AUDREY HORNE (no) - Audrey Horne (2010)
Label : Indie Recordings
Sortie du Scud : 1er mars 2010
Pays : Norvège
Genre : Hard Rock / Post-Grunge alternatif
Type : Album
Playtime : 11 Titres - 51 Mins
Quel autre motif qu’un hommage vibrant à la série « Twin Peaks » des David Lynch et Mark Frost pourrait justifier l’utilisation de ce patronyme pour coucher un nom sur les faire-part de naissance ? Le groupe norvégien AUDREY HORNE a donc décidé d’être un tant soit peu innovant dans sa démarche en se démarquant des clichés que véhiculent ce style, un peu fourre-tout il faut l’avouer, synthétisé sous l’appellation « Hard Rock / Post-Grunge alternatif ». Je vois dans vos yeux que vous avez, vous aussi, déjà eu affaire à ces énergumènes un peu allumés qui travaillent souvent sous l’effet de substances illicites et qui mêlent joyeusement hallucinations psychédéliques, effets hypnotiques, rythmiques désarticulées dans un joyeux foutoir impossible à définir clairement. Cet album éponyme est donc une grande découverte pour moi mais également un défi personnel en face du manque de motivation qui m’envahit à l’idée d’écrire sur un groupe qui œuvre dans un style qui me laisse de marbre.
« These Vultures », bien que censée être une intro, vous plonge déjà dans un coma ou une sorte de léthargie dont il est impossible de réchapper. Les ambiances qui nous attendent sont très particulières, issues de cerveaux déficients qu’on excusera en arguant le génie musical des compositions. Je pense très sincèrement que c’est un genre à part, à mi-chemin entre Hard Rock, Grunge à la ALICE IN CHAINS, Stoner, Psyché Pop et Indie Rock. Autant d’éléments qu’il est inconcevable de marier sans prendre le risque d’enfermer l’auditeur dans un cauchemar suffocant. AUDREY HORNE nous offre beaucoup de mélodies ! Et de très belles mélodies. L’apaisante « Sail Away » par exemple est un modèle de ballade romantique moderne. Elle succède à une « Blaze Of Ashes » dans une veine Hard FM fraîche et dynamique. Et de manière globale, la somme de ces élucubrations déjantées s’avère plutôt réussie et agréable. Les norvégiens savent se faire plus sombres quand il le faut (« Pitch Black Mourning ») et font même usage de l’orgue et de violons sur l’excellente « Firehose ». Le principal problème est que le déchainement de violence qui a un effet cathartique sur ma personne est absent. De ce fait, ce disque revêt une singularité toute particulière. Il n’est pas follement défoulant mais sa perfidie se situe davantage dans le sens de la composition, diaboliquement torturé et oppressant. Les musiciens sont tous simplement doués, pas étonnant pour des ex-membres de GORGOROTH ou ENSLAVED. Par contre, la voix nasillarde de Toschie, si elle est le point fort sur certaines parties, endosse la plupart du temps le costume de point faible car trop trafiquée (réverbérations, échos, effets de style divers). Les rares solos sont effectués dans les règles de l’art et la durée de la galette reste raisonnable, pour un style qui a la fâcheuse tendance de s’engouffrer dans le côté Progressif de la force et d’en faire ressortir des complaintes interminables. A noter que l’esprit de STEVEN WILSON plane comme une âme en peine sur la très pure conclusion « Godspeed » chantée presque a capella.
Audrey Horne s’avère donc un album totalement dispensable, pas inventif du tout et redondant à la longue. Mais, je ne saurais expliquer par quel don du ciel, cette expérience m’a plu. Il arrive parfois qu’on se prenne à apprécier des sorties qui sont à des années lumières de ce qu’on à l’habitude d’écouter et d’aimer. Ce disque en est. Il ne possède pas le sens du riff ni le groove qui fait la différence, mais il se rattrape avec un feeling plaisant et une spontanéité qui fait chaud au cœur.
Ajouté : Mardi 29 Juin 2010 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Audrey Horne Website Hits: 12148
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