De l’union entre la chanteuse grecque Iris Mavraki et le groupe turc DREAMTONE est né NEVERLAND. Le premier album, Reversing Time, était relativement passé inaperçu il y a deux ans, malgré la présence d’invités prestigieux comme Hansi Kürsch (BLIND GUARDIAN) ou Tom Englund (EVERGREY). Et puis, NEVERLAND aurait très bien pu s’appuyer sur la notoriété de sa chanteuse Iris. Cette dernière, contactée en 1981 (ça date …) par David Gilmour et Nick Mason pour intégrer le nouveau projet de PINK FLOYD, doit sa renommée à de nombreux concerts donnés en Turquie en compagnie d’un orchestre symphonique. Une sorte de diva grecque, si vous voulez.
Mais il n’en est rien. Point de promo exagérée. NEVERLAND continue son petit bonhomme de chemin et préfère se concentrer sur des compos travaillées, dans la veine d’un Metal symphonique aux arrangements complexes, et aux sonorités colorées. Et voilà donc Ophidia, et sa superbe pochette, nouvel album dont le thème récurrent évoque la progression du Mal au sein de la société et de l’espèce humaine. Bien que marqué, encore une fois, par la participation de « stars » comme Jon Oliva (chanteur de SAVATAGE), Edu Falaschi (chanteur d’ANGRA) ou Mika Jussila (qui a masterisé la galette dans ses fameux Finnvox Studios), Ophidia se révèle un album très riche dont le contenu suffit largement à faire parler de lui.
Evidemment, à l’instar de groupes comme RHAPSODY OF FIRE ou KAMELOT à ses débuts, les nombreux arrangements donnent toujours lieu aux mêmes interrogations, à savoir si NEVERLAND saura totalement reproduire sur scène l’essence qui se dégage du disque, ainsi que des chansons au fil conducteur parfois déroutant. Pas si sûr … Mais au moins en studio, Emrecan Sevdin (batterie), Onur Ozkoc (guitares), Burak Kahraman (guitares), Can Dedekarginoglu (basse) et Guney Ozsan (claviers) accomplissent un boulot en tous points remarquables. Réaliser que le Metal vit à ce point de l’autre côté de la Méditerranée a quelque chose de gratifiant et rassurant.
Pour équilibrer son Metal symphonique et varié, NEVERLAND se laisse porter par certaines chansons heureusement plus directes, comme l’excellent « Silence The Wolves » ou « No One Leaves The Hive ». Et quand un « Speak To Me » trahit une audace plutôt maladroite, un celtique « Invisible War » remet les pendules à l’heure. Mais ne boudons pas notre plaisir … Le travail effectué sur les voix charmera les plus sceptiques, il suffit d’écouter « Ophidia » ou « Final Odyssey » pour s’en convaincre. Maintenant, la présence de tels chanteurs sur Ophidia ne cacherait-elle pas certaines suffisances du frontman Oganalp Canatan ? A un point même où Edu Falaschi prend carrément le dessus pendant « Ashes To Fall » …
Voilà un reproche que l’on ne peut formuler à l’encontre de Iris Mavraki, parfaite à chacune de ses interventions. Quel dommage qu’il n’y en ait pas plus que ça ! Peut-être qu’Ophidia aurait du laisser plus de place à cette Dame (car oui, c’est une Dame) pour s’exprimer. On n’empêche pas un tel joyau de briller.

Tracklisting :
1 - This Voice Inside
2 - Silence The Wolves
3 - Ophidia
4 - Will Of God
5 - Invisible War
6 - Places Unknown
7 - No One Leaves The Hive
8 - Speak To Me
9 - Ashes To Fall
10 - Final Odyssey
11 - Into The Horizon