THE EYES OF A TRAITOR (uk) - Breathless (2010)
Label : Listenable Records
Sortie du Scud : 12 juillet 2010
Pays : Royaume-Uni
Genre : Deathcore
Type : Album
Playtime : 10 Titres - 36 Mins
« Le Péril Jeune », ça vous rappelle quelque chose ? Un film, probablement. Mais surtout une comparaison utilisée en cette froide matinée du 26 janvier 2009 pour faire l’éloge d’A Clear Perception, premier album d’une bande de rosbifs nommée THE EYES OF A TRAITOR. Un nom à rallonge qui en dit long sur les intentions d’un groupe dont l’origine et la démarche rappellent d’un peu trop près les méfaits actuels des très décriés BRING ME THE HORIZON. Pourtant, quoiqu’on en dise, ces deux formations sont très différentes d’un point de vue musical, même si elles évoluent dans un registre sensiblement similaire, je vous l’accorde. Aussi faut-il avoir l’oreille habituée pour saisir des nuances stylistiques qui me sont apparues comme flagrantes. J’aurais également aimé pouvoir faire un rapprochement entre ce Breathless et son prédécesseur, mais les anglais ne m’en donneront pas l’occasion.
De prime abord, et après une première écoute distraite, THE EYES OF A TRAITOR a perdu le feeling et le freestyle qui avait fait mouche sur A Clear Perception. J’y avais tant apprécié le manque de structures, l’absence d’organisation et le défaut de construction qu’à entendre une piste aseptisée comme « The Birth » en ouverture… ROGNTUDJUU ! J’en perds mon latin. Metalcore ? Deathcore ? Death mélodique ? Après la deuxième audition… un peu de tout ça au final. Le chant clair et planant a quasi-intégralement disparu au profit de ces vocaux gueulés et re-gueulés qu’on nous rabâche sans arrêt un peu partout et à toutes les sauces. A ce sujet, Jack Delany apparaît vraiment comme « Breathless ». L’ami peine tellement à finir ses couplets qu’un petit stage de « Do Ré Mi Fa Sol La Siiiiiiii » à l’institut Armande Altaï ne pourra pas lui faire de mal. Ses petits copains, pour leur part, n’auront pas à réétudier le solfège. La maitrise technique est bel et bien présente, même si les musiciens semblent se contenter du strict minimum. THE EYES OF A TRAITOR a gagné en maturité et en précision mais perdu en groove et inspiration. Pas sûr que les mecs sortent gagnant de ce transfert de qualités. La violence du Deathcore (« Talk Of The Town ») est combinée à d’innombrables éléments mélodiques qui embellissent à minima le tout. La production est bien léchée, juste ce qu’il faut pour ne pas tomber dans la luxure et le confort des gros studios. Quelques mélodies nous restent en tête, c’est le cas de « The Real You » qui propose une alternative intéressante à ses congénères si conventionnels. La déception est grandissante et jusqu’à la dernière minute, j’aurais espéré une composition du niveau de « Chorus », subtile et délicate qui aurait rehaussé un tant soit peu le niveau. Au lieu de ça, on se quitte fâché avec un « Grounded » sans aucune finesse et des intonations claires foirées.
Il m’apparaît inutile d’en dire plus au sujet de Breathless, tant le constat est amer ; THE EYES OF A TRAITOR est rentré dans le rang au moment où il aurait fallu définitivement en sortir. Un choix de carrière qui s’avère aussi contestable que regrettable et qui ne m’incite pas réellement à continuer de suivre l’actualité du groupe comme je le faisais auparavant. Klapisch, lui, aura eu le mérite de réaliser plus d’un chef d’œuvre dans sa carrière.
Ajouté : Vendredi 11 Février 2011 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: The Eyes Of A Traitor Website Hits: 8918
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