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OMEGA LITHIUM (hr) - Dreams In Formaline (2009)






Label : Drakkar Records
Sortie du Scud : 18 Septembre 2009
Pays : Croatie
Genre : Metal Gothique Industriel
Type : Album
Playtime : 11 Titres - 39 Mins





Il existe encore des groupes, comme ça, qui arrivent à déjouer la saisie semi-automatique de toute ma base de données d’archives musicales Metal sur un seul et unique champ de renseignement : celui du pays. C’est le cas d’OMEGA LITHIUM, fraîchement fondé en 2007, et débarquant, sous la houlette de Drakkar Records, directement de Croatie. Vous avez bien lu, la Croatie, un pays qui ne compte même pas deux cents formations actives au moment où je vous parle, dont seulement une soixantaine ayant passé le stade du premier opus, et aucune de reconnue mondialement. Autant dire que le jeune quartette que je m’apprête à chroniquer semble consacré d’avance à dominer la scène de son pays.
Avec une pochette dérangeante signée du talentueux, mais non pas moins torturé, Seth Siro Anton et un univers visuel et conceptuel déjà bien prononcé, autant dans les clips vidéos que sur les photos promotionnelles, OMEGA LITHIUM laisse pressentir une personnalité propre et engagée, bien différente d’autres groupes récents peinant à trouver leur voie, même après deux albums. Un univers noir, résolument gothique, qui correspond à leur musique mais agrémenté d’une once de teintes bleues électriques pour dépeindre le côté industriel accrocheur qui se démarque du fond sonore. Jamais un groupe n’a été aussi bien en harmonie avec son image.
Et les Croates se doivent de se démarquer dès leur premier album s’ils ne veulent pas être catalogués comme un énième groupe à chanteuse de plus. En effet, c’est Mya Mortenssen, tout juste âgée de 19 ans, qui prend place derrière le micro. Elle pose principalement, sur les compositions, un chant mélodieux calme et envoûtant parfaitement maîtrisé pour transmettre les émotions ou qui, au contraire, peut se vouloir plus froid et déshumanisé, accentuant la dimension cybernétique. Toutefois, quand il s’agit d’assurer des passages plus énervés, la jeune femme manque d’énergie et se contente de rester dans les mêmes tonalités phoniques. Peut-être est-ce une des raisons pour laquelle de nombreux lyrismes, ainsi que quelques chœurs, ont été rajoutés dans le fond sonore des morceaux. On note également plusieurs utilisations de voix trafiquées et passées sous effets qui renforcent l’aspect industriel des compositions, à l’instar du titre éponyme de l’album. Puis, sur quelques morceaux, la jeune femme est accompagnée par le guitariste Malice qui alterne entre une voix claire (« Nebula »), un chant rocailleux (« Angel’s Holocaust »), de simples overdubs sur les refrains (« Point Blank »), et des vocaux plus proches du growl lors de l’échange classique avec le chant féminin délicat, prenant ici place sur l’antienne de « My Haunted Self » qui crée une atmosphère séduisante, accentuée par les nappes mélancoliques du synthé.
Des claviers qui se montrent omniprésents. Beats et boucles Electro entraînants, samples industriels, nappes ambiantes, bidouillages électroniques, orchestrations et notes pianotées sont répandus sur l’ensemble des onze titres de l’album. Car les morceaux sont courts et réalisés pour plaire directement, et non se perdre en des structures complexes et savantes. Et pour cela, les claviers jouent parfaitement leur rôle, toujours gardant un soupçon de mélodie et grandement prononcés lors des passages calmes, pour permettre à la section rythmique de gagner en efficacité, ou au chant d’accrocher davantage et donner des refrains extrêmement réussis, dans la veine de « Hollow March ». Ainsi, les breaks sont quasiment tous composés de beats et effets électroniques, comme sur « Infest », ou de nappes de synthé, à l’exemple de « Stigmata ».
Malheureusement, les intros Electro des morceaux ont beau être intéressantes, il n’y a pas réellement de parties marquantes au sein des compositions, à cause du manque de variation vocale et de l’instrumentation qui finit par se répéter. Il faut dire que le chant est trop en avant dans le mix et réduit, de ce fait, l’intérêt de la section rythmique qui se contente d’apporter la puissance commune à ce type de groupes, mais possède tout de même une bonne part d’agressivité lorsqu’elle est seule, malgré le son brouillon dont dispose la guitare. On peut, d’ailleurs, établir une analogie avec la basse qui se retrouve souvent éclipsée à cause des différentes lignes musicales. En outre, dû au mid-tempo, plusieurs compositions paraissent longues et fades (« Andromeda », « Nebula ») et d’autres montent en intensité pour ensuite revenir au calme plat (« Factor: Misery »). C’est pourquoi l’album accuse quelques longueurs sur une bonne moitié d’album.
Au final, OMEGA LITHIUM dispose d’idées attrayantes, mais qui peinent souvent à se concrétiser. Le mélange des influences gothiques et d’apports industriels résulte, néanmoins, en de savoureuses atmosphères toujours bordées d’une fraîcheur moderne distillant de vives couleurs dans la mélancolie des compositions. Il est sûr qu’avec un album comme Dreams In Formaline, même s’il est loin de marquer tous les esprits, le groupe n’aura aucune peine à se faire remarquer et s’émanciper du public croate. Maintenant, pour parvenir à accomplir un tour de force parmi la scène internationale, les membres devront sans doute proposer davantage de compositions réfléchies et repenser l’agencement et l’intensité des instruments et du chant.



Ajouté :  Lundi 26 Juillet 2010
Chroniqueur :  CyberIF.
Score :
Lien en relation:  Omega Lithium Website
Hits: 9376
  
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