GANG (FRA) - V (2010)
Label : Emanes Metal Records
Sortie du Scud : février 2010
Pays : France
Genre : Heavy Thrash Metal
Type : Album
Playtime : 10 Titres - 39 Mins
Attention à la prononciation, dites bien GANG, pas de méprise avec GANTZ, ni gag, veiller à l’orthographe, oui gag car nombreux sont ceux qui pensaient que le combo avait splitté peu de temps après la sortie de Dead or Live, il y a 4 ans. On en déduisait pendant cette période de silence que c’était plutôt dead que live… GANG est bien vivant et nous revient, pour fêter son vingtième anniversaire, avec un album intitulé sobrement V, qui est le cinquième opus du groupe. Sylvain Cotté veille au grain.
Sur une première écoute, l’impression est bonne, étant à titre personnel attiré par ce courant Heavy Thrash avec quelques lignes mélodieuses.
Le tout sonne toujours 80’s avec les influences Thrash de l’Area Bay, ou germaniques. Du côté français, il faut aller chercher du côté de VULCAIN, KILLER, SATAN JOKERS et BLASPHEME.
Même la pochette fait tout pour passer inaperçue, très old school elle aussi, une impression de vu, et revu. A fouiller à genoux dans les bacs de cd d’occasion, du côté de Saint-Michel, j’aurais zappé cet album, ce n’est pas de ma faute, monsieur !
Si on déroule le menu, nous sommes accueillis par une musique lugubre de morts-vivants, que je prends pour un clin d’œil à ANGE « Le Cimetière Des Arlequins », ou pour une bande-son fictive de la pochette triptyque de l’album Folktergeist de MÄGO DE OZ, pour le fun.
Une fois que vous aurez poussé la grille rouillée du cimetière, après moult grincements, vous tomberez nez à nez avec le titre « Never Enough », on prend vite de la vitesse, bien Heavy, avec un riff entêtant, et une efficacité évidente du tandem guitares avec Steve et Biggy.
« Believer/Betrayer » démarre avec une intro Heavy old school, sur laquelle la voix monte dans un registre plus aigu, avec un gros son en toile de fond, et une rythmique bien présente pour compléter le tableau avec un break sur lequel repartent les guitares…
Chanté en français, le titre « Sacrifice » n’est pas un cover de MÖTORHEAD, mais un texte qui évoque la seconde guerre mondiale, la résistance, les soli s’enchaînent alors que Bill, au chant, nous demande de nous libérer de nos chaînes. C’est un morceau de plus de six minutes, quand même, le temps de remettre la main sur la clé du cadenas.
« Kill Me » est un morceau de toute beauté, avec un mid tempo qui fait son effet, malgré l’accent français particulièrement audible sur ce titre. Eh ! oui, c’est moi qui dis ça.
Après « Into The Silence Of The Sea » qui est plus dispensable, vous trouverez plus de singularité sur « Skull’s Out Of The Sea » avec sa longue intro de guitare plaintive et une section rythmique pesante assurée par Philty et Chiof. Un break, et tout repart. Les backing voices donnent de la puissance au chant.
Si vous voulez du speed, branchez-vous sur « Overdose » et sur la bonne radio car vous trouverez dans ce titre toute une illustration sonore provenant de jeux télévisés, de programmes radiophoniques et de conversations téléphoniques. Sur ce titre, l’oreille est perturbée par ce fond sonore de trois minutes qui distrait notre attention, cherchant à identifier Julien Lepers, et en sortant n’oubliez pas de tirer la chasse, une belle métaphore pour dire que tout cela, c’est bien de la merde.
GAMMA RAY a son « To The Metal », les voisins picards, ARES, ont leur « About Metal », GANG a son « Heavy Metal Fever », morceau fédérateur par excellence, en concert, ça va chauffer au niveau du pit, avec reprise en chœur par les aficionados.
Alors que beaucoup de groupes se focalisent sur des arrangements accrocheurs en début de tout nouvel opus, avec des riffs en intro de chaque morceau pour fidéliser le client, comme si vous aviez la carte du magasin, GANG soigne aussi sa sortie, et ce n’est pas la petite ballade finale d’à peine une minute qui me démentira, avec au chant, une interprétation plus intimiste qui s’égrène sur quelques notes de piano. Nous avons ainsi la possibilité de commencer par la fin. Oserais-je dire que GANG est pionnier du courant Palindrome Metal ? Je pense que si GANG demeure un groupe underground, c’est que personne ne connaît ce genre, l’étiquette n’existe pas encore dans le prêt-à-porter.
En résumé, GANG, vingt ans de carrière, cinquième album, va ravir les quadras et quinquas nostalgiques. La sortie de cet opus ne drainera pas facilement le jeune public, pas sensible à ce type de production, préférant par exemple un BLACKRAIN plus marketé, et plus visuel.
Underground quand tu nous tiens! Mais l’underground dans le 51, on sait ce que c’est aussi… des kilomètres de galeries crayeuses remplies de bouteilles de champagne, un monde souterrain où l’on bulle à son aise… on les comprend bien nos pétillants gaillards. Après les champenoises livrées ces deux dernières décennies, GANG a sorti son jéroboam, le n° 5, pas celui de Coco Chanel.
V, un agréable moment avec une musique qui a fait ses preuves, et dans laquelle GANG sait distiller quelques petites fantaisies.
Ajouté : Mardi 22 Mars 2011 Chroniqueur : Le Patriarche Score : Lien en relation: Gang Website Hits: 10512
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