De retour avec un nouvel album musclé, "Age Of The Joker", EDGUY se présente avec une grosse confiance et la simplicité d'un groupe serein, conscient de son succès mais les pieds sur terre. Jens Ludwig personnifie cet état d'esprit, et se soumet à la routine des interviews avec bon cœur, et une pointe d'humour appréciable.

Line-up : Jens Ludwig (guitare), Dirk Sauer (guitare), Tobias Sammet (chant), Felix Bohnke (batterie), Tobias Exxel (basse)

Discographie : Kingdom of Madness (1997), Vain Glory Opera (1998), Theater of Salvation (1999), Savage Poetry (2000), Mandrake (2001), Burning Down the Opera (double live - 2003), King of Fools (2004), Hellfire Club (2004), Hall Of Flames (2004), Superheroes (2005), Tinnitus Sanctus (2008), Fucking With F*** Live (2009), Age Of The Joker (2011), Space Police - Defenders Of The Crown (2014)

M-I Interviews du groupe : Jens Ludwig (Fév-2003), Jens Ludwig (Juil-2011), Tobias Sammet (Avril-2014)


Metal-Impact. Bonjour, comment ça va ?
Jens Ludwig. Oh ça va bien, fatigué par le voyage mais terriblement excité par l'album qui se profile ! On a vraiment hâte que les fans l'entendent, on est toujours un peu anxieux mais c'est un moment tellement fort...

MI. Hâte aussi que la presse mette la main dessus ?
Jens. (Rires) Oui oh on a l'habitude maintenant, on prenait les critiques très à cœur avant, maintenant on les lit toujours avec attention mais on ne s'arrête plus autant sur les mauvaises notes... au contraire, tant que ça attire l'attention sur l'album, c'est tout bon ! Mais c'est vrai que les médias qui n'ont pas compris ou apprécié le ton des derniers disques n'y ont pas été de main morte. Chaque fois qu'on change un peu le style, on perd quelques fans... mais on gagne d'avantage !

MI. On a d'ailleurs une petite dédicace sur un titre de l'album...
Jens. Oui c'est un hommage rigolo, pas seulement à l'encontre de la presse. On a certes souvent l'impression que les journalistes sont des êtres omnipotents qui décident du sort d'un album comme un empereur romain de celui des gladiateurs ! Le travail qu'on fournit pour arriver à un album est gigantesque, mais évidemment tout le monde ne s'en rend pas compte. Cela nous échappe de temps en temps, même si toute chronique est subjective. On a besoin de la promo mais on garde à l'esprit que ce qui compte, ce sont les fans.

MI. Pourtant, EDGUY aime prendre son public à contre-pied. Le dernier album "Tinnitus Sanctus" n'a pas toujours été très bien reçu.
Jens. C'est sûr tout n'est jamais parfait. Mais on ne chamboule pas tout non plus ! On ajoute des éléments, on en change certains autres et on rend la musique plus complexe. On change de ton, de couleurs, mais au fond EDGUY reste le même. Quand on tente certains arrangements, on se dit bien, en studio, que ça ne va peut-être pas passer... mais souvent on les valide quand-même et ça passe très bien (rires).

MI. Y a-t-il toujours autant d'audace sur "Age Of The Joker" ?
Jens. Oui certains morceaux sont de vrais paris, on mise beaucoup sur cet album. Chaque disque est à part et reflète la personnalité et l'humeur du groupe à un moment donné. Ceux qui s'attendent à un album calqué sur le précédent vont être déçus, on évolue sans cesse quite à dérouter. "Rock Of Cashiel" est typé un peu celtique, "Robin Hood" va faire l'objet d'un clip, ça doit être la première fois qu'on en parle dans une chanson metal ! "Behind The Fates to Midnight World" est assez varié au niveau des ambiances, j'aime le riff et l'atmosphère. Enfin il y a pleins de titres super intéressants, je ne peux pas tous les détailler mais je crois beaucoup en cet album.

MI. Et le Joker, ça représente quoi pour Edguy ?
Jens. Oh il n'a pas vraiment de rapport avec les morceaux, les thèmes... Il n'y a surtout pas de concept. C'est simplement un personnage qu'on utilise depuis un moment maintenant, je crois depuis "Mandrake" (2001). On s'y est attaché et on s'est dit que ce serait bien d'intégrer le Joker sur la pochette.

MI. Est-ce qu'on peut parler de maturité pour EDGUY, ou bien est-ce encore trop tôt ?
Jens. (Rires) Oui on a quelques albums derrières nous maintenant, on a de l'expérience, mais de la maturité... je ne sais pas... quand est-ce qu'un groupe devient mature ?...

MI. Quand son chanteur ne pose plus avec des pin-ups sur les magazines ?
Jens. (Rires) oui mais Tobias est comme ça, il fait tout le temps le con (sic), c'est sa nature. On est copains depuis des années, je l'ai toujours vu comme ça. C'est le jour où il arrêtera, et où il flirtera avec des mecs que je commencerai à me faire du souci ! Non, je pense qu'on essaie d'être professionnels et de jouer avec l'expérience qu'on a acquis, mais il est difficile de parler de maturité. Le Joker donne un côté comique mais si tu écoutes bien la musique tu verras qu'on arrive à être sérieux, quand on joue du moins !

MI. Justement il y a eu du changement pour l'enregistrement de cet album ?
Jens. Oui on a enregistré une partie de l'album au Peppermint Park de Hannovre, un grand studio avec une longue histoire et un son du tonnerre. Mais on a aussi essayé d'autres choses, par exemple cette fois Dirk et moi avons enregistré les guitares ensemble, live. On l'avait déjà fait avec une guitare et la basse. Mais je trouve que ça donne un son super authentique, vrai, j'aime beaucoup le rendu de cette technique.

MI. Et pour la composition, c’est toujours un travail d’équipe j’imagine !
Jens. Oui, tu dois entendre ça très souvent mais avec EDGUY on a toujours tout fait ensemble, on est une bande de potes depuis l’école donc forcément on est très proches, et on se connaît très bien. Tobbi a les principales idées, mais on en discute tous et on améliore et on travaille sur les morceaux jusqu’à ce qu’ils soient parfaits… ou presque. On a des clashs de temps à autres mais ce qui fait la longévité de notre line-up c’est le fait qu’on soit amis de longue date, et ça se ressent lorsque l’on compose, et sur scène.

MI. A propos de Tobias, il n’est pas trop chiant à la longue avec AVANTASIA ?
Jens. Oui quelques fois il nous énerve avec son petite metal-opera de rien du tout… (Rires)

MI. Quel est le programme après la sortie du cd ?
Jens. Quand on en aura fini avec toute la promo, on embrayera sur une tournée européenne d’abord, avec deux dates en France (Paris et Lyon), puis certainement l’Amérique du Sud mais rien de confirmé encore.