On croyait que cette fois c’était la bonne. On croyait que SODOM avait finalement trouvé l’équilibre tant recherché. En effet, avec l’arrivée de Bernemann aux guitares et de Bobby Schottkowski à la batterie, on croyait que c’était la fin des tourments pour trouver un line-up stable. Ce fut le cas. Hélas, quand SODOM ne change pas de musicien, il change de label ! Pour la première fois de son histoire, le groupe allemand quitte son fidèle Steamhammer pour G.U.N Records. Et en plus de ça, leur mission devient sacrément corsée puisque le plus que médiocre Masquerade In Blood commence à inquiéter tout le petit monde du Thrash qui n’a aucune envie de voir l’un de ses plus dignes représentant s’éteindre à petit feu. ‘Til Death Do Us Unite qui reprend la formule consacrée qu’on entend généralement dans les églises intervient deux ans après son prédécesseur.
Visiblement, ces deux années n’ont pas été de trop puisque le trio revient en bonne forme. Parler d’un come-back triomphal serait exagéré tant les morceaux présents ici n’ont rien de bien surprenant, mais en tout cas, SODOM revient à un Thrash Metal beaucoup plus pur et moins embourbé dans des formules complexes. Un Thrash sans prises de tête. On oublie le Punk, le Death, le Heavy et on se concentre sur l’essentiel. Pour marquer cette sortie, les teutons ont d’ailleurs décidé de tomber dans la provocation avec un artwork plein de bon goût. Voilà qui est dit ! Musicalement aussi, quelle bonne surprise ! Pas de quoi sauter au plafond mais avec « Frozen Angels », on retourne un peu au SODOM période Agent Orange : des arpèges de guitare ciselés, une cadence effrénée, des solos sympathiques et surtout, la sensation de bonheur qui nous envahit avec douceur, la même qu’on avait coutume de ressentir aux premiers enregistrements. Une époque lointaine que les compères s’efforcent de faire revivre. Sur cet album, on retrouve des morceaux beaucoup plus légers, comme la déclaration d’amour à « Gisela » en allemand dans la veine d’un « Ausgebombt », la rocambolesque « Polytoxicomaniac » ou l’enjouée « Hey, Hey, Hey, Rock n’ Roll Star », des morceaux en mid-tempo pour faire retomber la pression (« That’s What An Unknown Killer Diarized » ; « ‘Til Death Do Us Unite ») et une reprise de SIMON & GARFUNKEL (« Hazy Shade Of Winter »). La production est excellente, on se rapproche aussi grandement du SODOM du nouveau millénaire, notamment dans les vocaux d’Angelripper qui prennent grâce la qualité audio, une belle cure de jouvence en devenant plus accrocheurs et dynamiques. Dans son ensemble, ‘Til Death Do Us Unite opère une belle remontée dans l’estime de chacun. Pourtant doté d’une cover sombre et cynique, l’album est bien plus accueillant qu’il en a l’air.
Je suis néanmoins tiraillé entre une sensation de soulagement et de nécessité. Revenir sur le devant de la scène après le décevant Masquerade In Blood relevait presque de la logique pour des gars qui ont un talent pareil. Je ne puis vous cacher également que le spectre d’un nouveau raté aurait précipité leur chute. Grâce à SODOM (Dieu ?), il n’en est rien. ‘Til Death Do Us Unite trouvera sans problèmes sa place parmi les tous meilleurs enregistrements du trio. Le challenge était de taille !

Discographie Complète de SODOM :
In The Sign Of Evil (Mini Album - 1984), Obsessed By Cruelty (Album - 1987), Persecution Mania (Album - 1987), Agent Orange (Album - 1989), Better Off Dead (Album - 1990), Tapping The Vein (Album - 1992), Get What You Deserve (Album - 1994), Masquerade In Blood (Album - 1995), 'Til Death Do Us Unite (Album - 1997), Code Red (Album - 1999), M-16 (Album - 2001), Sodom (Album - 2006), The Final Sign Of Evil (Album - 2007), In War And Pieces (Album - 2010), Epitome Of Torture (2013)