - ils le font toujours, les aperçus de l’album de MURDER THERAPY semblent énormes. Du coin, BORKNAGAR (enfin, presque), NAGLFAR, VINTERSORG, ZONARIA et HELLBOUND devraient également être intéressants, une année intéressante dans le nord de la Suède, c’est le moins que l’on puisse dire ! Un rapide coup d’œil à la liste de 2012 dans le Metal de Wikipedia donne beaucoup d’espoir pour cette année en ce qui concerne les nouveaux albums !
MI. Nous sommes à la fin de cette interview. Merci pour ta disponibilité et ton temps pour répondre à mes questions. J’espère que The Seed Left Behind gagnera la reconnaissance qu’il mérite et plaira aux fans de la scène suédoise comme moi. Si tu as un dernier mot pour les lecteurs français ou une info dont nous n’avons pas parlée, c’est à toi. Metal-Impact vous souhaite une bonne continuation !
Johan. Merci beaucoup ! Nous l’espérons aussi ! J’aimerais prendre cette opportunité pour dire à ceux qui apprécient l’album de nous soutenir en l’achetant, ou bien des fringues, pour que nous puissions payer l’enregistrement d’un autre ! Notre label envoie dans le monde entier ! Faites un tour sur www.discouragedrecords.com pour plus d’infos !
==================== ENGLISH VERSION ====================
Metal-Impact. Hello TERRORTORY! I’m Antoine, for the French webzine Metal-Impact. Could you, first, introduce yourselves and tell us about what lead you into Metal music?
Johan Norström. Hello Antoine, Johan of TERRORTORY here! I’m the bands vocalist, main lyricist and part songwriter. When I was a kid I got involved in the Hardcore scene of the north of Sweden, listening to bands like REFUSED, SHIELD and foremost – PURUSAM. PURUSAM were strongly influenced by Metal and when I heard the ARCH ENEMY album Stigmata I became a sucker for Metal.
MI. "Terrortory", it sounds like a mix of "terror" and "territory". I’ve read somewhere it was just a name you picked up to make fun of the Death Metal scene. What could you tell me more?
Johan. Yes it’s a play with words based on those two words, however “making fun” sounds so harsh! But I guess you could say it just stuck with us. We weren’t as serious from the beginning, and a humorous name worked out just fine, and then – again – it just stuck with us.
MI. You released your debut album at the end of 2011, nearly twelve years after your formation. What does it represent to you?
Johan. Basically it represents a childhood dream, I guess you could say. When we were younger releasing an album seemed like an evidence of success and for me it’s been something I wanted to do since I started learning how to play the guitar.
MI. It seems that signing with Discouraged Records really helped you to finalize this debut album, didn’t it? Why did you choose to work with them?
Johan. Yes their presence has helped us a lot, mostly by giving us a couple of well needed kicks in our butt, we came to a point where we were content with finalizing the album to 95 % and just listening to it ourselves, padding our backs over a job well done. Through mutual contacts I got to know Koffe of Discouraged Records and as soon as I learned he had his own label I just asked if he wanted to release the album, and he immediately started asking us to do and finish stuff, which eventually led to the actual release!
MI. This first album was recording during three years. It’s a bit unconventional if I may say. In which studio did it take place? How did you manage to keep the studio to yourselves for so long?
Johan. We didn’t stay in the studio for all that time - that would have been ridiculously expensive! One of the reasons it took so long was that we moved between studios. We recorded the drums on one location, guitars, bass and vocals on another, orchestral pieces on a third and electronics on a fourth location. And our engineer Henrik Wiklund mixed it at his mixing studio, so that’s five (technically I think he moved twice during the mixing-process – so that makes seven locations!). The logistics didn’t exactly help us getting a good workflow, so the process was broken up to little pieces divided on a stretch of three years.
MI. On the press page, you make an analogy with wine; at which point did this length of time help you maturing your sound?
Johan. It’s all in the details, and that’s definitely something that we’ve grown better at. Maybe the overall sound hasn’t changed a whole lot in the past ten years, but I take pride in the little things, synchronized pinch harmonics, riff variations etcetera. Take “The Soil Turns Red” for an example – it’s the oldest song on the album but I personally don’t think it sounds any less mature than any other song, and as a whole it hasn’t changed much during its ten years of existence. The structure remains intact, so to speak. But since we’ve grown more confident at what we do, I guess we play it with more confidence, and maybe that sums up the term “maturing your sound”?
MI. Were there any parameters that prevented you from finishing the work in a shorter lap of time, or did you decide on your own not to hurry things up?
Johan. Had we been working efficiently we could have been done in a matter of months, I’m sure. But it was a bit hard gathering the forces with everyone working their day jobs, including the engineer, and we got caught in a something of a negative spiral, where no one did anything if no one else would do something.
MI. How did you feel when members were leaving during the process?
Johan. That sucked balls. It was such a disappointment, and to tell you the truth – we almost called it quits there and then. Had we done that, the album would have stayed at 95 % finished and we’d be its only listeners. Luckily our first – and only – choice of drummer said yes without hesitation and brought in tons of excitement and eagerness that was highly contagious! But I can also understand their choice to leave the band at that point, the mixing process felt like trying to get out of quicksand at times…
MI. Between the first day of recording and the last, you had to keep the same sound. Then, did you stick to the first recordings, despite technology running its course, or did you need to record some of the earlier tracks in the last days?
Johan. No, we didn’t re-record anything. We added some vocal punch lines and synths, but didn’t change anything. We didn’t rehearse that much after the recording so I hardly think we could have done a better job at that time!
MI. What could you tell me about the topics you deal with through the lyrics?
Johan. Mostly the lyrics have their starting point in an individual stand point, dealing with the feeling of being left outside and taking battles for yourself, not having anyone to lean to. And from this individuals view the lyrics deal with issues like politics, religion and environmental issues.
MI. Fredrik Aaro painted the landscape that serves as the cover. Why did you choose this kind of artwork, and how does it relate to the album?
Johan. It doesn’t relate directly to the album, but it does relate to the band. We strive to write music that portrays the atmosphere of the north of Sweden. The feeling of being surrounded by miles and miles of forest and hills – on one hand it is beautiful, but on the other it’s quite depressing.
MI. In some of the tracks, you used an EBow to play the guitars which, in my opinion, add a more desolated feeling to the leads. How did you come up with using this device? What do you think it provides to your sound?
Johan. I don’t remember the exact moment of the idea. I do remember it took its sweet time recording it. Or rather playing with it, the recording probably didn’t take that long, but we sat with that thing for hours and hours! But what does it provide to our sound? As you say, it brings a desolate touch to the sound, and it worked out really well at the part where we used it, considering everything else that’s going on around it.
MI. Could you explain how did the songwriting process take place?
Johan. Most of The Seed Left Behind was written in the rehearsal studio. Sure, we brought riffs, ideas and melodies with us, but the band as a whole put everything together. And of course you can always order riffs from Stefan, he’s good to have in the band that way. When we got stuck in a song, and just had a general feeling to guide us we’d describe it to Stefan and say we wanted a riff that portrayed that feeling, and he’d always deliver it.
MI. I really enjoyed listening to The Seed Left Behind. I like this organic sound you get, building great tracks full of atmospheric and fascinating parts blended with bestial ones and some virtuosity on top of that. What would be the track you are proudest of?
Johan. It’s so difficult to pick one. I like the title track, because I think it showcases the band most efficiently. I’m also very proud of “Saviour” because I wrote that myself and we didn’t really think much of it until it was fully recorded and mixed, since we hadn’t really nailed it while rehearsing. But damn, it turned out great! I’m also extremely proud that “The Soil Turns Red” managed to stay with the band from the start – the main riff was one of the first riffs I wrote for TERRORTORY actually. Written back in the end of ’99, believe it or not..!
MI. How has the reception for The Seed Left Behind been so far?
Johan. It’s been great! We’re really pleased to see that so many have taken an interest in our music! I must admit – I was a bit scared we’d be dismissed as copies, since that’s been the general feeling from our earlier recordings. But I guess the essence of what we want to do became clearer with the album!
MI. Have you any side projects besides TERRORTORY you’d mind talking about?
Johan. I play guitars and perform vocals in a band called STARSHIP MONOLIT, that’s more Rock'n'Roll oriented but with a touch of Death Metal. Stefan isn’t involved with anything but a cover band right now as far as I know, but he has his solo project DECEMBER CHILD that might be sleeping but probably never will be discarded, that’s more of a Symphonic Black Metal project. I guess NIGHTSCAPE (Power Metal) also has the potential of releasing something again, you never know! Olov is, as far as I know, not involved with anything else at the moment. Tommy plays the drums for a Country band called THE GRAND 95 (alongside our previous guitar player Michael), and he also recorded the drums for a local Black Metal band who’s releasing a new album this year. Our live guitarist Emil has a Thrash band called SWARN that’s currently missing a lead singer, that’s why we get to enjoy the luxury of having Emil around.
MI. You already performed several shows. What are your best memories from them?
Johan. The first time I saw someone sing along to one of our songs was mind blowing. I mean, it ain’t that easy figuring out what the hell I’m screaming, and someone actually took the time to do it! Realizing that somebody actually likes our music enough to do such a thing, that was epic!
MI. What are your plans for 2012? Will you tour outside of Sweden?
Johan. Concert-wise, our plans for 2012 are to play some summer festivals in Sweden, and outside of Sweden if we get the chance. We are also going to tour in the fall of 2012, where that might be we don’t know as of yet. We’re also trying to write new material, and trying to find ways to do that even though we live in four different cities for now. We’re sending files to each other through the Internet, and trying to respond as much as possible to each other’s ideas, but hopefully we’ll get to complete a couple of songs together in a rehearsal studio this summer. If we do, we might just record an EP or something to come in winter.
MI. Sweden is relatively known for its large amount of Melodic Death Metal bands. How would you explain that twenty years after the first releases of the genre, it still is the main influence from your country? How does a young band manage to stand up among all the others following a similar path?
Johan. I have no idea why Melodic Death Metal bands keep popping up in Sweden. I think that a big reason we have so many talented bands might be our welfare system as well as public music schools, we have such great opportunities to fulfill ourselves and a strong tradition in doing just that. But it’s weird, the market for Metal in Sweden isn’t that big anymore, and still the bands keep comin’…
MI. Are there any non-Metal artists who find their way through your ears sometimes?
Johan. Sure I do, not as much as I used to though, but there are some, THE KOOKS and Sia for example and heroes like Springsteen, Dylan and Cave of course. Can’t speak for the other band members though, but I’ve heard Olov really likes Justin Bieber.
MI. Which are the albums of 2012 you are eager to listen to?
Johan. I hope IN MOURNING surpasses themselves, MESHUGGAH and SOILWORKshould deliver – they always do, the MURDER THERAPY album preview seems insane as well. Locals BORKNAGAR (well, almost), NAGLFAR, VINTERSORG, ZONARIA and HELLBOUND should be interesting as well, an interesting year in the north of Sweden to say the least! A brief look at Wikipedia’s list of 2012 in Heavy Metal music gives a whole lot of hope to 2012 when it comes to new albums!
MI. We have reached the end of this interview. Thank you for your availability and your time answering my questions. I hope The Seed Left Behind will get the recognition it deserves and please fans of the Swedish scene like me. If you have any last word for the French readers or information we didn’t talk about, it’s up to you. All the best from Metal-Impact!
Johan. Thanks a lot! We do to! I’d like to take the opportunity to call on everyone who appreciates the album to support us by ordering it or some merch so we can afford recording another one! Our record company ships worldwide! Check out www.discouragedrecords.com for more info!
Ajouté : Mercredi 21 Mars 2012 Intervieweur : CyberIF. Lien en relation: Terrortory Website Hits: 14853
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