POISONBLACK (fi) - Of Rust And Bones (2010)
Label : Century Media / EMI
Sortie du Scud : 22 mars 2010
Pays : Finlande
Genre : Gothic Rock'n'Roll
Type : Album
Playtime : 9 Titres - 49 Mins
Au départ, POISONBLACK ne devait être qu'un side-project pour Ville Laihiala, alors chanteur de SENTENCED. Le micro au sein de POISONBLACK était tenu par Juha-Pekka Leppäluoto (également frontman de CHARON), Laihiala y officiant en tant que guitariste soliste. Puis Leppäluoto s'en est allé (après Escapextasy) et Ville a récupéré le micro, au moment même où SENTENCED arrêtait les frais. Aujourd'hui, Laihiala se consacre pleinement à POISONBLACK, dans un registre toujours très proche de SENTENCED (affiliation Gothic Rock finlandais oblige), avec toutefois quelques nuances non négligeables, comme ce son beaucoup plus crade et intentionnellement voulu.
Jusque là, POISONBLACK a rendu de très bonnes copies et on peut logiquement évoquer A Dead Heavy Day (2008) comme un classique du genre. Il est très difficile pour votre serviteur de se débarrasser des "Me, Myself And I", "A Dead Heavy Day" et "Left Behind". C'est ce qui se produit quand ce diable de songwriter finlandais met le paquet. Alors forcément, quand Of Rust And Bones débarque, on l'attend avec un maximum d'appréhension. Et autant le dire tout de suite, la première écoute ne laisse pas un souvenir impérissable. Et pour cause.
Of Rust And Bones n'a rien d'un album immédiatement accessible. Il s'écoute, encore et encore, s'apprivoise, et enfin, se savoure. Comme un vin qui se bonifie avec le temps, en fait. Il contient son lot de titres accrocheurs, à l'image d'un "Buried Alive" tout simplement excellent ou du titre d'ouverture "My Sun Shines Black", mais aussi des chansons moins évidentes, qui se mettent en place progressivement. Les secondes passent, et peu à peu on saisit un peu mieux où POISONBLACK veut en venir. La mélancolie ambiante n'a pas tout à fait quitté nos Finlandais, puisque "Alone" sert de connexion avec les antécédents de Laihiala.
Or ce qui prédomine sur Of Rust And Bones, c'est ce sentiment de Blues profond, celui qu'on écoute un verre de Whisky à la main, les yeux aveuglés par la fumée d'une cigarette qui se consume lentement. Oui, peu à peu, note après note, POISONBLACK donne dans un Gothic Rock'n'Roll à la fois classe et graisseux, mélange improbable d'un MOTORHEAD ralenti et du Blues Rock des années 70. Marco Sneck a mis de côté ses claviers électroniques au profit d'un orgue Hammond sincère, et si la voix de Ville se veut toujours aussi égratignée, on en oublie à quel point le guitariste/chanteur brille de mille feux lorsqu'il se lance dans des solis inspirés : de la wah-wah à tout bout de champ et à fond la caisse ("Leech", génial !), du feeling en abondance ("Down The Drain"), des "twin guitars" avec son compère Antti Remes. Si Of Rust And Bones est un album qui s'adresse aux guitaristes ? Assurément. Mais pas seulement. Il s'adresse aux puristes, à ceux qui savent que "The Last Song" débute par un riff très heavy et va finir en trombe, dans un intense déluge de Rock. "The Last Song", c'est le symbole du POISONBLACK nouveau.
Et même si le Metal de POISONBLACK n'a heureusement pas disparu, car on note curieusement certains riffs et quelques lignes de chant qui auraient pu figurer sur un album de MEGADETH époque Youthanasia ou Cryptic Writings, ce nouvel opus marque le début d'une nouvelle ère et c'est tant mieux.
POISONBLACK franchit un palier, reste à savoir si vous saurez les suivre.
Ajouté : Lundi 19 Juillet 2010 Chroniqueur : NicoTheSpur Score : Lien en relation: Poisonblack Website Hits: 10206
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