TESS (FRA) - Les Autres (2010)
Label : Send The Wood Music
Sortie du Scud : 16 avril 2010
Pays : France
Genre : Screamo
Type : Album
Playtime : 12 Titres - 55 Mins
Avec une pochette d’album qui ferait presque publicité pour une lotion anti poux / lentes et des coupes de cheveux bien grasses, propices au développement de ces derniers, les messins de TESS s’orientent d’ors et déjà sur un terrain maintes et maintes fois labouré, celui du Screamo à mèches. C’est pourtant également vrai qu’en France, les représentants du mouvement se font plutôt rares et discrets. Et à l’écoute du second album du quintet français, c’est peut-être pas plus mal. Les Autres faisait néanmoins partie de ces disques qu’on commande au boss, qu’on reçoit chez soi et qu’on se fait une joie d’écouter et de décortiquer pour une seule et bonne raison : on aime le style, on aime le look, on aime le culot, en bref, on n’est pas de ceux qui crachent au visage du Screamo / Hardcore & Co parce qu’on ressent parfois le besoin de s’en faire une injection. C’est mon cas et TESS fut pendant un moment, mon envie inavouable d’héroïne.
Mais passées les 55 minutes qui composent cet enregistrement, je suis vite tombé dans un bad trip, frôlant même l’AVC. Je vais être franc, je trouve ça extrêmement mauvais. Pourtant, j’en ai bouffé dans ma jeune vie, du Screamo. Plus que d’aucuns ne veulent bien le croire. Celui-ci manque clairement de maturité et d’impact. Sans vouloir remettre en cause le cœur que TESS a mis à l’ouvrage, il l’a néanmoins fait de manière très brouillonne. Et si des sentiments se sont dégagés de cet opus, c’est seulement l’une ou l’autre envie d’arrêter rapidement. Musicalement, les messins ont quelques idées. « Le Tableau Des Cauchemars » entre assez vite dans la danse et possède ce petit truc qu’on aurait aimé retrouvé sur toutes les pistes. Refrain sympa mais surtout, breakdowns sacrément bien foutus avant de retrouver cette ritournelle hypnotique un peu gâché par la batterie qui martèle trop souvent ses cymbales. Dans un autre esprit, « Erreur Système » (oui, ce sont aussi des geeks) et sa rythmique très martiale fait bonne figure aux côtés de la planante et pas désagréable « Ruine ». En ce qui concerne le reste, qui représente quand même environ 80% de la playtime (!), on à l’impression de perdre son temps avec cinq têtes brûlées qui n’ont pas d’autres objectifs que de vous envoyer dans la tronche un Hardcore franchouillard comme pas possible et carrément mal calculé. La production limpide ne rattrapera en rien l’inexpérience des mecs qui n’ont visiblement, aucun sens aiguisé de ce que j’appelle la musicalité. Ce Screamo, on l’a écouté et réécouté des milliers de fois. C’est un truc à vous dégouter du style, qui pourtant mérite une certaine reconnaissance. Puis ce chant… J’avais pensé m’abstenir à ce sujet mais mon devoir d’information est plus fort. De une, il est en français. Les textes sont à pleurer de rire et illustrent parfaitement la crise d’ado pré pubère typique. C’est pourtant une période pas très éloignée pour moi, et je n’ai jamais, mais alors jamais, tenu un discours aussi puéril, même dans mes besoins de solitude les plus profonds. Mal-être, angoisses, envies de meurtres, déception amoureuse, suicide, on se demande comment le parolier peut avoir une vie aussi merdique… De deux, c’est techniquement faible. Très faible. Sans faire d’humour, l’ami Tibo possède un timbre d’ado en mue. Les seuls passages qui ne donnent pas envie de lui trancher la langue et de lui crever les yeux (comme il le demande lui-même dans le titre « Dans Ma Boite »), c’est quand il élargit son larynx pour pondre quelques growls bien sentis. La présence de Jay Berast (HEWITT) sur « Onze + Deux » ou de Flavien Cheminant (VERACRUZ) sur « Pantin » n’ont aucune incidence sur le verdict final, tant leurs apparitions passent inaperçues. Ils forment simplement une belle brochette de crieurs dont le talent tarde à émerger.
« Que de fausses notes et d’imprécisions » (TESS – Le Nombre d’Or).
Je vais avoir du mal à être plus clair, mis à part quelques fulgurances plus ou moins inspirées, Les Autres est un achat purement et simplement dispensable. Le nom du CD fait d’ailleurs injure au chef d’œuvre d’Amenabar, mais ça, c’est une autre histoire. Mais fallait-il sincèrement attendre quelque chose d’un groupe sponsorisé par une marque de jeans ? Comme quoi, les apparences sont trompeuses et le Screamo à la française à encore pas mal de progrès à faire. A vouloir être l’étendard d’un mouvement, on devient également une cible de choix en cas de faux pas. POOL !
« Explose moi la tempe, caresse la détente et appuie » (TESS - Pantin).
Ajouté : Jeudi 23 Décembre 2010 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Tess Website Hits: 13489
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