A l’aube de l’histoire du Metal, TENEBRAE IN PERPETUUM est toute récente puisqu’elle a fait ses premiers pas en 2001. Probablement un 6 juin, à 6h du matin. Mais cette formation, née en ce nouveau millénaire, porte en elle toute une histoire, en est même une manifestation, une réincarnation, celle d’un Black norvégien dont les notes damnées suffisaient à embraser les églises. DARKTHRONE, BURZUM ne sont pas loin, leur ombre enveloppe les ténèbres d’où ne tiennent pas à émerger les Italiens. Noir sur noir : la couleur est donnée… Ildanach, arrivé il y a peu au sein du groupe, a vite trouvé ses marques… C'est le même sang qui coule dans les veines de ces trois gaillards qui forment TENEBRAE IN PERPETUUM. Ses vocaux vous déchirent, vous agressent, vous violentent. Tout comme ces guitares tantôt animées d’une rage désespérée tantôt d’une mélancolie macabre, et l’on pense alors à l’excellent NEHEMAH. Le brut, le raw, c'est parfois abrasif mais c'est le prix à payer pour oser franchir le royaume des apparences et toucher à la véritable essence des choses, au noyau de notre propre existence. L’Eterno Maligno Silenzio se veut aussi une expérience mystique : le chant, dès lors, invoque, quand il ne déclame pas. La voix claire, même si elle ne surgit que rarement, apporte un peu d’oxygène à des structures et des musicalités viciées des tréfonds de l’âme humaine où seuls les plus téméraires osent s’aventurer, mais c'est au risque de lui tourner la tête sur le court « Rapitemi, Anima Della Natura ». L’auditeur ne doit pas s’attendre à être submergé par des prouesses techniques ni à se livrer à des headbangings frénétiques ni à écouter un album qui constituera une étape majeure dans l’histoire du Metal. Le true black, c'est d’abord un ressenti, une émotion à fleur de peau… une peau écorchée… Et pour paraphraser les Français de SETH, TENEBRAE IN PERPETUUM pourrait bien être ce sel dans votre blessure : je souffre, donc je suis.