Commençons par une petite leçon d’anglais pour nos amis parisiens de COMEDIE MACABRE. Certes, l’anglais semble être un incontournable pour percer à l’international, mais attention à ne pas brûler les étapes, à ne pas mépriser la scène ni le public français et enfin à maîtriser quelques subtilités de la langue anglaise surtout lorsque l’on limite le document promotionnel au seul anglais. Ainsi, à moins que COMEDIE MACABRE ne fasse preuve d’une belle honnêteté, écrire que leur premier album Blasphemia a reçu « few positive reviews » signifie « peu de critiques positives » alors que « a few » aurait signifié « quelques », ce qui, pour le coup, aurait été plus « positif »… Je sais, tout le monde s’en fout, mais bon…
Pour un groupe qui répond au patronyme de COMEDIE MACABRE et qui utilise une forte dose de synthés, il est clair que l’accent est mis sur les ambiances : dès lors, on regrettera que les structures des morceaux ne soient pas plus fouillées. Il est vrai que des titres dépassant rarement les quatre minutes ne s’y prêtent guère. Pour autant, les atmosphères créées par les keyboards sont particulièrement réussies et devraient satisfaire les amateurs de GLOOMY GRIM (« Deathperantis », « Sword Of Requiem »), THE VISION BLEAK (« Doctrine du Sacré-Cœur ») ou encore CRADLE OF FILTH (il suffit d’écouter l’intro de « Countess under shapeless skin » qui évoque « A Bruise Upon The Silent Moon »). Dommage que les vocaux manquent de charisme, car pour un style qui se veut baroque, on aurait souhaité plus de théâtralité, plus de conviction au niveau du chant. Pourquoi pas même du SAS de l’Argillère ? même si la formation semble visiblement vouloir adopter une démarche moins exubérante et mégalo que celle du chanteur de MISANTHROPE. Regret aussi pour les soli qui apportent rarement à l’édifice : n’est pas Andy Larocque (KING DIAMOND) qui veut. C'est dire que COMEDIE MACABRE fait naître des frustrations chez l’auditeur, car, pour une démo, la production est plutôt réussie, de même donc que les ambiances aux claviers de Mina, tantôt Dark tantôt horrifiques, qui se prêtent à merveille à cette nuit d’Halloween pendant laquelle je chronique cet album. Le reste manque encore de… maturité ? Il n’empêche que le potentiel est là, que l’envoûtement nous gagne parfois… Ne reste plus qu’à attendre le prochain album pour s’assurer que les faiblesses et maladresses relevées sur ce Deathperantis soient corrigées…