SATELLITE (pl) - A Street Between Sunrise And Sunset (2003)
Label : Metal Mind Productions
Sortie du Scud : 24 mars 2003
Pays : Pologne
Genre : Rock Progressif
Type : Album
Playtime : 9 Titres - 72 Mins
Plutôt un genre musical propre au Royaume-Uni ou l’Italie, le Rock Progressif s’établit parfois en des pays complètement différents. C’est ainsi que l’on découvre, originaire de Pologne, la toute récente formation SATELLITE. Le groupe a beau en être à ses balbutiements, les membres accumulent toutefois un certain bagage musical puisqu’ils sont presque tous issus du groupe COLLAGE qui délivrait un Rock Néo-Progressif et s’était fait remarquer grâce à son très bon album Moonshine. Ainsi, après le split de ce groupe, le batteur, Wojtek Szadkowski, a décidé de monter SATELLITE, récupérant, par la même occasion, son ancien chanteur Robert Amirian, ainsi que son ancien guitariste, Gil Mirek, et le claviériste, Krzysiek Palczewski. Le bassiste se nomme Przemek Zawadzki et le second guitariste est un ami d’un autre groupe : Sarhan Kubeisi. Et donc, en 2003, la formation polonaise décide de proposer son premier album : A Street Between Sunrise And Sunset.
Autant jouer la carte de la franchise : le Prog’, ce n’est pas trop mon truc, hormis lorsque c’est accompagné de genres plus extrêmes comme le Death ou le Black. Déjà, quand il s’agit de ce genre dans le Metal, ça m’endort rapidement, alors quand c’est du Rock, je n’en parle même pas. Et pourtant, j’ai choisi de chroniquer cet album, pourquoi ? Parce que SATELLITE ; la vision de longs voyages cosmiques, d’explorations galactiques, et d’aventures spatiales transcendantes. Et pourtant, là encore, rien de tout cela. À l’image de leur artwork, réalisé par Mark Wilkinson au passage, la musique des polonais se montre riche, variée et pleine de couleurs, proposant, non pas un périple aux confins de l’univers, mais une épopée poétique et envoûtante, emplie de sincérité.
Et ce sont les tons clairs des guitares, bien mises en avant pour qu’on en profite un maximum, qui définissent la marche à suivre au long de ces neufs titres. Les guitaristes font preuve d’une excellente dextérité et viennent se poser, à la fois sur des tempos rapides, en délivrant de sublimes solos, qui allient beauté et virtuosité (« On The Run »), et des leads mélodiques accrocheurs et efficaces, que sur des rythmes plus lents, sortant les accords aériens de la guitare acoustique ou les longues complaintes lancinantes des accords électriques. Par ailleurs, ces cordes captivantes se marient aux notes virevoltantes des claviers qui densifient la mélodie des compositions à chaque instant. Se présentant sous la forme d’un piano, ou de violons, sur les passages plus mélancoliques (« Fight », « Children »), ou bien distribuant des boucles électroniques entêtantes, le clavier atteint le summum de son art lorsqu’il étale subtilement ses longues nappes atmosphériques apaisantes, du fait du tempo plutôt calme. Pour ce qui est de la section rythmique, elle se fait relativement discrète soutenant la plupart du temps les lignes mélodiques. Parfois, il arrive qu’elle s’autorise quelques écarts, comme le moment pseudo-Funk de « Not Afraid », la partie légèrement jazzy de « The Evening Wind », ou certains breaks bien placés pour relancer le morceau. La batterie aurait cependant gagnée à être plus avant dans le mix, mais lorsqu’on sait que quelques percussions sont issues de programmation, on comprend que l’instrument n’a pas une importance capitale. Et pourtant, c’est le batteur qui a composé la quasi-totalité de la musique.
Des compositions qui me semblent, pour un genre tel que le Prog’, plutôt simples mais dont le travail et la diversité ont été finement réfléchis. Bien évidemment, les pistes dépassant les dix minutes présentent un agencement davantage complexe dans le rythme et l’évolution de la mélodie principale, avec de multiples ponts et breaks, à l’instar de « A Street Between Sunrise And Sunset » qui possède une instrumentation magnifique. Toutefois, l’enchaînement des morceaux plus courts a été pensé de manière à ne pas entraîner de réelles coupures, et crée ainsi une continuité entre eux. L’instrumentation, et en particulier les envolées de guitares, lorsqu’elles se perdent en de chaleureux interludes au sein des titres, confèrent aux compositions un ton féerique, qui nous entraîne dans un monde merveilleux et fantastique, au-delà du réel. Ce qui recoupe avec le thème principal de l’album qui traite des différentes perceptions du monde, selon qu’on daigne les ressentir ou non.
Les paroles écrites, là aussi, par Wojtek Szadkowski, sont donc interprétées par Robert Amirian. Celui-ci possède un chant très posé et calme, en adéquation avec la douceur des compositions, même si l’on aurait aimé un peu plus de puissance vocale. Néanmoins, le chant n’est pas dominant dans les morceaux et laisse l’instrumentation émerveiller l’auditeur. Parfois, la voix de Robert tend vers des sonorités plus Pop (« Fight »), harmonieuses et entraînantes, comme sur « No Disgrace ». Mais, elle garde toujours un effet relaxant, amplifié par les samples ambiants hypnotiques. En outre, certains passages se veulent plus épiques et orchestraux, avec l’incrémentation de chœurs enchanteurs.
A Street Between Sunrise And Sunset est un album apaisant et ressourçant qui nous replonge dans le merveilleux de notre rêverie. SATELLITE distille un Rock Progressif subtilement construit qui ne peut laisser de marbre. Amateurs de musique avec un tantinet d’émotion et de profondeur, ce premier album des Polonais ne pourra que vous séduire, de par sa fraîcheur et la magie mélodieuse qui s’en dégage, un peu plus au fil des écoutes.
Ajouté : Jeudi 22 Juillet 2010 Chroniqueur : CyberIF. Score : Lien en relation: Satellite Website Hits: 11126
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