Mark Boals (Yngwie Malmsteen's Rising Force) a réuni auprès de lui la crème des musiciens : Vitalij Kuprij aux claviers, et la base de travail de Steve Vai, c'est à dire Virgil Donati à la batterie et Tony MacAlpine lui-même à la guitare, Philip Bynoe venant compléter la formation en tenant la basse. Alléchant, non ?
Le niveau technique des musiciens est proprement impressionnant et l'on a tout moment le sentiment que chaque note est maîtrisée avec une perfection d'horloge suisse. Le groupe s'est défoulé, cela s'entend tout au long de l'écoute de cet album. A noter que les solos de MacAlpine sont de toute beauté (ils figurent sans doute parmi les plus convaincants du guitariste). Kuprij ne décevra pas ses fans en étant fidèle à son style. La polyvalence de la voix de Mark Boals lui permet quant à lui de survoler chaque titre avec beaucoup d'aisance. Oui, mais…
Mais la question de l'orientation musicale n'a pas été réglée. On part un peu dans tous les sens : tantôt Progressif "System Utopia", "Dream Tower", "The Pharao's Curse", "Ghost Of America", "Invisible Man"), tantôt Heavy ("Refuge Of The Free", "Undone"), tantôt mélodique ("Blue Sky", "Make Believe"), tantôt néo-classique ("Until The End Of Time" très pompée sur Malmsteen), en passant par la commerciale "My Deja-vu" qui pourrait aussi être un single du maître suédois tant elle lui emprunte ! Qu'ils aient souhaité inclure la globalité de leurs influences n'est pas condamnable car c'est un choix respectable qui a débouché sur de très bons albums, le problème est que la mayonnaise ne prend pas ! Nous sommes ballottés d'un style à l'autre sans que l'on perçoive réellement une quelconque émotion. Le seul plaisir est de profiter de la qualité de l'interprétation. C'est déjà pas mal, mais est-ce vraiment suffisant ?