EKOTREN (usa) - Light The Fire (2008)
Label : Blind Prophecy Records
Sortie du Scud : 25 février 2008
Pays : Etats-Unis
Genre : Neo Metal / Metalcore
Type : Album
Playtime : 11 Titres - 39 Mins
Fiers de leur signature sur le label Blind Prophecy Records, il aura fallu huit années aux cinq membres méchés d’EKOTREN avant de bouger leurs fesses du sable chaud floridien pour enfin réaliser leur premier album. Après avoir glanés de multiples critiques positives à la sortie de leur EP The Tables Have Turned, ils reviennent donc, prêts à mettre à le feu, avec Light The Fire.
C’est avec le titre éponyme que débute l’album, laissant entendre un brouhaha de manifestation, puis l’allumage d’une mèche qui se termine en une explosion de grosse caisse et de riffs acérés. Voici ce qui compose le style d’EKOTREN ; une rythmique lourde parcourue de breakdowns. Bien que les premiers morceaux soient agressifs, correspondant davantage au Metalcore, par la suite les compositions sont plutôt mid-tempo et se rapprochent plus du Neo Metal. Alliée à une basse solide et ronflante, la batterie se révèle capable aussi bien de puissance que de pondération sur des passages plus calmes. Le guitariste, lui, délivre des riffs efficaces, dont les plus ravageurs prennent place sur « Falling », utilisant également l’acoustique sur un morceau plus mielleux comme « Needed You More ».
Pour une raison quelconque, la lubie d’EKOTREN est de réaliser de longues intros, souvent inutiles, avant d’entrer dans le vif du sujet. Ainsi, celle de « Point Of View », accentuant l’intensité, colle parfaitement à la suite très agressive du morceau, tandis que sur « Chupacabra », les ridicules cris d’animaux de la ferme desservent totalement le titre, pourtant très offensif et correct.
Comme tout groupe de Neo qui se respecte, l’emphase est mise sur la mélodie et les refrains accrocheurs. Par conséquent, des nappes atmosphériques de claviers sont rajoutées lors des intros et des passages plus placides où le chant clair est de rigueur. Ces étendues électroniques enjolivent les morceaux (« Tranqualized ») mais sont parfois mal utilisées, à l’exemple de la mélodie cristalline de « Nothing Left » qui se pose sans trop de logique sur les roulements de caisse claire, ou les quelques notes apparaissant paradoxalement lors du final agressif en chant hurlé de « Falling ». Effectivement, même si le chant clair couvre une grande partie de l’album pour rester dans les codes du genre, John Sheldon ne se prive pas d’extérioriser sa hargne en des vocaux écorchés et parfaitement maîtrisés. Les refrains, principalement en voix claire, sont donc quelque fois accompagnés de ce chant plus menaçant qui permet d’amener un peu de relief.
« Tables Have Turned » s’impose sans conteste en titre phare de Light The Fire. Une rythmique puissante et carrée qui contraint au headbanging, des vocaux fougueux, un refrain efficace et entraînant, un pont mélodique partagé entre claviers et guitares, EKOTREN dévoile ici son aptitude à réaliser des compositions dévastatrices. « Light The Fire » et « Point Of View » s’inscrivent dans cette même lignée, efficace et rudement agréable. Mais, il est des titres qui se montrent inintéressants et fades, comme « Become », et son chant clair à relents Heavy, ou « Death Blanket », suivant un schéma classique et ne parvenant pas à se distinguer des autres compositions.
Toutefois, il y a un point qui me dérange avec cet album. Outre le fait de ne rien révolutionner, les compositions m’ont semblé extrêmement coutumières dès la première écoute. Sans pouvoir retrouver les titres auxquels cela me faisait penser, je reste tout de même perplexe. Sur une piste, cela tiendrait sûrement de la coïncidence, et je ne m’y serais pas attardé, mais lorsque plusieurs présentent cette caractéristique - dans la mélodie, les intonations du chant clair, certains riffs - il est préférable de le noter.
En définitive, EKOTREN mise, avec Light The Fire, sur la facilité, en reprenant une recette populaire, et parvient tout de même à réaliser des compositions agréables, mais souffrant d’un manque de personnalité flagrant qui finit par ennuyer l’auditeur sur la durée. Les Floridiens devront donc, à l’avenir, tenter de développer leur propre son s’ils veulent se faire remarquer. En attendant, on préfèrera se repasser les valeurs sûres de la scène.
Ajouté : Mardi 27 Avril 2010 Chroniqueur : CyberIF. Score : Lien en relation: Ekotren Website Hits: 9568
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