WHEN REASONS COLLAPSE (FRA) - Cristina (Déc-2011)
Dans le petit monde select du Metalcore parisien, nombreuses sont les formations à émerger. Il y en a une qui a tout particulièrement retenu notre attention ; WHEN REASONS COLLAPSE. A gros coups de riffs casse-gueules et de lignes mélodiques, les essonniens (qui cherchent activement un nouveau batteur) viennent de faire forte impression avec la sortie de leur deuxième EP, Full Of Lies, un dédale périlleux qui vous entraîne dans les entrailles du Metalcore / Deathcore à la française. Alors on ne pouvait pas manquer l’occasion de poser quelques questions au groupe et c’est la ravissante Cristina qui nous a honoré de ses réponses. Entretien.
Line-up : Cristina (chant), Thierry (guitare), Julien (guitare), Hugo (basse)
Discographie : Tale Of Crime (EP – 2010), Full Of Lies (EP – 2011)
Metal-Impact. Salut Cristina, je suis Stef pour Metal-Impact. Votre second EP est sorti tout récemment, comment se sent le groupe vis-à-vis de cela ?
Cristina. Salut Stef. Full Of Lies est notre second EP, sorti le 10 octobre 2011. Nous avons tous bossé comme des malades pour cet EP alors nous avons été très enthousiastes mais un peu stressés à la sortie, on appréhendait les chroniques, les critiques, et surtout les concerts pour promouvoir ce CD.
MI. Peux-tu brièvement présenter WHEN REASONS COLLAPSE à nos lecteurs ?
Cristina. WHEN REASONS COLLAPSE est un groupe de Metalcore / Deathcore mélodique formé en 2008 par Thierry (guitare) rejoint par Cristina (chant) puis plus tard par Hugo (basse), Julien (guitare) et récemment Fred (batterie).
MI. La particularité de votre groupe est donc d’avoir une frontwoman au micro. Quel genre de réactions suscite ce détail ?
Cristina. On nous dit souvent que c'est impressionnant, mais si on ne vient pas nous voir en live, on ne se rend pas forcément compte qu'il s'agit d'une fille au chant. Pour nous, c'est un petit détail qui n'est pas vraiment d'une grande importance, tous les membres sont logés à la même enseigne. C'est vrai que ce n'est pas courant, mais c'est un feeling musical entre nous. Le fait que je sois une fille n'entre pas du tout en jeu.
MI. As-tu eu besoin de jouer des coudes dans le passé pour te faire entendre dans un univers encore très masculin ? Comment t’es venue l’idée d’être chanteuse ?
Cristina. J'ai eu beaucoup de mal par le passé à ce que l'on me prenne au sérieux en tant que musicien. On m'a refusé plusieurs auditions quand j'étais à la recherche d'un groupe sous prétexte que je suis une fille et les métalleux ont tendance à croire que les filles sont des freins à la musique, qu'elles sont là pour accompagner les musiciens et non pas jouer dans la même équipe qu'eux. Aujourd'hui c'est un peu mieux car j'ai pu montrer que j'étais capable d'enregistrer ma voix pour des EP, de faire des scènes, d'avoir ma propre identité musicale, mes goûts, etc… Mais ce n'est toujours pas gagné à ce niveau, beaucoup pensent que c'est une aubaine, mais ce n'est pas du tout le cas. Je sais que les gens continueront à avoir des idées fausses, je dois constamment prouver que je suis l'égale des autres, c'est parfois amusant, parfois fatiguant. Je suis tombée dans ce milieu parce que j'avais une bande d'amis musiciens, j'étais vraiment frustrée de ne pas partager l'intégralité de leur univers parce que j'avais toujours eu envie de faire de la musique. J'avais du mal à rester concentrée assez longtemps pour l'apprentissage d'un instrument, il me restait le chant.
MI. Venons-en à Full Of Lies. Etes-vous satisfaits du travail accompli et quels sont les premiers retours, de la presse spécialisée, de vos fans, sur cette sortie ?
Cristina. Etant donné le temps qu'on a pris pour les enregistrements, le fait que le taf ait été long (8 mois) et difficile, que l'on ait changé 2 fois de batteur entre les 2 EP, que l'on a réenregistré plusieurs fois, nous sommes assez satisfaits et soulagés. Les premiers retours sont globalement très positifs, et ça nous fait vraiment plaisir. On se dit que l'on n’a pas bossé pour rien. Les chroniques sont bonnes, les gens ont remarqué nos efforts et on l'air d'apprécier la voie que nous prenons.
MI. Quelle est la principale évolution par rapport à votre premier EP ?
Cristina. La principale différence se situe au niveau du son. Afin de rendre notre EP un peu moins amateur que le premier, nous avons décidé de confier le mixage et le mastering à Alexander Dietz (Chemical Burn - Audio Solutions) qui fait un travail que nous aimons beaucoup. Ensuite, les compos sont une suite logique de Tale Of Crime, l'EP précédent. Nous avons juste beaucoup plus de travail derrière ces compos et au niveau du chant j'ai tenu compte des différentes critiques que l'on avait reçu précédemment pour travailler un maximum. La différence à ce niveau s'entend nettement sur Full Of Lies.
MI. Y’a-t-il un concept derrière cet album ? Et plus généralement, quels sont les thèmes abordés dans vos chansons ?
Cristina. La thématique principale de cet EP est le mensonge, que l'on retrouve également dans le design. C'est une unité : compo + textes + artwork. Dans nos chansons, les thèmes récurrents sont la trahison, la violence, le mensonge (que ce soit personnel ou à plus grande échelle : politique et social), le mal-être des hommes à devoir se fondre dans cette masse de menteurs / manipulateurs et parfois devoir devenir ce qu'ils détestent malgré eux.
MI. Quelle technique de composition utilise WHEN REASONS COLLAPSE ? Y’a-t-il un cerveau, un leader parmi vous qui donne les grandes lignes ou c’est plutôt un travail d’équipe ?
Cristina. Thierry effectue le travail de composition, ensuite j'apporte mes textes. On écoute ça tous ensemble, on apporte chacun nos idées pour améliorer la base, on modifie si besoin, puis on bosse le résultat final en répète. Par ce procédé je dirai que le cerveau principal est Thierry, mais on a décidé qu'il n'y avait pas vraiment de leader. Chacun donne son avis sur la moindre chose et tout est voté à la majorité en ce qui concerne les décisions importantes à prendre.
MI. Quelle composition de cet EP représente le mieux le groupe et pourquoi ?
Cristina. La compo qui représente le mieux cet EP est « Full Of Lies ». D'ailleurs le nom de l'EP n'est pas anodin, cette chanson est un concentré de ce que le groupe est : la lourdeur de certains passages, les riffs plus incisifs, la mélodie, les textes, tout y est à peu près.
MI. Musicalement, de quels groupes vous sentez vous proches, quels sont ceux qui vous inspirent le plus ?
Cristina. On a une diversité énorme d'influences, mais il certain que lorsque l'on nous écoute, on ne peut pas nier des influences telles que HEAVEN SHALL BURN, ALL SHALL PERISH, IN FLAMES, THE BLACK DAHLIA MURDER…
MI. Vous vous cataloguez en tant que groupe de Deathcore. On constate qu’ils ont tendance à pulluler actuellement alors en quoi WHEN REASONS COLLAPSE se démarque t-il des autres ?
Cristina. On évite de s'auto-cataloguer, étant donné que l'on essaye de faire une musique que l'on aime avant tout, mais effectivement, le style dont on s'approche le plus est le Deathcore. Je pense qu'en dehors du fait que nous ayons une fille au chant, notre groupe a l'originalité d'avoir beaucoup de passages mélodiques (et ceci sans qu'il y ait aucune voix claire) et diverses petites touches empruntées à d'autres styles.
MI. Que symbolise la pochette de l’EP ? Les bâtiments en arrière plan sont-ils un clin d’œil à votre premier EP, sur la pochette duquel figuraient déjà des buildings ?
Cristina. La pochette de l'EP suit notre thématique du mensonge. Elle a été réalisée par Thibault de Holygrafik, tout comme la première. Etant donné que nous sommes restés dans l'esprit du groupe, il est logique que nous retrouvions des similitudes sur une pochette et sur l'autre. Thibault a bossé pour l'artwork après avoir écouté notre son, lu nos textes. Sur cette pochette on retrouve donc plusieurs symboliques représentant le mensonge, la trahison, ainsi que l'homme qui souffre, perdu au milieu de tout ça.
MI. En tant qu’essonniens, quel regard portez-vous sur la scène Metal parisienne ? Et sur la française plus généralement ?
Cristina. Nous sommes très respectueux de la scène parisienne, bien que nous ne soyons pas particulièrement plus proches de cette scène que d'autres scènes locales françaises. C'est un milieu très riche dans lequel il y a beaucoup de musiciens talentueux. Nous sommes vraiment beaucoup, c'est un peu dur de faire des généralités mais globalement c'est vraiment agréable d'assister aux concerts à Paris, de rencontrer des personnes qui ont les mêmes passions que nous, de faire la fête ensemble, jouer ensemble ou parler musique. Pour la scène française c'est pareil, nous avons de très bons groupes. Un des points négatifs cependant, valable pour Paris ou ailleurs, est que les gens ont tendance à snober les petits concerts au profit des grosses machines, ce qui ne permet pas à beaucoup de bons petits groupes qui le mériteraient, à se faire connaître. C'est vraiment dommage.
MI. Avec cet EP, avez-vous pour ambition de décrocher un label avant de sortir un premier full-lenght ?
Cristina. Nous ne sommes pas particulièrement à la recherche d'un label pour la sortie de l'album, mais pourquoi pas. Pour l'instant ça ne nous fait pas défaut, on verra par la suite et selon les différents échanges que l'on aura d'ici là.
MI. Vous n’hésitez pas à faire de la route pour jouer, Valenciennes récemment, des envies de Grand-Ouest et de Belgique aussi, le groupe a-t-il pour objectif de se faire connaître en-dehors de nos frontières ?
Cristina. Nous sommes très friands de voyages. On adore visiter, rencontrer d'autres groupes, des publics différents, de nouvelles ambiances. Si ça ne tenait qu'à nous, on serait tout le temps sur la route. Nous n'avons pas comme objectif principal de s'exporter, mais si ça peut arriver on en serait plutôt content. Ceci dit, essayer de s'implanter en France c'est déjà un gros challenge.
MI. Avez-vous suivi une formation musicale et évoluez-vous dans des side-projects ? Si oui, lesquels ?
Cristina. Concernant la formation musicale, pour ma part j'ai appris sur le tas, en observant et écoutant. Les expériences sont assez différentes selon les membres du groupe. Thierry et moi avons un side-project Hardcore nommé BULLCHARGE, avec qui nous avons déjà fait quelques live. Des news sont à venir dans les prochaines semaines.
MI. Y’a-t-il un groupe de votre entourage, un mentor ou un coup de cœur musical que vous aimeriez saluer particulièrement ?
Cristina. Ils sont tellement ! Je pense que nous seront tous d'accord pour saluer BREAK THESE SHACKLES ainsi que RUNNING THROUGH THE FRONTLINE de qui nous sommes relativement proches et avec qui nous avons passé de très bons moments. Quant au coup de cœur, on va souligner PROMETHEE, avec qui nous avons eu la chance de jouer l'an dernier, et qui nous bluffent à chaque fois que nous les voyons sur scène. Un peu impatiente de la sortie du nouveau NINE ELEVEN également, que j'affectionne beaucoup. Pour le reste, je salue toute la scène francophone qui a un potentiel énorme et que j'admire.
MI. Quelle est la suite du programme pour WHEN REASONS COLLAPSE ? A quoi peut-on s’attendre pour les mois à venir et quel cadeau aimeriez-vous recevoir du Père Noël cette année ?
Cristina. WHEN REASONS COLLAPSE va reprendre les dates dès Janvier pour continuer la promo de Full Of Lies. En parallèle, on bosse dur sur l'album à venir. D'ici là, on mettra peut-être du son inédit en ligne. Puis nous avons prévu de demander au Père Noël de remplir nos salles de concerts et de faire un maximum de dates et de rencontrer encore plein de monde.
MI. Cristina, merci pour cet entretien. Au nom de Metal-Impact, bonne continuation à WHEN REASONS COLLAPSE et à bientôt sur scène. Le mot de la fin est pour vous...
Cristina. Merci à toi Stef pour l'interview ainsi que la chronique. On aimerait remercier tous ceux qui liront ces lignes, merci à tous ceux qui nous suivent et nous apportent du soutien.
A très bientôt sur scène !
Ajouté : Mercredi 25 Janvier 2012 Intervieweur : Stef. Lien en relation: When Reasons Collapse Website Hits: 13408
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