Souvenez-vous il y a deux ans, un vent de fraicheur balayait le Death mélodique avec ce jeune groupe transalpin. RAINTIME venait de frapper un grand coup avec leur deuxième album, Flies And Lies, largement influencé par IN FLAMES et ses déclinaisons, mais avec des compositions de grande qualité et une énergie folle. Dignes récompenses de cette progression, le groupe participait dans la foulée au ProgPower USA et au Hellfest.
A l'heure de la confirmation, la pression est grande sur les épaules de Claudio Coassin (chant) et consorts. Et dès les premières minutes, on constate avec surprise que la recette si bien rodée a changé. Exit les growls et le chant extrême, il est maintenant exclusivement clair. L'alternance entre ces vocaux gutturaux et les lignes plus traditionnelles était pourtant un des points forts du groupe jusqu'ici, incontestablement... Que reste-t-il donc de brutal chez RAINTIME ? Plus grand-chose. Les guitares sont incisives mais sans être réellement tranchantes, la batterie est mise en avant mais écrase un peu le reste, la faute à un mixage assez bâclé. Tommy Hansen qui officiait sur Flies And Lies a été remplacé à la console par Logan Mader (SOULFLY...), qui balance une production fade et sans relief...
Dans les arcanes d'un succès trop vite acquis, les italiens se dispersent et s'égarent, « Nothing But A Mistake » porte bien son nom, avec un chant pourtant agressif mais raté, des chœurs peu crédibles et une structure bizarre à laquelle on n'accroche jamais vraiment. « Turned Up And Down », tentative de mix avec un beat vaguement techno, et ce dès le deuxième morceau, n'était pas non plus une bonne idée. Les titres semblent écrits à la va-vite, trop faciles, et ils n'ont ni le potentiel ni l'originalité pour convaincre en 3 minutes... On perd souvent en authenticité, les effets sur la voix sont cheap à souhaits, les parties instrumentales sonnent artificielles et fausses (« Shift »), trop de samples parasitent l'album, qui sonne parfois comme un mauvais LINKIN PARK... Les mélodies en deviennent même irritantes, on a l'impression de retomber dans l'amateurisme sur certains refrains, « Fire Ants » ou « Fake Idols » en tête, même si ces deux morceaux restent parmi les meilleurs du disque...
On peine franchement aller au bout du cd, qui garde pourtant le plus gros pour la fin, « Walk-On Actor » et ses 8 minutes, un titre qui ne démarre jamais vraiment et nous conforte dans un cruel sentiment de déception. Espérons que RAINTIME se rattrape vite, parce que les promesses entrevues sur Flies And Lies se sont vite envolées, et que ce Psychromatic pourrait bien par sa faiblesse sonner la fin d'un combo qui a du se voir trop beau trop tôt...