« En France, on a pas de pétrole, mais on a des idées ».
Mouais, faut voir. Mais il est vrai que la tendance en Metal à l’air de se vérifier depuis quelques années. Avec les COMITY, PSYOPUS, ULTRA VOMIT et autres chantres de la brutalité sonore, on n’a pas à se plaindre.
Alors oyez, oyez fans de décibels tous azimuts, voici un nouveau venu qui devrait vous intéresser.
Si vous êtes des Die-Hard de KICKBACK, CALIBAN et autres TEXTURES, voila une sortie qui devrait vous satisfaire.

Venue de la belle région Poitevine, les jeunes membres de NOTHINGNESS ont la rage au ventre, et la haine au bout des instruments. Pratiquant un Hardcore de bon aloi, fort furieux, alimenté en gasoil par une production sèche et puissante, qui même s’il reste classique, ne manque pas de trouvailles pour garder les oreilles aux abois.
Loin de se contenter du minimum syndical, ils émaillent leurs compositions de surprises policées, de parties techniques qui prouvent qu’ils sont tout sauf des manchots, et alternent avec bonheur les climats écrasants et les ambiances explosives. On peut même dire que parfois, ils tirent la couverture Göteborg bien sur leurs pieds, et qu’ils ne renâclent pas à l’utra-violence quasi Grind.

On retrouve même tous ces éléments au sein d’une seule composition, la meilleure de l’album selon moi, « Annihilation By Human Hands ». Un condensé de tempérament revendicatif, mieux, un passage en revue de tous les courants Core contemporains.
Le titre final, « Faded » est assurément un autre moment fort de Beyond Senses. Même s’il démarre de la façon la plus classique qui soit, la suite se pare d’atours épileptiques durant lesquels le batteur se prend pour une boite à rythme bloquée sur 250 BPM. Son épilogue atmosphérique offre quoiqu’il en soit la plus belle chute dont cet album pouvait rêver, avec ses mélodies hypnotiques qui doivent autant à HÜSKER DÜ, qu’au trop fameux « I Want You (She’s So Heavy) » des BEATLES.

Au niveau des points faibles, la durée de l’album, un peu longue pour le style. Certains trouveront aussi la voix du chanteur un peu monocorde. Pourtant, il sait bien s’amuser quand il veut, comme en témoigne un passage vocal désopilant sur « Scarcrow ».
Mais avec un batteur aussi phénoménal et une indéniable intelligence de composition, je ne peux que dire du bien de NOTHINGNESS, et pourtant, je ne suis pas un fana du style, loin s’en faut.
Et je ne demande qu’à les voir en concert pour être le témoin d’une réelle débauche d’énergie !