Vous croyez avoir déjà tout entendu ? Vous pensez qu’Angela Gossow est la plus talentueuse vocaliste de Death Metal ? Vous êtes intimement convaincu qu’il n’y a pas plus brutal que KITTIE en matière de girls-band ? En bref, le Metal extrême au féminin n’a plus de secrets pour vous ? Attendez un peu de découvrir PUTREFIED BEAUTY. Si comme moi vous adorez ce genre de challenges, vous resterez sur le cul devant la prestation haute en couleurs de nos quatre italiennes aux minois à vous filer la gaule du siècle. Car en plus d’être de mignonnes demoiselles, les romaines émasculent avec brio tous les clichés machistes et misogynes que véhicule parfois le Brutal Death. Franchement dit, à l’écoute de cette démo sobrement appelée Promo 2010, vous aurez la nette impression de revisiter vos classiques, le tout avec un délicat arrière gout de mozzarella.

J’étais le premier sceptique au moment de m’enfiler cette rondelle. Pourquoi ? Parce que contrairement à la majorité d’entre vous, je n’aime ni ARCH ENEMY, ni KITTIE, ni BENEDICTUM, ni IN THIS MOMENT, ni les autres (par contre, j’aime bien WALLS OF JERICHO). Je trouve en toute honnêteté que certaines dont je tairais le nom n’ont pas un quart du mérite que leur offre généreusement la foule bien-pensante. Au même titre que certains mâles, quelques unes sont nées avec une cuillère en argent dans la bouche (ce qui leur pose des problèmes d’élocution). Et si je ne suis pas là pour faire le procès du Metal au féminin contre le Metal au masculin, qui nous offre aussi de charmants compromis comme CRUCIFIED BARBARA ou WITHIN TEMPTATION, je vais tout simplement faire louange à PUTREFIED BEAUTY qui, par on ne sait quel miracle, vous scalpe le ciboulot. Le vrai mérite ici, c’est d’être un groupe de quatre nanas et de faire aussi bien que les meilleures formations de Brutal Death, essentiellement composées d’hommes. Rien ne manque à leur recette ; bestialité, groove, blast-beats, solos, feeling d’enfer et production old-school mais dévastatrice, tout y est. Je ne saurais que trop vous conseiller de vous rendre illico presto sur leur MySpace pour faire l’expérience car elle en vaut le détour, avec une préférence pour « Ianua Diaboli ». Mais la grande question qui s’impose à chacun d’entre nous c’est « qu’en est-il des vocaux ? ». Car qui dit Brutal Death dit grunts cadavériques ou growls d’outre-tombe. A ce petit jeu, Rosy nous démontre par A + B qu’elle possède une des plus belles gorge profonde jamais entendue. Si son timbre trahit parfois légèrement sa sexualité, la prestance qu’elle donne à son chant nous fait vite pénétrer dans l’univers sombre et torturé des compos. Je vous le répète une fois encore, rien ne vaut l’engouement et la vitalité de ces demoiselles aux sens musicaux aiguisés. CANNIBAL CORPSE peut aller se rhabiller. Je préfère cent fois la vista et le cul(ot) de la blondinette assise derrière les futs aux sempiternelles jérémiades séniles de Paul Mazurkiewicz. Certains diront que c’est mon entrejambe qui parle. Pas faux. Mais ce sont avant tout mes oreilles qui, indépendamment de tout désir sexuel, ont provoqué l’afflux sanguin dans mon membre.

Sans parler de mes relations privilégiées avec les italiennes en général, j’ai eu le plaisir de découvrir que mon addiction à PUTREFIED BEAUTY n’est pas qu’une coïncidence due à leur nationalité ou a d’autres motifs pervertis. J’y vois plutôt une accumulation de circonstances, guidées par un talent musical hors-normes, qui me contraint à tomber sous le charme de nos amies romaines. Je serais d’ailleurs ravi de leur infliger un sévère châtiment corporel si elles ne prennent pas la peine de livrer un full-lenght incessamment sous peu. Mais qui sait, si Glen Benton portait des strings plutôt que des cicatrices symétriques sur le front, peut-être serais-je aussi tombé amoureux de DEICIDE… ?